Le BRGM (il s’agit du Bureau de recherches géologiques et minières, voir à http://fr.wikipedia.org/wiki/Bureau_de_recherches_géologiques_et_minières) a l’amabilité de m’envoyer son magazine mensuel. Dans l’édition de juillet 2009, j’ai trouvé quelques informations intéressantes que je vous livre ici.
C’est ainsi que dans l’article « pétrole, gaz : pic ou plateau », on apprend que l’extraction du pétrole brut est assez peu performant… Seulement 32% du total enfoui est ramené à la surface. Donc, si vous avez un gisement de 100 000 tonnes (c’est un exemple), vous ne pourrez en extraire que 32 000 tonnes (au mieux). Quand on annonce qu’on a fait une nouvelle découverte formidable au large du brésil (c’est toujours un exemple), ayez en mémoire que seulement un petit tiers de cette « découverte sensationnelle » pourra un jour aboutir dans nos réservoirs…
Gardez espoir braves gens, les « experts » des compagnies pétrolières planchent dur sur des moyens d’optimiser cette extraction et donc de faire monter ces malheureux 32%… Ah, ça va mieux !
Pas si vite, à combien estime-t-on les gains possibles grâce à ces différents moyens d’optimisation (deux techniques en fait) ?
Ben… 5%. Ah, ça veut dire qu’on va passer d’un pauvre 32% à un royal 37% ?
Oui, c’est ça (mais seulement quand ces techniques « de pointe » seront utilisées ce qui n’est pas encore le cas), c’est cool non ?
On se demande à quoi sert la recherche dont on nous rabat les oreilles depuis des dizaines d’années si c’est pour n’être capable que de grignoter un misérable 5% au bout du compte ?
Attends, attends, c’est encore mieux du côté du nucléaire (où, là aussi la fameuse recherche est sensée accomplir des miracles) !
Dans l’article « l’uranium, quelles ressources pour demain ? » de ce numéro du BRGM , on apprend que les 440 réacteurs en activité dans le monde consomment 65 000 tonnes d’uranium par an… Mais, pas de chance, la production minière d’uranium elle plafonne à moins de 45 000 tonnes par an !
Mais alors, où trouve-t-on les 20 000 tonnes qui manquent ?
Ben dans les stocks militaires… Non ? Si !
Incroyable non ?
C’est là où on apprend que nos très sérieux militaires se sont goinffrés d’uranium pendant des années à ne plus savoir quoi en faire et où le stocker… Bon, c’est pas le plus grave mais ça fait désordre quand on parle avec angoisse de « pic pétrolier » de savoir que le « pic d’uranium » est sans doute déjà atteint et dépassé depuis des années !
Bon, certes, on trouve de l’uranium un peu partout y compris dans l’eau de mer mais il faut en brasser des m3 de flotte pour y trouver des minuscule microgrammes d’uranium !
C’est pas pour rien qu’on exploite des mines (où la concentration en minerais recherchés est déjà plus intéressantes). Moi qui croyait que l’énergie nucléaire nous rendait indépendant des ressources fossiles étrangères… On nous aurait menti ?
Toujours dans le domaine de nos chères centrales, on apprend dans le même article que nos centrales actuelles sont plutôt nulles en fait : elles consomment beaucoup d’uranium et produisent beaucoup de déchets qu’on ne sait pas recycler (contrairement à la propagande en vigueur et comme l’a bien démontré le documentaire récent qui est passé sur Arte, voir à http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/Dechets–le-cauchemar-du-nucleaire/2766888.html). L’auteur de l’article explique benoitement « … il faut passer des réacteurs à eau au réacteurs à neutrons rapides avec recyclage du combustible, les premiers n’utilisent qu’1% au mieux de l’uranium (essentiellement u235) au lieu de 80% pour les seconds (via la conversion de l’u238 en plutonium)… » (sources : encadré « l’évolution technologique pour les réacteurs nuéclaires de quatrième génération » par Franck Carré -CEA- direction de l’énergie nucléaire). Je n’invente rien : 1%, c’est Frank qui le dit (et à la direction du CEA, on imagine qu’il est bien placé pour le savoir…).
Attends Franck, ces réacteurs à neutrons rapides, c’est pas les fameux surgénérateurs comme superphénix (voir à http://fr.wikipedia.org/wiki/Réacteur_à_neutrons_rapides) ?
Eh bien, ça promet !
Eh oui ! … On rase gratis demain ….