Hommage à Lauda, « l’ordinateur »…

Pour honorer la mémoire du formidable Niki Lauda, voici le chapitre qui lui est consacré dans mon livre « La malédiction des champions du monde de F1« .

Niki Lauda, l’ordinateur

Niki en 1976, avant son accident donc.

Tiens, évoquons Lauda justement. En voilà un qui ne doit son ascension et sa carrière qu’à lui-même. La volonté faite homme, un vrai Shopenhauer du volant !

Il a réussi à triompher de ses pairs, de la mort et du milieu, rien que cela… C’est sans doute le seul qui a été mordu profondément par la malédiction, qui a su remonter à la surface et montrer qu’il était encore intact (quasiment, si on accepte de laisser de côté l’aspect physique…).

Champion une première fois en 1975, il avait déjà gagné quelques GP en 1974, mais avait commis aussi trop d’erreurs pour prétendre au titre… En 1975, il était prêt. Il était également bien parti pour se succéder à lui-même la saison suivante quand survint le terrible accident du Nurburgring en 1976. Échappant de peu à la mort, Niki parvient à revenir en piste seulement huit semaines après avoir reçu l’extrême-onction.

Mais sa fin de saison héroïque ne lui permet tout de même pas de contenir Hunt et McLaren qui est le couple en forme du moment…

Il abandonne finalement le titre à Hunt lors du dernier GP au mont Fuji (une décision courageuse et raisonnable vu les conditions dantesques de cette course). Il retrouve son titre en 1977, mais à la régularité et parce qu’Andretti (sur la toute première Lotus à effet de sol) manque de fiabilité. Il quitte ensuite Ferrari au soir de son second titre pour aller chez Brabham et pouvoir enfin rouler sans les psychodrames de la scuderia à chaque week-end de GP…

La période Brabahm n’amène pas le succès escompté, en partie à cause du moteur Alfa Roméo puissant, mais pas très fiable. Aussi parce que Lotus vient de révolutionner la F1 avec l’effet de sol et les écuries concurrentes mettent un peu de temps à s’y adapter.

Peu enclin à subir cette situation, il tourne alors le dos à la F1 une première fois à la fin de la saison 1979 et croit trouver une nouvelle passion en s’occupant de créer une compagnie d’aviation (Lauda Air).

Mais l’aviation ne suffit pas à Lauda et l’envie de rouler recommence à le titiller… Il trouve une oreille intéressée chez Ron Dennis qui lui offre le baquet de la McLaren afin de « faire un essai pour voir » fin 1981… Bien entendu, le virus est toujours présent chez Niki qui décide de revenir pour de bon, lors de la saison 1982. Il gagne un GP dès sa 3ème course, la machine est relancée, l’ordinateur est de retour !

Mais il lui faut attendre deux saisons et le moteur Porsche turbo équipant sa McLaren pour qu’un nouveau titre s’ajoute à son palmarès et de quelle façon : seulement un demi-point le place devant Prost à l’issue de la toute dernière manche !

Le maître a accompli un exploit quasiment unique : revenir en 1982 et enlever un nouveau titre chez McLaren en 1984, de justesse devant Prost (un come-back réussi, seul Prost réussira une telle performance après une parenthèse plus brève, il faut le souligner). Pourtant, Niki va faire la saison de trop en 1985 et se retirer de nouveau, définitivement cette fois, à la fin de la saison 1985. Niki n’a sans doute aucun regret, mais je considère que son parcours est suffisamment marqué pour que la malédiction y soit pour quelque chose !

Prost, Lauda et Senna sur une même photo, sans oublier Ron Dennis (derrière Prost). Toute une frange de l’histoire de la F1 en une seule image !
Lors de son 3ème titre en 1984 à Estoril.
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2 réponses à Hommage à Lauda, « l’ordinateur »…

  1. Olivier CLAIRE dit :

    LAUDA peut dire merci à Jacky ICKX pour son titre de 1984.
    En effet si à MONACO il avait laissé la course se dérouler 2 tours de plus, SENNA (TOLEMAN) aurait gagné, Prost 2ème aurait marqué 6 points au lieu de 4,5…Champion pour 2 points de mieux

  2. alefebvre dit :

    C’est vrai, on peut l’interpréter ainsi.

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