Attention, je ne vais pas écrire sur cas alors que je ne sais pas vraiment (avec précision) ce qui lui arrive. On évitera donc d’affirmer telle ou telle accusation sur ce personnage (https://fr.wikipedia.org/wiki/Carlos_Ghosn), mais sa chute (car chute il y a bien) est une trop belle occasion d’illustrer ici la notion d’hubris.
L’hybris, ou hubris, du grec ancien ὕϐρις / hybris, est une notion grecque qui se traduit souvent par « démesure ». C’est un sentiment violent inspiré des passions, particulièrement de l’orgueil. Les Grecs lui opposaient la tempérance et la modération.
L’hubris et l’ataraxie sont les deux pôles de la philosophie grecque qui est bien moins intimidante que ce qu’on veut en dire. C’est même fort simple en fait : les anciens sages disaient essentiellement qu’il fallait éviter l’hubris et qu’il fallait tendre et atteindre l’ataraxie, son opposée.
L’ataraxie (du grec ἀταραξία, signifiant « absence de troubles ») apparaît d’abord chez Démocrite et désigne la tranquillité de l’âme ou encore la paix de cette dernière résultant de la modération et de l’harmonie de l’existence. L’ataraxie devient ensuite le principe du bonheur (eudaimonia) dans le stoïcisme, l’épicurisme et le scepticisme. Elle provient d’un état de profonde quiétude, découlant de l’absence de tout trouble ou douleur. Cette notion apparaît à l’époque d’Épicure (Ἐπίκουρος).
Intéressant, mais pourquoi utiliser le cas de Carlos Ghosn pour l’illustrer ?
Mais justement parce qu’il était évident que ce brave Carlos allait être victime de cet hubris qui est connu comme étant la malédiction que lancent les dieux (grecs) à ceux qui sont atteints d’un orgueil démesuré. Et notre Carlos cumulait tous les marqueurs de l’hubris : volontiers arrogant, cassant, brutal, l’homme ne se souciait pas d’attirer la sympathie (ce qui me le rendrait plutôt sympathique en fait !), mais il aimait aussi se rémunérer grassement ce qui était sa faiblesse facilement exploitable pour qui voulait le faire tomber. Car, n’en doutons pas, cet homme a été victime d’une cabale (à ce niveau, ça arrive souvent).
Même si tout roule bien pour vous, évitez l’hubris car les dieux vous guettent (et la chute des hommes est pour eux, le « spectacle des dieux ») et rapprochez-vous de l’ataraxie, le meilleur des buts à atteindre…