Non à la « Pensée unique » en matière de technologie !

Soyons clair, ce qu’on lire en ligne à propos des nouvelles technologies est souvent décevant. Pire, c’est trop souvent le même blabla « c’est révolutionnaire, ça va tout changer, etc. ».

Pensez par vous-même, ne vous laissez pas dicter votre impression du monde !

PS) Une remarque de mon fils ainé qui a tout à fait raison et que je reproduis ici :

par contre, une petite phrase que je trouve critiquable :

tu ne peux pas lire  » je lis TOUT ce qui se dit sur le sujet »

c’est pas exact, exagéré. je peux croire que tu lis beaucoup de choses, mais c’est impossible de tout lire.

il vaut mieux, je pense, pour être efficace et super crédible, de dire « j’ai lu des dizaines (ou centaines ?) de livres/articles et vu des vidéos, récoupé les infos, écouté des conf »

et peut être que ça serait bien d’avoir 2 exemples de sources

par exemple 1 titre de magazine ou de radio ou de podcast

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De quoi les gens ont-ils besoin ?

De quoi les gens ont-ils besoin ?
Voilà une vraie question !

Il se trouve que j’ai la réponse : de respect. Les gens ont besoin de respect, de considération. Pourquoi ?

Tout simplement parce qu’ils n’ont jamais de respect de la part des politiciens et des médias qui les méprisent en profondeur !

Un exemple : lors des périodes électorales, les médias américains utilisent cette expression pour nommer les gens qui vivent dans le Middle West, les états ruraux des USA : le sel de la terre. Lorsque vous entendez cette expression, vous savez tout de suite de qui on parle. Oh, l’expression semble positive, mais elle ne l’est pas : les présentateurs ont beau être souriants et déclamer cela avec le plus grand respect, c’est exactement l’inverse dans leurs têtes… Ils pensent tous que les gens qui vivent dans ces états sont des bouseux, des rednecks, des abrutis pour tout dire…

C’est pareil en France quand une personnalité vient voir « la France d’en bas » et qu’elle dit « rencontrer la vraie France et les vrais gens »… Mensonges et hypocrisie. La terrible vérité c’est que les élites n’ont que mépris pour qui ne fait pas partie de « l’élite » justement. Et ça, ça finit par se sentir d’où la colère sourde qui monte et qui s’exprime de temps en temps comme en ce moment avec les fameux gilets jaunes…

Un brin d’humour ne fait jamais de mal…

En lisant cela, vous pourriez dire « et toi alors ? »
Oui toi, qui est un salopard de donneur de leçons, tu oses nous parler de respect des masses alors que tu es toujours à traiter les masses plus bas que terre ? »…

Les apparences sont souvent trompeuses mon cher !
Il se trouve que j’ai le plus grand respect pour les gens et je le prouve, à ma manière. Ma manière est justement de ne jamais prendre les gens pour des cons, de toujours leur parler d’égal à égal, de ne pas donner dans la facilité et de préférer la vérité, même et surtout quand c’est une terrible vérité…

Voilà ma définition du respect, voilà ce que j’offre aux lecteurs de ce blog.

 

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Eduquer ou réprimer, l’éternel débat…

La vie est pleine de surprises !
Jamais je n’aurais pensé mettre une vidéo de LCI (oui, vous avez bien lu : LCI du groupe TF1…) sur mon blog. Mais bon, le sujet avant tout.

De quoi s’agit-il ?
Voici un extrait de l’article afin de comprendre pourquoi cette vidéo est ici :

Merci d’éteindre vos portables. Florence Foresti l’a déjà fait savoir par le passé : rien ne l’agace plus que de voir un spectateur dégainer son smartphone pour enregistrer sa performance et la poster sur les réseaux sociaux avant même la fin de son spectacle. De retour avec un nouveau show, Épilogue, l’humoriste va donc innover en utilisant la technologie Yondr pour bloquer les smartphones des spectateurs.

A l’entrée de la salle, les spectateurs seront invités à glisser leur portable dans une housse tendue par un agent d’accueil, qui se verrouillera automatiquement grâce à un mécanisme. Florence Foresti explique le fonctionnement du dispositif dans un communiqué : « Vous resterez en possession de votre appareil lors du spectacle et, au besoin, vous pourrez accéder aux postes de déverrouillage installés dans la salle. »

Bon, pourquoi pas, hein !

L’usage du mobile est devenu tellement présent (je devrais écrire « envahissant ») que, pour les jeunes, il est en passe de remplacer la cigarette comme « béquille d’attitude » (et tant mieux !). Mais dans le vidéo de LCI, il y a un moment-clé : je vous invite surtout à voir à 1’50, cette dame qui proclame « ce qui qu’il faut, c’est éduquer les gens »… Tout est là.

