Big Pharma, c’est le surnom qu’on donne désormais à la tentaculaire industrie pharmaceutique. Une industrie florissante qui brasse des milliards !
Alors, bien sûr, ses dirigeants veulent que ça dure et même que ça s’améliore encore, si c’est possible. Et pour cela, ils sont prêts à tout (quelle surprise !). Donc, pour accélèrer la mise sur le marché de médicaments douteux, rien de tel que de truquer les études qui sont censées en démontrer l’efficacité et l’inocuité. Or, comme le dit si bien Pharmacorama :
En pharmacologie comme ailleurs, lorsque les méthodes utilisées pour évaluer les paramètres étudiés ne sont pas suffisamment rigoureuses, les résultats obtenus et les conclusions que l’on peut en tirer n’ont guère de valeur.
Et, pour alimenter cette importante réflexion, voici qu’un récent article de Slate.com (par encore de traduction sur slate.fr, sorry!) met les points sur les i : non seulement les laboratoires trichent allégrément lors de ces essais cliniques (sans doute pas tous mais le doute est de rigueur après avoir lu cet article !) mais, en plus, la police ne fait rien. La police, quelle police ?
Eh bien, dans le cas des médicaments, la police c’est la FDA aux USA. FDA pour Food and Drug Administration. Eh bien cette prestigieuse agence gouvernementale ne se contente pas de laisser courir les coupables, elle va carrément jusqu’à couvrir (dissimuler) leurs fraudes… Trop fort !
Je ne peux donc que vous recommander de lire cet article, vous allez tomber de haut !
Bon, c’est d’accord, ces cinglés d’américains sont tellement corrumpus qu’ils se retrouvent avec une FDA qui est encore pire que les dirigeants de Big Pharma… Mais, en Europe, c’est pas possible un truc pareil, n’est-ce pas ?
Bien sûr que non !
Vous pensez bien, nous, on a l’ANSM : l’agence nationale de protection des médicaments et des produits de santé. Rien à craindre, on est protégé. Hum, tu es sûr ?
http://www.terrafemina.com/forme/sante/articles/9989–au-revoir-lafssaps-bonjour-lansm.html
Au niveau européen, c’est guère mieux, hélas :
- En 2009, un audit interne (dont le rapport a été finalisé en avril 2009 et dont la Formindep a obtenu communication) a montré que de nombreux experts auxquels l’agence fait appel se trouvent en situation de conflit d’intérêts, comme un expert « qui possède des actions dans une entreprise pharmaceutique dont il est censé évaluer la production » comme le souligne Le Canard enchaîné6 ;
- En 2012, un nouvel audit européen, cette fois réalisé par la Cour des comptes européenne1 a constaté ou confirmé un défaut de dispositif de prévention et/ou résolution des conflits d’intérêt au sein de l’Agence (ainsi que dans 3 autres agences européennes devant également « prendre des décisions importantes concernant la sécurité et la santé des consommateurs » (Agence européenne de la sécurité aérienne ou EASA, l’Autorité européenne de sécurité des aliments ou EFSA et l’Agence européenne des produits chimiques ou ECHA1).