L’affaire est simple et pourtant énorme : le 20 octobre dernier, Radio France a libéré une bombe qui aurait dû produire des effets dévastateurs… Et pourtant, rien, pas une retombée, pas une reprise. Les autres médias n’ont pas suivi, n’ont pas repris, la bombe a bien explosé mais dans un silence assourdissant comme on dit en pareil cas.
Et quelle était donc cette « bombe » qui aurait dû avoir des effets « énormes » ?
La voici : Présidentielle 1995 : quand le Conseil constitutionnel a manœuvré pour « sauver » le Président Chirac.
En clair, les « sages » du Conseil constitutionnel ont étouffé la fraude à l’élection présidentielle de 1995. Lisez le texte, tout est présenté, tout est expliqué. Roland Dumas en tête (lui-même s’y connaissant bien en fraudes et en manœuvres douteuses !), les sages ont décidé que, pour le bien de l’Etat, il valait mieux qu’ils ne jouent pas leur rôle, point. Je ne vais pas expliquer toute l’affaire, il vaut mieux lire le texte que j’ai mis en lien ci-dessus (ne faisons pas comme les ignorants sur Twitter qui réagissent simplement à la vue d’un titre !).
L’affaire est énorme parce que, justement, le Conseil constitutionnel est censé être l’ultime rempart contre les turpitudes de notre système. Et là, mis à l’épreuve, c’est une faillite totale. Comment après cela avoir confiance dans le système ? Comment après cela croire que les élections présidentielles suivantes ont pu être « propres et sans tâche » ?
Dans le cadre d’un fonctionnement soi-disant démocratique, c’est gravissime. Pire, le silence des médias fait voler en éclat ce qui nous restait d’illusions sur le système. Car une affaire aussi énorme, aussi importante aurait dû provoquer un scandale retentissant, non ?
Ben non, justement. Le système se protège efficacement. Si ça n’est pas diffusé par les médias, ça n’existe pas. Voilà, c’est aussi simple que cela. Pensez-y la prochaine fois que vous penserez que les institutions démocratiques sont vertueuses, sont là pour nous protéger et que les médias, l’autre pouvoir, est présent pour renforcer toute cette construction à notre avantage.
ps) Un ami me faisait remarquer que le plus surprenant n’était PAS le silence des autres médias sur cette affaire (silence qui peut éventuellement s’expliquer par la jalousie : pourquoi faire de la pub à Radio France ?) mais plutôt le silence des partis politiques… Comme si ils avaient tous intérêt à taire ce scandale !