Oui, tout est là. De nos jours, on n’a jamais mis autant en avant la nécessité « d’éduquer les gens » et que voit-on ?

Eh bien on voit exactement le contraire : répression à tous les étages et même répression automatisée (les radars sur les routes), c’est mieux (et ça rapporte plus) !

Si l’éducation fonctionnait, on ne serait pas dans la situation de névrose qu’on connaît actuellement (voir « Pourquoi une névrose française« ). Nous avons l’examen du permis de conduire le plus sévère du monde (ou peu s’en faut) et, pourtant, les jeunes permis se conduisent mal sur la route (ils ne sont pas les seuls d’ailleurs). C’est bien la preuve que l’éducation ne suffit pas. Certains vont m’objecter que la route est un palliatif pour exprimer la colère sourde que chacun ressent (voir l’affaire des gilets jaunes en ce moment). Peut-être, mais l’endroit est très mal choisi.

Donc, il faut arrêter de croire et de dire qu’il faut « éduquer les gens » alors que la tendance actuelle va justement dans l’autre sens. Et, dans ce domaine, la Chine montre la voie.

Une surveillance serrée et tous azimuts
En effet, l’État chinois utilise tous les moyens du numérique pour traquer, pister, fliquer ses citoyens. Ce qui est déjà opérationnel en Chine, c’est un réseau de surveillance à base de caméra à reconnaissance faciale très développé. La Chine utilise déjà près de 170 millions de caméras de vidéo surveillance et avec des logiciels efficaces puisque lors d’un concert en avril dernier, un fugitif chinois a été arrêté après qu’une des caméras équipées d’un système de reconnaissance faciale ait alerté les autorités de sa présence, parmi la foule de 60 000 personnes, voir à https://siecledigital.fr/2018/04/13/reconnaissance-faciale-police-chinoise/.

Le gouvernement chinois est vraiment en pointe dans ce domaine puisqu’il est en train d’expérimenter un système de reconnaissance de la démarche (voir à https://siecledigital.fr/2018/11/08/la-chine-developpe-une-reconnaissance-de-marche-basee-sur-lintelligence-artificielle/). Et pour que le tableau soit complet, il y a même des caméras acoustiques repèrent les conducteurs qui klaxonnent (voir à https://siecledigital.fr/2018/04/23/en-chine-des-cameras-acoustiques-reperent-les-conducteurs-qui-klaxonnent/).

Cette surveillance tous azimuts ne se limite pas au gouvernement chinois puisque Tencent a annoncé (en octobre dernier) que le jeu “Honor of Kings” allait utiliser la reconnaissance faciale pour vérifier l’âge des utilisateurs, dans le but final de limiter le temps de jeu de ces deniers.

Un permis à points du citoyen
Avec ce qui se passe en Chine, il est clair que l’on va progressivement, mais sûrement vers une sorte de permis à points du citoyen qui permet de classer les bons éléments des mauvais. Les mauvais sont sanctionnés en leur restreignant, par exemple, l’accès au transport en commun. Officiellement, ce système de surveillance des citoyens chinois et la constitution de dossiers sur chacun d’entre eux se concrétise par la mise en place d’un “système de crédit social”, lancé par le bureau général du comité central du Parti communiste chinois (PCC) et celui du Conseil des affaires d’État. Ces organes officiels ambitionnent de donner, d’ici 2020, une note et des points à chaque citoyen chinois, en fonction de son comportement public, sa situation financière et sociale, de ses activités professionnelles, en bref, de tout ce qui est être surveillé, évalué et noté.

Pas encore en Europe ni aux USA
Tout cela n’est pas de la science-fiction c’est déjà opérationnel aujourd’hui. Mais ce qui est déjà en place en Chine ne va pas se généraliser dès demain en Europe (mais sachez que près de 6 millions de caméras de surveillance ont déjà été installées sur l’ensemble du territoire britannique…). Nous n’allons pas mettre en place des systèmes identiques dans la foulée immédiatement, mais il est clair que les expérimentations chinoises sont regardées de près par l’ensemble des gouvernements de la planète et qu’une tendance est en train de se dessiner. Cette tendance est bien connue puisqu’elle est déjà mise en image à travers la série Black Mirror disponible sur Netflix (voir à https://fr.wikipedia.org/wiki/Black_Mirror_(s%C3%A9rie_t%C3%A9l%C3%A9vis%C3%A9e)).

Et dans ce domaine on constate que même les démocraties comme comme la France commence à emboîter le pas avec l’annonce récente du fisc qui va examiner les réseaux sociaux pour mieux comprendre si on lui ment ou pas (voir à http://www.lefigaro.fr/impots/2018/11/11/05003-20181111ARTFIG00154-fraude-le-fisc-surveillera-les-reseaux-sociaux.php).

