J’ai eu la chance d’essayer beaucoup de moto mais, clairement, celle-là manquait à mon « palmarès »… Il s’agit de la toute première des Goldwing, la 1000 à quatre cylindres à plat de 1975 qui s’est présentée à moi dans un état carrément « concours » !
On sait ce qu’est devenue la saga des Goldwing (pour un résumé de l’histoire de cette bécane qui a compté et compte encore, direction http://www.goldwingclub.net/muse.aspx) : des motos lourdes mais confortables qui ont redéfinies la catégories des machines GT. Du coup, j’étais très curieux de voir comment se comportait le premier modèle de cette prestigieuse lignée…. D’autant que les motos trop lourdes, c’est pas vraiment mon truc. J’ai toujours pensé qu’un deux roues se doit d’être agile et facile à mener.
C’est donc avec intérêt et des tonnes de questions que je suis allé rejoindre « George » qui cédait à regret sa « gold » de 1975. Sur les photos publiées sur Craiglist, la machine paraissait tout à fait immaculée, comme si elle sortait tout juste du concessionnaire !
En vrai, c’est pas tout à fait cela mais son état était tout de même impressionnant pour une machine de plus de 40 ans…
Je l’examine sous toutes les coutures et je pose des tas de questions à George qui fait longuement chauffer la bête avant de consentir à me passer le guidon (on sent qu’il se méfie un peu du « frenchie » !). Je pose les deux pieds au sol sans problème une fois en selle. La moto se manipule facilement une fois qu’on a décollé et, je sais que c’est souvent ce qu’on dit mais le poids ne se sent pas du tout dès qu’on roule. Le moteur est discret, aucune vibration mais alors, vraiment aucune !
L’accélération n’est pas impressionnante mais, mazette, nous sommes déjà à 60 mhp !
La moto se comporte impeccablement : la boite est douce, la transmission est onctueuse, tout est facile, tout est fait pour mettre en confiance dès les premiers tour de roues… Alors, la révélation ? Encore un victime du charme langoureux des GL ?
Presque… Ma, ciò che non è buono?
Ben, les freins m’sieur !
Le double disques à l’avant est tout propre mais il est aussi totalement anémique et pourtant, j’ai tiré aussi fort que possible sur le levier de freins !
Désolé mais ça, j’aime pas. Toute ma confiance s’est envolée et je rend bien vite sa moto à George. Avec les freins d’origines de ma Z1000 c’était pareil : pas de puissance, pas de mordant mais il y a avait tout de même un peu de freins… Là non, rien.
Bref, la GL1000 est une moto moderne, très en avance sur son temps au moment de sa sortie mais, comme souvent sur ces machines d’avant 1990, ce qui pêche, ce sont les freins. Enfin, je suis tout de même content d’avoir pu voir pourquoi la « Gold » s’était ainsi imposé dans le paysage motocycliste et je gage que les grosses modernes sont forcément mieux du côté des ralentisseurs.
Quelques images de la GL1000 avec ma Z1000 à ses côtés… Entre motos des années 70, on se comprend !
Le moustachu, c’est George, le proprio…
Petite précision après coup : le lendemain, George m’appelle au phone pour me raconter qu’il a décelé un gros problème sur les disques avant… Comme quoi, je n’avais pas rêvé mais aussi que la GL1000 a quand même des meilleurs freins que ce que j’ai pu expérimenté… à suivre !
George a prévu de changer la pièce en cause mais ça va prendre un peu de temps me dit-il…
Quelque part, il faut quand même avouer que l’évolution de la Gold Wing, à travers ses 40 années de « carrière » symbolise bien un problème croissant de l’Amérique : l’obésité…
Car il faut être conscient que la Gold Wing a toujours été destinée d’abord et avant tout pour le marché américain (et si les autres en achetaient aussi, tant mieux…). Du coup, cette moto c’est un peu le « think big » commun à beaucoup d’américains. Mais, avec le temps, c’est devenu « ask for bigger, again and again ». Qu’on en juge, la GL1000 de 1975 était donnée pour 273 kg à vide alors que la GLX 1800 de 2015 affiche 410 kg tout pleins fait… C’est ce qui s’appelle de l’inflation !
Certes, entretemps, la moto est passée de 4 à 6 cylindres et s’est équipée d’un carénage et de sacoches mais quand même !