Lorsque j’ai rédigé et publié mon livre “Cette révolte qui ne viendra pas”, c’était d’abord pour répondre et démentir le texte “cette insurrection qui vient” dont les arguments ne m’avaient pas convaincu. Dans “Révolte”, j’explique que l’insurrection est quasiment impossible du fait du verrouillage du système par les médias et par le faible niveau général de la population (que la technostructure cherche toujours à abaisser avec une efficacité certaine !).
Je n’ai toujours pas changé d’avis : des embryons de révolte même modeste le mouvement des gilets jaunes sont combattus par le pouvoir en place avec une violence disproportionnée (et délibérée) afin de décourager explicitement toute amorce de tentative dans ce domaine.
Mais je pense que les conditions sont en train de changer et qu’elles vont déboucher sur ce que j’appelle “le grand embrasement”. Alors, attention, je n’emploi pas les termes “révoltes” et “insurrections” dans ce cas précis : révolte et/ou insurrection suppose que le groupe à sa tête a un minimum de projet politique en réserve (même très flou) en cas de succès.
Là, ça ne sera pas le cas, pas du tout. Le grand embrasement sera un déchaînement de violence aveugle et sans discernement qui affectera tout le monde sans distinction. Ce n’est pas un scénario souhaitable, loin s’en faut mais à force de tuer dans l’œuf tous les mouvements de protestation légitime, on aboutira à ce dénouement malheureux.
Imaginez ce qui se passe en ce moment au Sri Lanka mais puissance dix et dans notre contrée… Gagné, voilà à quoi va ressembler le grand embrasement !
OK, c’est pas terrible mais comment en être certain ?
On ne peut pas en être certain, “le pire n’est jamais sûr” comme le dit fort justement un dicton populaire mais nous avons une série de signaux faibles qui montre que les choses sont en train d’évoluer, que des craquements se font entendre et que cela annonce des conséquences sinistres.
Mais quels sont ses signaux faibles annonciateurs de la catastrophe ?
Eh bien ils sont divers, éparpillés et pas toujours faciles à comprendre et à relier mais ils ont tous un point commun important : le rejet de la technostructure dans son ensemble. Et ce rejet va se transformer en une haine qu’il sera impossible d’endiguer, d’où le terme d’embrasement.
Quelques exemples : des tours de communications 5G incendiées, des câbles de fibres optiques sabotés ou des étudiants fraîchement diplômés qui rejettent le jeu de dupes que leur propose le système (voir à https://youtu.be/SUOVOC2Kd50 ça vaut le coup de les entendre : “Plus de courage en 7 minutes que les 5 dernières années de politique française”). Ces exemples peuvent vous sembler anecdotiques et peu importants. Détrompez-vous, ils sont les signes extérieurs, et encore timides, d’une colère qui va croissante. Cette colère enfle, se répand et elle est jus-ti-fiée. La technostructure abandonne le peuple à son triste sort et le peuple va finir par se rebiffer. Cela ne va pas se produire d’une façon organisée et encore moins raisonnable mais cela va arriver.
On le voit partout : services publics qui désertent, déserts médicaux, formalités en ligne obligatoires, règles administratives qui changent sans cesse et se complexifient jusqu’à l’absurde et même répression vexatoire (comment prendre autrement ces radars placés vicieusement pour faire du chiffre ?).
Boris Vian avait dit “le devoir de chaque citoyen français et de trouver le fonctionnaire qui s’occupe de son cas et de l’égorger”… J’ai peur que cette prédiction finisse par devenir une terrible réalité !
Cette technostructure arrogante et déconnectée semble vouloir tout faire pour pousser les gens à bout et c’est effectivement ce qui est en train de se produire. Cela va encore prendre du temps avant l’explosion finale. Combien ?
Je ne sais pas, le timing est toujours la prévision la plus difficile à produire mais je suis désormais persuadé que ça arrivera et ce n’est pas une bonne nouvelle, pour personne.