Donc, préparez-vous, les merveilles du numérique vont enfin permettre d’éradiquer toutes les incivilités dont nos sociétés souffrent de plus en plus. Réjouissez-vous… ou pas.

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Interview de Soheil Ayari à propos de sa passion pour la moto

Je connais bien Soheil Ayari puisque je suis son biographe !
Soheil est un pilote automobile bien connu avec un palmarès long comme le bras. Tant mieux pour lui, mais pourquoi en parler dans un site sur la moto ?
Parce que si Soheil est célèbre pour ses exploits de pilote sur quatre-roues il est aussi, et c’est moins connu, un motard émérite qui a accumulé bien des expériences dans ce domaine. En particulier, il est le seul à avoir participé à la fois aux 24 Heures du Mans autos ET motos !
Il est le témoin idéal pour nous situer les différences de pilotage des deux mondes. Cela faisait longtemps que je voulais recueillir son témoignage à ce propos…
Pour Soheil, la passion de la moto est quelque chose de bien présent. Il suffit de lui faire raconter son parcours sur deux-roues pour entendre le sourire dans sa voix !
Q — Raconte-nous tes débuts à moto, quand tu allais vite en vélo à Téhéran. Tous les mômes ont fait le même rêve quelque part, car, moi aussi, tant que je ne pouvais pas utiliser un deux-roues à moteur, eh bien, je faisais du vélo, mais en fait, pour moi, c’était une moto quoi.
R — Moi, j’ai tout le temps été passionné par la vitesse, j’ai toujours eu une attirance pour la vitesse, et aussi par l’excitation du risque. Quand j’étais gamin, je n’avais qu’un vélo pour faire le con donc, forcément, je faisais le con à vélo !
Et en ski aussi. Parce que j’ai appris à faire du vélo et du ski à Téhéran. J’ai toujours adoré le ski, car ça apportait des sensations super-intéressantes.
Q — Ça, c’est un truc qui étonne toujours les Occidentaux, de penser qu’on puisse faire du ski en Iran !
R — Téhéran, c’est une ville qui est entre 1400 et 2000 m quasiment. Elle est située sur les contreforts d’une chaine montagneuse où il y a le mont Elbrouz qui monte à 5800 m !
Et, du coup, les stations là-bas sont à 3500, jusqu’à 4500. J’ai donc appris à skier là-bas. Lors de la révolution iranienne (en 1979), j’avais neuf ans. Je suis rentré en France parce que j’avais de la famille en Savoie. Et là, on a commencé par vivre chez mes grands-parents et mon grand-père avait une vieille Motobécane 88 bleue, un petit Piaggo et un VAP à moteur Sach. On allait dans un terrain vague et c’est là que j’ai eu mes premières sensations motorisées et on trouvait cela extraordinaire. Je faisais aussi du cheval en Iran et, quand on est arrivé en France, on s’est inscrit à une école d’équitation, mais quand mon père m’a acheté ma première moto, j’ai arrêté le cheval, car je me suis dit que la moto, c’était bien plus rigolo que l’équitation !
Donc, à 12 ans, j’ai eu ma première moto : c’était un petit trail Honda. Je roulais dans la forêt de Corsuet à Aix-les-Bains là où on avait notre maison. J’ai grandi dans cette forêt et, pour moi, c’était l’aventure complète. Je prenais ma petite moto, je partais dans la forêt tout seul, tous les chemins là-bas, je les ai sillonnés depuis ce temps-là jusqu’à aujourd’hui, quasiment. Ces chemins, je les connais jusqu’à mon chalet dans le Jura !
À l’époque, j’apprenais vraiment les bases. Même en n’allant pas vite, j’étais déjà comme un fou. À 13/14 ans, on a acheté la première vraie moto d’enduro, une 175 Suzuki PE (jaune, c’est une moto que j’ai toujours d’ailleurs) et, à l’époque, je me rappelle, ça me paraissait vraiment être un monstre tellement ça poussait, ça m’arrachait les bras, c’était trop bon le déferlement de la puissance, pour moi, c’était le summum. Et, il n’y a pas longtemps, avec un copain, on est allé faire une course de motos classiques. Il m’a dit « t’as pas une vieille moto ? », je lui réponds que j’ai mon 175 de quand j’étais gamin. On le refait et on va à cette course de motos enduro classiques, les six jours de Brioude, on a fait cela il ya 4/5 ans. C’était le revival du Championnat du monde par équipes qui s’était fait à Brioude dans les années 80. Ils admettaient des motos jusqu’à 1984 et donc, ma PE tombait pile-poil dedans. J’ai tout refait, je suis parti là-bas et puis, en fait, c’est un poumon, ça n’avance pas, avec les références que j’ai désormais. Quand je suis remonté dessus et que j’ai commencé à tourner la poignée de gaz, j’étais fébrile : « qu’est-ce que je vais redécouvrir ? ». Ça me rappelait tellement de souvenirs, comme une madeleine de Proust quoi. Et là, incroyable le décalage entre ce que je me souvenais où c’était comme un dragster et maintenant où je trouve que ça se traine. Mais je me suis marré, j’ai passé un week-end extraordinaire avec ces passionnés de motos anciennes qui avaient des Ossa, des SWM, des KTM plus belles les unes que les autres et on a passé un week-end délicieux.
