https://youtu.be/mTf_a1wtc-M
Voici un extrait du texte de présentation du documentaire :
Starbucks sans filtre
Comment la chaîne américaine de cafés, désormais planétaire, a conquis les classes moyennes urbaines. Cette investigation sur trois continents dévoile la face soigneusement cachée de la marque à la sirène. Starbucks a imprimé sa marque verte et blanche aux rues des principales villes du monde, de Seattle, son berceau d’origine, à la côte Est, l’Europe et aujourd’hui la Chine, où une nouvelle enseigne ouvre toutes les quinze heures en moyenne – toutes les deux semaines à New York, dont les quartiers les plus centraux semblent pourtant saturés par le logo à la sirène. Avec ses quelque 28 000 enseignes dans plus de 75 pays et ses quelque 350 000 employés, la chaîne américaine de cafés se défend pourtant d’être une multinationale comme les autres. Les produits y sont présentés comme issus à 99 % du commerce équitable, les salariés, comme des « partenaires ».
Ce documentaire promettait beaucoup et il est d’autant plus décevant. En vérité, la façon même dont il est décevant est révélatrice d’une mentalité rampante en France. Cette mentalité est quasiment érigée en morale par Arte qui nous explique longuement combien « le profit c’est le mal » et combien Starbucks est « méchante » dans sa poursuite de l’efficacité marketing… Un discours de syndicaliste de base absolument affligeant, pitoyable, simplement lamentable.
Les exemples d’incohérences ne manquent pas : à un moment, un employé américain de la chaine témoigne que le travail est harassant, qu’il faut être capable de jongler pour survivre mais, peu après, le même se plaint (normal, il ne sait que se plaindre !) que Starbucks ait réduit ses heures de travail… Faudrait savoir : trop de travail ou pas assez de travail ?
Car, soyons clairs, ce qui est reproché à Starbucks dans ce documentaire c’est exactement ce qu’on pourrait reprocher à n’importe quelle chaine de fast-food (ce qu’elle est en fait).
Soyons encore plus clairs : je déteste cette marque que je trouve prétentieuse et aux produits sans intérêt. Il ne s’agit certainement pas du « meilleur café au monde » comme ils veulent le prétendre et les fameux « baristas » ne sont que des employés poussent-boutons, au mieux.
Donc, je n’ai aucun intérêt à défendre Starbucks, au contraire !
Mais, tant qu’à faire, autant attaquer cette marque sur des vrais sujets : trop de sucre dans ses produits (à peine traité par le documentaire) et pas de recyclage de ses fameux gobelets (un peu mieux traité).
Le reste n’est que pleurnicheries à peine dignes d’une section locale de la CGT. Ce n’est pas par hasard, c’est le message que veut faire passer Arte et les responsables de la télé française : les sociétés américaines sont méchantes de vouloir conquérir leurs marchés naturels. Les perdants, c’est mieux. Personnellement, je ne vois pas l’intérêt de relayer ce genre de message à moins qu’on veuille confiner dans leur misère une population déjà lobotomisée en l’anesthésiant encore plus. Honte à Arte !
C’est une preuve de plus qu’il n’y a vraiment rien à regarder à la TV, rien de rien, même Arte…
Le problème se situe au niveau des managers locaux, qui dès qu’on leur confie une once de pouvoir, se comportent comme des petits capots totalitaires. Bien qu’ils soient conscients de ce que le modèle Starbucks repose sur les jobs d’étudiants, qui sont des jobs difficiles à planifier et à gérer car chaque étudiant à ses plages horaires spécifiques, les petits capots locaux n’adhèrent pas longtemps à cette approche. Une dérive s’installe rapidement, qui consiste à se simplifier la vie, qui consiste à ne pas tenir compte des spécificités du travail étudiant. Le dysfonctionnement est là. Une fois que le petit capo local se retrouve occupé à gérer son personnel comme s’il s’agissait de travailleurs non-étudiants plein temps, il se rend vite compte que parmi son personnel, il y en a qui sont plus doués que lui, qui mériteraient de passer managers. Alors, pour maintenir un semblant de statu-quo, pour garder un ascendant sur les meilleurs, le petit capo local prétend qu’il se trouve forcé de réduire le nombre d’heures (déclarées). Tel problème se trouve amplifié lorsque la marque Starbucks est opérée par un franchisé dans tel ou tel pays en Europe (franchisé dont la culture est européenne, pas américaine), lequel franchisé gère un ensemble de cafétéria Starbucks situé dans tel ou tel pays en Europe. Je dis « amplifié » parce que en tel cas, la déviance est inscrite dans les gênes du franchisé. Le franchiseur (Howard Schultz) peut difficilement corriger telle déviance, le contrat de franchise ne prévoyant aucune cause de rupture lorsque le franchisé laisse se développer une culture d’entreprise inadaptée dans ses implantations. Il n’y a pas que Starbucks, dans ce problème. Il y a (avait) notamment Lidl, etc. Ceci dit, Alain, je partage votre avis comme quoi Arte est passée à-côté du sujet, et je partage votre avis comme quoi Arte donne trop dans le gauchisme primaire, le profit c’est la honte, etc.