Avant de commencer à expliquer pourquoi je voudrais vous parler du prochain déclin de Google, il est important de préciser que, pendant ma carrière, j’ai à plusieurs reprises écrit sur le déclin d’IBM. Or, même si Big Blue est aujourd’hui que l’ombre de lui-même, qu’une fraction de sa gloire passée, qu’il n’a plus ni l’audience ni l’influence qu’il avait dans les années 70 et 80, force est de reconnaître qu’il est encore là.
Ce préambule pour garder en tête qu’il y a toujours beaucoup d’inertie entre les prédictions initiales et leur réalisation finale. Et même, j’insiste, cette inertie se mesure le plus souvent en décennies (le pluriel étant ici de rigueur !).
Ceci étant dit, on peut maintenant expliquer pourquoi il est raisonnable de penser que c’est le commencement de la fin pour Google. Il serait plus exact de parler d’Alphabet car Google n’est qu’une entité dans ce groupe tentaculaire. Pour paraphraser Hubert Reeves qui disait que “l’homme était en guerre contre la nature et que s’il gagnait, il était perdu” on peut dire la même chose pour Google qui est en guerre contre ses utilisateurs et que forcément ça finira mal.
L’élément le plus visible de la guerre que Google mène contre ses utilisateurs invisible à travers le combat que mène YouTube contre les bloqueurs de publicité actuellement. non seulement vous ne pouvez plus éviter les pubs dans YouTube à moins d’efforts techniques répétés et frustrants mais en plus le volume de ses pubs apparaît comme de plus en plus grand. c’est en quelque sorte une double punition.
il est clair que YouTube peut se permettre de malmener ainsi ses utilisateurs pour ramasser le plus possible d’abonnement premium et de revenus par les publicités mais pendant combien de temps ?
On sait que c’est l’abus de position dominante qui finit par éroder cette position dominante. Et YouTube ne fera pas exception à cette règle. bien entendu, cela prendra du temps voire même beaucoup de temps mais c’est inévitable.
l’autre élément qui permet de penser que Google a entamé son déclin, c’est la panique que le groupe affiche vis-à-vis de sa position dans le domaine de l’intelligence artificielle. Cette semaine, Google présentait son dernier avatar en matière d’intelligence artificielle nommée Gemini.
Quelques jours après l’officialisation de Gemini, le nouveau modèle d’intelligence artificielle de Google, un édito publié sur le site de Bloomberg, signé Parmi Olson, explique que Google aurait déformé la perception des résultats de Gemini dans une de ses vidéos de présentation.
Dans cette vidéo, l’intelligence artificielle de Google paraît en effet dotée de capacités de compréhension impressionnantes. Si au visionnage, la firme de Mountain View laisse penser que Gemini est capable d’interagir avec l’utilisateur et d’avoir une attitude presque humaine, il semblerait que le montage de la vidéo y soit pour beaucoup et que Gemini ne puisse pas réellement réagir à de simples petites relances orales. Dans les faits, l’IA n’aurait pas répondu du tac au tac aux images présentées par le démonstrateur, ni même réagi avec lui, ce qu’a confirmé Google auprès de Bloomberg. Un porte-parole de la marque avoue à demi-mot que « des images fixes de la séquence » et des requêtes écrites ont été utilisées (source).
Cette politique de la terre brûlée est d’autant plus dommage qu’au début des années 2000, Google représentait une alternative rafraîchissante vis-à-vis de Microsoft. J’étais un utilisateur fidèle des produits Google de Gmail en particulier et puis des Google Docs quand ils sont apparus. Mais depuis le début des années 2020 on voit une dégradation sur tous les fronts et on constate que Google est devenu plus ou moins comme les autres, c’est-à-dire motivé uniquement par le profit. S’il en est ainsi, il est clair que ce déclin va aller crescendo et que personne ne regrettera le géant de Mountain View.