Q — Ta pratique de la moto, je la connaissais surtout à travers l’enduro que tu pratiquais pour « garder la forme » en fait.
R — Oui, l’enduro c’est une passion de jeunesse, mais c’est aussi un super moyen d’entrainement. Je me suis rendu compte que les exercices que me faisait faire mon physio, c’étaient plein d’exercices de proprioception, c’est tout ce qui te sert à gérer ton équilibre. Et aussi, il me faisait faire plein d’exercices où tu entrainais tes réflexes et ton acuité visuelle et surtout faire marcher les uns avec les autres. Coordination oeil/main/équilibre quoi. Il m’asseyait sur un gros ballon devant une télé, il me passait des jeux vidéo auxquels je devais jouer, en même temps il me posait des questions, il me passait des trucs devant les yeux et il fallait que je reste en équilibre sur le ballon… enfin bref, lui ça le faisait marrer, mais moi je trouvais cela extrêmement chiant à la longue. Comme c’était un mec qui faisait du motocross avant, je lui ai dit « Xavier, c’est cool ton entrainement, c’est sûrement très efficace, mais si à la place de faire cela, je faisais de la moto dans les bois avec les branches, l’équilibre, du trialisant, et aussi mettre un peu de gaz… » et là il me dit « c’est exactement pareil ». « Laisse tomber les ordinateurs et le ballon, je vais monter sur une moto pour m’entrainer ! ». Du coup, c’est devenu une façon de m’entrainer, particulière parce que c’est à risque, un peu, mais par contre c’est très efficace, car tu peux en faire très longtemps. Tu entraines non seulement ta proprioception, tes réflexes, ta coordination visuelle et tu entraines tout tu vois les zones d’ombres, les zones de lumières et puis, en même temps, chose indispensable, tu entraines ton physique parce qu’une moto, c’est très exigeant, une moto d’enduro dans les chemins… Et tu peux en faire dix heures de suite. Je partais faire des sorties de dix heures, d’ailleurs avec Loeb on en a fait plein, et il n’y a rien d’équivalent qui peut t’entrainer dix heures. Moi, quand je faisais Le Mans, je montais dans la voiture et les mecs me disaient « bon sang, toi tu es indémontable, t’arrives à rouler quatre heures de suite ! », je faisais des relais de quatre heures sans problème. Dans les équipes, quand je roulais avec Panis ou Lapierre, ils me faisaient rouler des longs relais parce que j’étais solide, j’arrivais à rester concentré quatre heures de suite parce que sur les motos c’est obligatoire et, en plus, j’arrivais à rester physiquement alerte, parce que sur les motos c’est encore dix fois plus dur. Du coup, globalement, j’ai trouvé que c’était un super moyen d’entrainement, et je le pratique encore aujourd’hui.
Q — Parlons des risques de l’enduro justement. Parce quand tu fais des exercices avec un kiné, tu ne risques rien. Est-ce que ça t’est arrivé de te faire mal ?
Soheil lors d’une course sur glace : fait pas semblant l’animal !
R — Oui, bien sûr. Ça m’est arrivé de me faire mal, mais jamais de me casser quelque chose.
Q — Donc, ça t’est jamais arrivé de devoir expliquer à ton team-manager que tu étais indisponible à cause d’un entrainement en moto ?
R — Cela ne m’est arrivé qu’une fois, mais c’était suite à une course sur glace au stade de France, pas lors d’un entrainement. En course, tu ne gardes pas les mêmes marges que tu peux avoir lors des entrainements. Encore une fois, pour que ça marche en entrainement, faut faire de la moto souvent et pas que ça soit une découverte sinon, c’est évidemment encore plus risqué.
Q — Raconte ta découverte de la moto sur circuit. C’était à Lédenon (une piste que tu connais bien !) avec Sébastien Loeb, non ?
