Lu ce matin sur Slate.fr :
Le site defensetech.org propose une vidéo d’une salle de commandement de drones Predator (voir à http://www.defensetech.org/archives/004992.html), ces engins volants télécommandés notamment utilisés par l’armée américaine contre les dirigeants d’Al-Qaïda au Pakistan.
«La vidéo est à la fois fascinante et dérangeante, note l’auteur du billet. La possibilité pour les opérateurs de distinguer les cibles, de se coordonner avec les contrôleurs sur place et de parler avec les guetteurs au sol est tout simplement surréelle et un vrai témoignage des capacités techniques et d’adaptation des Etats-Unis.»
Mais la vidéo donne aussi une idée du «cynisme avec lequel le pilote délivre ses attaques mortelles.» Car si un pilote qui revient à la base après une mission a une certaine idée de l’impact de l’attaque qu’il vient mener, les pilotes à distance des drones ne ressentent sans doute pas le poids des personnes qu’ils tuent de la même manière. «Il s’agit clairement de l’avenir de la guerre aérienne. Mais cela va poser de nombreuses questions éthiques dans les années à venir», conclut le site.
Je ne suis pas du tout convaincu que les pilotes traditionnels aient « une certaine idée de l’impact de l’attaque. »
Le tapis de bombe n’est en effet pas nouveau. De nombreuses populations civiles ont été bombardées bien avant les drones (la France et l’Allemagne ont eu leur dose de bombes pendant la 2e guerre mondiale)
De même, les problèmes éthiques en cas de guerre ne sont pas nouveaux, mais ont toujours volé en éclat devant des problèmes pratiques – et les émotions lors du conflit. Les sous-marins devaient initialement s’assurer qu’ils ne coulaient que des navires militaires. Mais l’impossibilité pratique d’appliquer une telle mesure ont fait qu’ils ont fini par couler tout ce qu’ils trouvaient. Pendant la 2e guerre mondiale, les bombardements ne devaient toucher que des cibles militaires. Mais un bombardement allemand raté qui a visé une ville Britannique (alors qu’ils visaient un objectif militaire) a ulcéré les anglais qui, par mesure de rétortion, ont décidé de bombarder eux aussi des objectifs civils.
Tout à fait !
Je crois que tout est résumé par cette simple phrase de Laurent : « les problèmes éthiques en cas de guerre ont toujours volé en éclat devant des problèmes pratiques »…
ça été le cas pour les gaz de combat et autres horreurs et, hélas, ce sera encore le cas demain quand se posera la question de l’emploi de robots fantassins et les diverses joyeusetées qu’ils nous préparent !
Bonjour
doit on en conclure que certaines guerres sont éthiquement acceptables ?
@ Julien : je ne suis pas certain de comprendre ta question !
on parle de problèmes d’éthique dans certains cas comme celui présenté ici, mais pour moi faire la guerre pose déjà un problème d’ethique non ? quels que soient les moyens utilisés, des gens innocents ou manipulés meurrent …
@Julien, cela dépend si tu parles de l’éthique de la guerre ou de l’éthique en général. Pour le moment l’humanité ne sait toujours pas se passer de la guerre alors il convient de statuer sur l’éthique de celle-ci.