En F1, le seul spectacle se trouve dans les coulisses !

Je vous engage à lire cet article => http://www.motorsportmagazine.com/f1/showdown-todt-ecclestone-and-mosley-vs-marchionne/
C’est certainement le meilleur article sur la F1 de toute l’année 2015, tous médias confondus, au moins !

La fouine (à gauche) est -de nouveau- copain avec face de crapaud réjouie (à droite)…

Bien entendu, c’est tout en anglais… Je ne vous propose pas une traduction, mais un résumé (avec mon grain de sel dedans, bien sûr !) :

Tout commence début 2014 avec la nouvelle réglementation concernant les moteurs : terminé les V8 de 2,4L atmosphériques, voici les « power units » hybrides, V6 de 1,6L avec turbo et récupérateur d’énergie. Les nouveaux moteurs ne plaisent pas à Bernie (Ecclestone). Officiellement, c’est une question de bruit : les nouveaux moteurs n’en font pas assez, parait-il (et c’est vrai, le vroum-vroum doit faire vroum-vroum… sinon, où va-t-on ?). Officieusement, Bernie a compris que cette réglementation signifiait le retour au pouvoir des grands constructeurs, ce qu’il ne veut évidemment pas.

Donc, Bernie grogne durant toute la saison 2014 dominée par Mercedes qui a su, mieux que les autres, s’adapter aux nouvelles contraintes : réglementation chassis codée au millimètre (jusqu’à l’absurde, mais dans le but de minimiser l’impact d’un talent comme Adrian Newey qui a énervé trop longtemps trop de monde…) donc, tout repose sur la performance des ces fameux « power units » très coûteux. Dans le même temps, Red Bull plonge au classement alors que l’écurie a dominé les trois saisons précédentes… Dur à avaler pour le patron de Red Bull Dietrich Mateschitz (qui n’est pas là pour l’amour du sport, mais pour faire valoir son poison en canette…). Du coup, les relations avec Renault (qui fournit le moteur des Red Bull) commencent à sérieusement se gâter.

La fouine tente de consoler le faucon… Faudrait faire mieux que cela, Bernie… ça tombe bien, j’ai un plan, Didi !

Du côté de chez Ferrari, tout ne va pas au mieux non plus : le nouveau patron de FIAT (qui possède Ferrari, rappel pour ceux qui rêvent…), Sergio Marchionne, en profite pour se débarrasser de Luca di Montezemolo. Officiellement, c’est parce que la Scuderia est au fond du trou (il en profite aussi pour virer Alonso, bien fait pour lui !).

Pour une fois, Luca est tombé sur un os : Sergio !

En fait, c’est plutôt parce que Luca n’est pas en phase avec Sergio côté stratégie commerciale alors que Sergio prépare la fusion de FIAT/Chrisler… Merci, ciao Luca !

Méfiez-vous de Sergio… Il n’en a pas l’air, mais c’est un malin !

En 2015, tout s’accélère. En coulisses du moins parce que, sur la piste, c’est bis repetita placent : Mercedes domine de nouveau et ne laisse que des miettes aux autres. Red Bull ne sort pas la tête de l’eau et Ferrari fait un peu illusion avec Vettel. Du coup, Dietrich Mateschitz continue à ruer dans les brancards : ça ne va plus du tout, tout est de la faute de Renault et on va se retirer de la F1 si on ne trouve pas un meilleur moteur, ah mais !

Toute la saison 2015 a été rythmée par ce psychodrame : Red Bull va-t-elle devoir se retirer de la F1 faute de moteur ?
Car, avec Renault, le divorce semblait consommé. Pendant ce temps, Bernie a réussi à convaincre Todt qu’il fallait faire quelque chose. Et, avec Bernie, ça se résume toujours à « donnez-moi plus de pouvoir »… Et il l’a obtenu !
Aujourd’hui, les choses sont enfin claires : Red Bull reste avec Renault, mais le moteur est rebadgé « Tag Heuer » (big money). En fait, depuis le début, Renault et Red Bull savaient qu’ils allaient rester ensemble, même si cette association continue sous un nom d’emprunt. Toutes les gesticulations tout au long de l’année n’étaient qu’un rideau de fumée… Eh oui !

Renault a fini par racheter Lotus (enfin, les dettes de Lotus !) pour avoir une écurie qui porte quand même son nom (sinon, pourquoi rester en F1, au prix que cela coûte !). Et Bernie a réussi à imposer le retour à une solution de type Cosworth : un moteur client à un coût plus raisonnable avec une balance de performance façon GT3 (ce qui, accessoirement, permet à Bernie de garder la main sur la manette : les grands constructeurs se tiennent tranquille et les écuries secondaires restent peu performantes, les constructeurs ne sont pas sages et, soudain, les écuries secondaires font un bond en performances…).

Moralité : en F1, le spectacle n’est pas sur la piste, mais dans les coulisses !
Cet article formidable nous montre combien nous avons été menés en bateau tout au long de l’année par Bernie et Red Bull. Magistral, la politique est devenue le seul spectacle de la F1 désormais… mais quel spectacle, quelle leçon !

Il est vrai que ce qu’on appelle encore la F1 aujourd’hui n’est plus qu’un lointain et triste souvenir de qu’était la F1 il y a quinze ans. Allez, je peux même mettre une date précise au déclin profond de cette discipline : le GP de Spa en 2000 avec la formidable bagarre entre Schumacher et Hakkinen… Après cela, terminé.

https://www.youtube.com/watch?v=-eE3gCy5zvM

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Une réponse à En F1, le seul spectacle se trouve dans les coulisses !

  1. Val Lefebvre dit :

    SUPERBE article !
    Du régal de lire ça, Bernie et Dietrich Mateschitz les 2 grand méchants Machiavelli hahaha
    Quel théâtre !

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