R — Comme je te le disais, moi j’étais un fan de moto tout-terrain. En revanche, la moto sur circuit, ça m’attirait pas plus que cela, car j’étais déjà tout le temps sur les circuits… Et en fait, Seb avec lequel je faisais souvent de l’enduro, il me disait « ah, Soheil, on fait de la moto sur circuit avec Schumacher, c’est génial, tu devrais essayer ». À l’époque, il était encore rallyman et je lui disais « je comprends que le circuit, ça te fasse délirer, mais moi, j’y suis tout le temps, pourquoi j’irais encore faire de la moto sur circuit, on n’est pas bien là, dans la nature, entre les arbres, en pleine forêt ? ». Il m’a quand même trainé sur une piste (Lédenon donc), il m’a filé une moto, une 1000 GSXR, un truc de fous, violente comme c’est pas permis, une brelle débridée, full. Et lui, il s’était gardé une petite 750, il n’avait pas pris la grosse. Et à Lédenon, pendant deux jours, j’ai eu peur !
En plus, moi je n’avais jamais fait de moto sur route, tu vois. Moi, les seules motos sur lesquelles j’étais monté c’étaient des motos avec les guidons hauts. Des guidons-bracelets, je ne savais même pas comment me tenir…
Q — Cela a dû être un sacré choc quand même, non ?
R — Ah ouais !
Moi, quand je penche, je sors la jambe… Je n’ai jamais sorti le genou !
Et du coup, vite fait avant d’y aller, mon copain Jeff Cortinovis qui habitait à côté de chez moi, un ancien champion de France de superbikes, m’a filé un cours vite faire sur un tabouret de bar. Il m’a dit « Soheil, avant que tu y ailles, c’est important que tu saches ce qu’il faut faire, au moins sur le plan théorique ». Il m’a fait un cours complet, ça nous a pris la soirée. Et je suis parti comme cela, la fleur au fusil pour essayer cette moto et je me suis régalé. Dépaysement complet, totalement différent de la voiture et c’était excitant dans le sens où je ne connaissais rien du tout à ce pilotage. Fallait tout découvrir, tout réapprendre.
Q — En plus, Lédenon, c’est très impressionnant : déjà en monoplace alors, en moto, j’imagine !
R — Oui, impressionnant et tout le temps sur la roue arrière avec les grosses 1000 qui font 200 ch !
En plus, cette moto, elle était violente et un camion à faire tourner. En tout cas, j’ai passé deux jours extraordinaires avec des sensations inouïes et, du coup je me suis dis « bah, il avait raison, même si c’est encore sur les circuits, c’est un truc complètement différent, ça vaut le coup de s’y pencher ». Et après, je suis retourné voir Jeff Cortinovis qui bosse dans une école de pilotage qui s’appelle BMC et, avec eux, j’ai fait plein de stages de pilotage et, du coup, j’ai appris à rouler avec des motos de piste. J’en ai fait assez pour commencer à être correctement bon et, puis, j’ai reçu un appel avec Sébastien Loeb, nous entre autres, ils ont appelé plein d’autres sportifs, ils organisaient le scorpion master au Castelet. Le Scorpion Masters se courrait à Alès jusque-là et les organisateurs voulaient faire un coup médiatique, profitant du fait que ça aille au Castelet (pour l’édition 2013), et ils ont voulu inviter plein de sportifs en dehors du monde de la moto, mais qui aiment la moto. Pour être qualifié là-bas, fallait être ou champion du Monde ou ancien champion du monde moto ou être dans un championnat du monde l’année en cours. En plus de cette sélection, ils ont envoyé plein d’invitations à des sportifs en dehors de la sphère moto, mais il n’y a que Loeb et moi qui avons répondu. On s’est consulté avec Seb et on s’est dit « tiens, on y va ? On risque de faire dernier et avant-dernier, mais on s’en fout, on y va et au moins, on passera un bon moment, on va rencontrer des champions de motos, c’est notre passion, on va passer un bon moment ». Et puis en fait, on s’est rendu compte que nous on savait un petit peu tout faire, finalement on allait bien tirer notre épingle du jeu et on a fait dans la première partie des trente, il a terminé 13ème et moi 9ème. C’est vachement bien pour des mecs qui n’étaient pas des motards au départ.
Sébastien Loeb (à gauche) et Soheil pendant l’épreuve du Scorpion Masters
Q — Tu étais sur quelles machines ?
R — Le principe c’est que tu viens avec tes machines et c’est toutes disciplines de motos confondues. C’est vraiment pour dire, on va désigner le champion qui maitrise mieux la moto, dans le sens large du terme. Tu venais avec une enduro, une supermotard, une trial et une moto de piste. Tu avais une épreuve de chaque et ça permettait de désigner le meilleur motard du monde. Cette année-là, c’est Davis Knight qui l’a emporté, car c’était un ancien trialiste et un ancien champion d’enduro. Venant de l’Ile de Man, sur piste, il se débrouillait également fort bien. Second Adrien Chareyre (multiple champion du monde de supermotard), avec lequel j’ai fait les 24 Heures du Mans l’année d’après, et Arnaud Vincent (ex-champion du Monde 125 sur piste) troisième, qui est un bon copain avec qui je roule un peu et qui sait lui aussi tout faire (il a fait du supermotard aussi).
