Hier soir, reprise du championnat Master Serie, GP79 sous Rfactor avec des courses qui représentent un vrai challenge : 100% de distance, 100% de dégats !
Nous n’étions que quinze au départ mais pour des épreuves aussi difficiles, c’est déjà beau d’arriver à attirer un plateau de qualité et c’est à Guillaume Siebert (surnommé « Bernie »… devinez pourquoi !) qu’on doit cette perf. Je fréquente assez le petit monde du simracing pour apprécier la performance à sa juste mesure.
En plus d’organiser ce très beau championnat, Guillaume est un pilote rapide et sûr : hier soir, il signa la pôle position mais n’en profita pas… Mortifié par son erreur au départ (il avait oublié de programmer le tour de formation et, du coup, le départ surpris tout le monde !), il s’est déconcentré et ne pu franchir la première chicane.
Car c’est là la première des conditions pour réussir dans ces courses : rester concentré sur son pilotage de la première à la dernière seconde. Il y a d’autres conditions (comme ne rien oublier dans la préparation de sa voiture : ni la quantité de carburant nécessaire -à condition de l’avoir calculé !- ni de régler les ouvertures -radiateur et freins- pour que le refroidissement permette à la voiture d’aller au bout) mais celle-ci, c’est vraiment la plus dure.
C’est pour cette raison que je suis particulièrement satisfait de ma course d’hier soir : alors que je déteste ce tracé, j’ai réussi à me maintenir à la 3ème place à 4 tours de l’arrivée. Un beau podium alors ?
Hélas non : un pb réseau m’a déconnecté à ce moment-là alors que je commençais à savourer ce résultat bien mérité (c’est comme ça, les déconnection font partie des aléas contre lesquels on ne peut rien). Mais ma légitime déception était très atténuée par le fait que j’étais vraiment satisfait par mon comportement tout au long de ces 41 tours (la course en faisait 45) : pas une seule erreur, rien à me reprocher !
C’est l’objectif que je me fixe avant chaque départ mais c’est rare que j’y arrive. C’est pour cela que j’étais particulièrement satisfait. La bonne attitude sur le plan mental (concentré, déterminé et assuré dans ses gestes) est plus difficile à obtenir qu’il n’y parait car vous êtes sous pression pendant chaque instant…
Ainsi, hier soir, j’ai passé le premier quart de la course à lutter avec Johnny Martens. C’était une lutte à distance, chacun avec un oeil sur l’écart… J’adore ce type de bagarre car le mental y joue un grand rôle. Cela fait désormais plus d’un an que je cours avec Johnny dans les championnats GP79 et je sais combien il peut être « vite » et c’est donc une grande satisfaction de pouvoir lui résister. Finalement, il abima sa voiture et ne représenta plus une menace (mais il parvint à terminer sa course).
C’est la loi de ce type d’épreuve : il faut être rapide pour avoir sa chance de figurer parmi les mieux classés mais c’est tout de même moins important que d’être fiable et d’être capable de terminer.
Pour cela, il faut être capable de laisser filer les plus rapides pendant les premiers « chapitres » de la course, il suffit d’être encore là pendant la conclusion pour être systématiquement bien classé. C’est pour cela que je n’étais pas inquiet de ma médiocre qualification (seulement 9ème temps sur 15, même en ayant amélioré mon meilleur chrono sur ce circuit) car j’étais très content de ma voiture en conditions courses (réservoir plein et pneus tendres).
Garder sa concentration est primordiale, même quand l’imprévu s’en mêle. Et c’est ce qui est arrivé à mon coéquiper Stéphane Fauries (Taz). Taz a été très surpris par le vrai-faux départ et a laissé filer pleins de concurrents pendant le premier tour, croyant encore qu’il s’agissait seulement du tour de formation… Une fois qu’il eu réalisé sa méprise, c’était trop tard : position et concentration envolée, il ne lui fallu que quelques tours pour achever de gâcher sa soirée en se sortant.
Pourtant, Taz est bien plus rapide que moi : même sans entrainement, même avec un setup bancal, il arrive toujours à signer des meilleurs chronos que moi lors des essais.
Je sais aussi que Stéphane Lebourhis est également bien plus véloce, j’ai pu m’en rendre compte à de nombreuses reprises mais, hier soir, cela ne lui a pas servi (éliminé mais je ne sais pas encore pourquoi). Cela a bien profité à son frère Alexandre qui signa ainsi sa première victoire parmi nous au volant de la seule Renault RS11 en course hier soir (mais je pense que si Othmane avait été présent, il aurait atomisé tout le plateau…).
Bravo à Franck Labédan qui a réussi à terminer (et qui a récupéré ma 3ème place du coup). Je suis particulièrement heureux de voir que Franck a trouvé le moyen de boucler une épreuve complète car c’est un vrai challenge, quelle que soit votre place à l’arrivée et je souhaite que Thierry Cassagne y parvienne lui aussi très vite.
Nous participons à ces courses pour ces moments-là : une intense satisfaction d’avoir réussi « quelque chose ». Et, croyez-moi, quand vous parvenez à maitriser ces voitures pendant 1H30 (tout en se bagarrant avec les autres), vous ressentez une gratification qui vous paye largement des efforts consentis.
Le SimRacing peut être aussi intense que la vraie course, j’en témoigne !
Finalement, happy end tout de même pour cette course : je suis classé 4ème car j’avais un paquet de tours d’avance sur les suivants… Je n’ai donc pas tout perdu.
Au championnat je suis 4ème dans le classement normal et second dans le « trophy », c’est pas mal, pourvu que ça dure !