Ma kawasaki KZ1000 a 36 ans… Il y a des motos bien plus vieilles en circulation, mais ça commence tout de même à faire !
Il n’est donc pas abusif de la qualifier de vintage. Depuis que je l’ai achetée, je n’ai pas arrêté de travailler dessus, de réparer ceci, changer cela, améliorer l’ensemble ou un détail. Une vraie cause !
Je ne regrette rien, bien au contraire, et je voulais en profiter pour partager quelques réflexions à ce sujet avec vous. Car les vintages sont à la mode : il est de bon ton de rouler désormais avec des machines authentiques… Mais, si on ne sait pas à quoi s’attendre, on risque vite d’être déçu. La moto (et ce quelle que soit la déclinaison), c’est ainsi : sans passion, ça ne fonctionne pas, point.
Donc, voici ce que j’ai appris en roulant sur une machine « ancienne » :
1- Les freins ne sont pas terribles.
Même sur une machine japonaise équipée de trois freins à disque, si sa fabrication remonte avant 1990, vous allez vite déchanter sur ce plan : le freinage est faiblard, rien à voir avec les standards actuels (et ne parlons évidemment pas de l’ABS, forcément absent dans tous les cas). Pourtant, il existe des solutions.
Beringer fabrique des pinces qui s’adaptent sur les fourches de nos chères classiques. Certains proposent aussi des plaquettes « modernes » qui rendent le système d’origine (un peu) plus efficace.
2- Si l’historique de la machine n’est pas connu totalement, il n’est pas connu du tout…
Le seul moyen de connaitre ce qu’a réellement vécu votre moto, c’est d’en avoir l’historique intégral… Sinon, vous ne savez rien de ce qu’elle a subit et vous allez le découvrir au fur et à mesure, forcément !
Or, l’historique est important pour éviter les surprises et travailler dans la bonne direction pour la remettre à neuf. Ma Z1000 était comme un trou noir : je ne sais combien elle a eu de propriétaires et je ne sais pas combien de miles elle a vraiment parcourus (le compteur a-t-il été trafiqué ? Possible, même s’il n’y a pas de trace…). En revanche, plus je travaille dessus et plus elle se révèle telle qu’elle est.
3- Attendez-vous à devoir faire plus que prévu, voir de le faire plusieurs fois…
J’ai eu quelques déboires avec ma KZ1000 : en particulier du côté des couvercles d’arbres à cames qui ont fui régulièrement et pendant longtemps… Il a fallu s’y prendre à plusieurs reprises pour vraiment résoudre le problème.
Rebelote avec les carburateurs qui posent de nouveau problème (fuites multiples au niveau des cuves) : cette fois, une refonte complète s’impose.
Rien d’étonnant à tout cela : en plus de trente ans, les joints ont eu largement le temps de sécher et de perdre leur efficacité.
Conclusion : n’y aller pas si vous n’êtes pas prêt à tout cela.
Une vintage peut rouler, bien sûr !
Et elle vous procurera plus de plaisir en roulant qu’en la regardant. Cependant, si vous attendez la même fiabilité et la même disponibilité qu’une machine moderne, vous êtes à côté de la plaque. Solution ?
Avoir deux machines !
Ayez une machine moderne en plus de la vintage dans le garage… Ainsi, vous êtes paré pour les caprices de l’ancienne (hein, quoi ? Comment gérer le TAF, « taux d’acceptation féminin » ? ah, ça…).