Q — Parlons maintenant des différences entre une moto de piste et une voiture de course en matière de pilotage parce que tu es bien placé pour parler de cela…
R — Pour bien comprendre, moi j’ai fait quasiment une vingtaine de stages de pilotage. Comme je me suis rendu compte que je ne savais pas rouler sur piste avec une moto, j’ai fait plein de stages pour apprendre, c’était tellement différent de la voiture et tellement encore plus compliqué. Pour répondre à ta question, il y a énormément de différences. Les trajectoires sont différentes dans le sens où, avec une moto, tu rentres globalement plus tard dans les virages qu’avec une voiture.
Q — Comment tu expliques ça justement ?
R — Parce qu’une moto, ça va vite seulement dans les lignes droites. Donc, il faut seulement tourner pour aller vite dans les lignes droites. Quand tu roules avec des motos puissantes, l’entrée du virage, c’est pour préparer la sortie. Parce que la sortie, faut que tu sois le plus tôt possible avec du gaz, la moto le plus en ligne et la plus droite possible pour passer la puissance au sol et pas qu’elle te fasse sauter en l’air. Et donc, dès l’entrée, tu vires tard pour pouvoir relever la moto tôt et la remettre en ligne tôt et mettre du gaz tôt quoi, c’est tout. En voiture, tu as beaucoup à gagner sur les vitesses d’entrée alors qu’en moto ce n’est pas le cas. Quand même, au bout d’un moment tu rentres sur les freins, mais, au début, pas trop. Et donc, les trajectoires, globalement, tu rentres plus tard avec une moto. Après, les freins, tu es dégressif moins longtemps avec une moto.
Q — Pourtant, tu freines beaucoup plus longtemps à moto, non ?
R — Oui, tu freines beaucoup plus longtemps, mais quand tu commences à rentrer sur l’angle, tu es dégressif beaucoup plus vite, tu ne gardes pas les freins aussi longtemps qu’en voiture, tu ne gardes pas les freins jusqu’au point de corde. Il y a une phase où tu as relâché les freins complètement et où tu n’as pas encore remis les gaz alors qu’une voiture, cette phase est beaucoup plus réduite.
Alors, selon les motos, tu vas assoir un peu l’arrière en mettant un filet de gaz, mais ça, ça dépend vraiment des machines.
Q — L’essentiel de la différence, c’est donc que l’entrée de virage est radicalement différente, c’est ça ?
R — Oui et après, la gestion des freins, la dégressivité est différente et, en plus, tu as deux freins. Tu n’utilises pas de la même façon l’avant et l’arrière. Après, tu as la position du bonhomme sur la moto qui fait beaucoup, la position des pieds sur les cale-pieds, tout ça c’est des trucs qui n’existent pas en voiture. Quand je fais la check-list de l’entrée de virage, il y a dix points en voiture alors qu’il y en a vingt en moto… Parce que tu as toutes les positions du corps qui sont ultra-importantes en moto alors que ça n’existe quasiment pas en voiture.
Q — Tu dirais que c’est plus technique, finalement ?
R — Oh oui, beaucoup plus technique. Parce que tu peux toujours te tortiller comme tu veux dans ton baquet, ça ne change pas grand-chose. Ton poids dans le siège d’une voiture compte peu alors que ton poids opératif sur une moto, il joue énormément dans la répartition des masses et sur les pneus. En fait, sur des motos de course, le bonhomme est presque aussi lourd que la moto, en particulier sur les 250 que j’utilise.
Q — Est-ce qu’un pilote comme toi qui a une sensibilité très aiguë du grip (l’adhérence), ça t’a aidé en moto ?
Est-ce que la sensation du grip, c’est la même ?
R — Si tu veux, je pense qu’il y a deux trucs qui m’ont aidé pour faire de la moto en venant de la voiture, c’est déjà, la vitesse, le regard, toujours avoir un temps d’avance, avoir l’oeil exercé à la vitesse, tout ce qui est trajectoire, même si c’est un peu différent, ce n’est pas si dur de les imaginer, et après le grip-pneus. Même si le grip-pneus est un peu différent entre une moto et une voiture, mais, quand même, il y a des similitudes.
Dans l’apprentissage du pilotage (moto), tu progresses beaucoup plus vite si t’as ton cursus voiture que si tu n’en as pas. En très peu de temps, je suis arrivé dans le coup, sans être un champion, mais je peux prétendre rouler à 3 ou 4 secondes d’un champion. Avant de se rapprocher à 3 secondes d’un champion en partant de rien, faut des décennies.
Soheil (au premier plan) en train de s’entrainer avec Arnaud Vincent (juste derrière) en vue de sa participation aux 24 Heures du Mans motos…
Q — Parle-nous maintenant de ta participation aux 24 Heures du Mans motos…
R — Ça s’est passé en deux temps. Lors des Scorpion Masters, c’est Aprilia qui m’avait prêté une moto par l’intermédiaire de Bertrand Gold, un journaliste chez Moto-Revue. Parce que moi, je n’avais pas de moto pour la piste… Aprilia m’a donc prêté une RSV4 flambant neuve, vraiment nickel, une moto de presse. La course sur piste des Scorpion Masters, ça se courrait en fin de journée, on avait eu beau temps jusque-là, mais, en fin de journée, on a eu un temps de chien : il a fait ultra-froid, le froid est tombé d’un coup, il faisait 6°, et il s’est mis à pleuvoir. C’était vraiment les pires conditions. Et, je sais pas pourquoi, peut-être ai-je été aidé par ma culture du tout-terrain, mais je me suis qualifié 6ème, incroyable déjà, et la course principale, j’ai terminé 3ème, un truc de dingues, devant plein de champions de moto de piste !
Devant, il y avait juste Vincent Philippe, multiple champion du monde d’endurance, Arnaud Vincent, ancien champion du monde 125 et moi. Et du coup, les gens d’Aprilia m’ont félicité, ils étaient très contents. Et Bertrand, qui courrait aussi pendant les Scorpion Masters, a monté un deal avec Aprilia pour engager une moto aux 24 Heures du Mans. L’idée, c’était de promouvoir la RSV4 qui n’avait pas une super cote d’amour en fiabilité, on a pris une moto d’origine avec trois amateurs : Bertrand Gold le journaliste (et du coup on avait une couverture complète avec Moto-Revue), il y avait moi, le quidam complet et le troisième, c’était Adrien Chareyre, qui fait second au général aux Scorpion Masters et qui est 4 fois champion du monde de supermotard, mais ce n’est pas un pilote spécialisé vitesse.
Q — Un équipage très atypique !
R — Oui et on partait avec une moto standard, on avait juste enlevé les clignotants, les rétroviseurs, des vannes de remplissages rapides pour le réservoir et le récupérateur d’huile obligatoire. À part cela, c’était une moto strictement d’origine !
On a fait 30ème au général et 3ème dans notre catégorie donc, c’était génial.
Et là, pour le coup, c’est très différent des 24 Heures du Mans voitures.
Soheil pendant les essais des 24 Heures du Mans sur l’Aprilia RSV4
Q — Beaucoup plus dur ?
R — Physiquement, c’est sans comparaison.
Q — Même avec ta condition physique ?
R — Le problème c’est que ma condition physique, elle n’est pas faite pour la moto de vitesse, je n’ai pas fait assez de piste pour avoir les muscles spécifiques entrainés. Et du coup, c’était ultra-dur !
Même pour les pilotes entrainés c’est ultra-dur. Quasiment personne ne fait un double-relais. En voiture, moi je fais des quintuples relais. Mais en voiture le circuit fait 14 kilomètres, il n’y a que des lignes droites (Soheil exagère un peu, mais c’est vrai que le grand circuit du Mans comporte beaucoup de lignes droites dont trois très longues) et t’es assis dans un baquet, c’est pas pareil. Là, t’es sur le Bugatti, le petit circuit, qui fait quatre kilomètres, y a des virages partout et même dans les lignes droites, en moto, t’es tout le temps à côté pour préparer le virage suivant, tellement les motos vont vite. C’est vraiment un truc ultra physique et c’est à des années-lumière de la voiture. à un moment, il y a un journaliste voiture qui me voit là-bas, il me dit « alors Soheil, qu’est-ce que tu en penses, c’est quoi le plus dur ? », je lui dit « me pose même pas la question, car je ne saurais quoi te répondre, car ça n’est pas comparable : la moto, c’est un truc de brutes alors que la voiture, physiquement, c’est pas dur ».
Par contre, dans la voiture, ce qui est dur et là, c’est bien plus dur que la moto, quand tu fais des quintuples relais, tu dois rester concentré pendant quatre heures dans une voiture qui roule à 350 à l’heure. La concentration qui est demandée en voiture, c’est beaucoup plus dur qu’en moto parce qu’en voiture, c’est un pilotage de précision où t’as pas le droit à la moindre erreur. En moto, tu vas tout de même beaucoup moins vite et c’est moins difficile pour la concentration . Par contre, physiquement, c’est un rapport de 1 à 10, y a pas de match.
Q — Donc, quelque part, la vraie endurance, dans le sens premier du terme, elle est encore en moto alors qu’en voiture c’est devenue une longue course de vitesse… C’est correct de dire cela ?
R — Mouais, on pourrait dire cela. Mais pour la concentration, la vitesse, tout ça, c’est vraiment dur d’être à 100%, comme dans une course de vitesse pure. Les protos arrivent à 350 et freinent à 70 mètres pour les chicanes. C’est un truc de fous.
La vitesse à laquelle tout se passe, c’est un truc de fous. Alors qu’en moto, pour un freinage où tu arrives à 250, tu as 200 mètres pour te ralentir, j’exagère, mais quasiment. Par contre, sur la moto, tu as du combat, la moto qui bouge dans tous les sens, tu sens que tu passerais par-dessus le guidon, physiquement, c’est beaucoup plus dur, mais pour l’acuité visuelle et la concentration, c’est beaucoup moins demandant. Donc, physiquement c’est la moto qui est beaucoup plus dure, pour la concentration, c’est la voiture qui est beaucoup plus dure.
Q — En termes d’endurance, en voiture, on ne ménage plus la mécanique désormais (alors qu’il y a quelques décennies, il fallait être « doux » avec la voiture pour terminer la course…)… Est-ce que c’est pareil en moto ?
Est-ce que les mecs tirent sur les moteurs sans ce soucier de la mécanique, même pour une course de 24 heures, car ils savent que ça va tenir ?
R — Ouais, pas de restrictions. Mais en moto, ils font encore un truc différent qui m’a ébahi. En voiture, tu fais quand même gaffe de ne pas sortir, de ne pas faire une boulette, c’est tellement facile d’en faire une, ça vient tellement vite !
En motos, les mecs, ils attaquent comme des damnés et le team-manager ne leur donne pas de consigne de ne pas se casser la gueule. Ils sont vachement moins freinés que les mecs en voitures.
Q — Et pourquoi ?
R — Parce que s’ils ne se donnent pas à fond, ils ne gagnent pas. Du coup, s’ils tombent, le team-manager ne dit rien à condition que ce soit une seule fois bien sûr, celui qui tombe trois fois de suite, il se fait virer (comme Louis Rossi aux 24 Heures du Mans 2016 justement…). Alors qu’en voiture, tu sors une fois, tu te fais virer. Regarde Lapierre qui a gagné deux fois les 24 Heures du Mans en LMP2, chez Toyota, il a mis deux fois le pied à côté de la ligne dans deux courses différentes, il s’est fait virer direct alors que c’est un type qui ne sortait quasiment jamais…
Soheil avec ses équipiers, Adrien Chareyre et Bertrand Gold (au milieu), happy end de cette aventure démente !
Q — Surtout qu’au Mans en 2014, il s’était fait prendre dans un carambolage sous la pluie, avant la première chicane, c’était vraiment un piège où tout le monde pouvait se faire avoir… En termes d’approches, maintenant que tu as vu les pilotes de près, en quoi c’est différent de l’approche des pilotes pros en voiture ?
R — En plus, désormais, je fais aussi Le Mans Classic, je pondérerais ça en fonction de l’époque. Et je lisais dernièrement une interview de Mansell qui va dans le sens de ce que je vais dire. Pour moi, le pilote comme on l’entendait avant, le pilote qui risque sa vie, qui donne de sa personne, qui pendant la course a un engagement complet au péril de son physique si ce n’est de sa vie, c’est le pilote moto. Mais comme ça pouvait l’être en F1 jusqu’aux années 90. Et les mecs ont besoin d’avoir une vraie condition physique : ils sont sur la moto, ils sont super engagés, ils tombent, ils se cassent des membres…
Q — Justement, je trouve qu’ils ne se blessent pas beaucoup en fait, vu les gadins qu’ils prennent, c’est incroyable qu’ils se blessent aussi peu que cela, tu ne trouves pas ?
R — Mais parce que tous les à-côtés ont beaucoup progressé. Ce n’est plus le Continental Circus on t’arrivait sur des trottoirs de 40 centimètres de haut et avec le rail derrière deux mètres d’herbe. Maintenant, ils glissent sur des dégagements et il y a même des barrières gonflables. Après une chute, faut juste changer la combinaison et éventuellement le casque ou ils ont des petits os cassés mais pas des gros trucs. Mais, je peux quand même te dire que, pour les 24 Heures du Mans, je suis tombé deux fois aux essais et j’ai finalement fait la course avec le poignet foulé qui avait terriblement enflé. En moto, tu vis avec ton mal que tu n’as plus en voiture (depuis la fin des années 90).
Tout ce danger s’est estompé grâce aux progrès réalisés dans les équipements, mais aussi, malheureusement avec les circuits qu’ils ont aseptisés et ça c’est dommage. Les voitures de course ne sont plus du tout physiques à conduire. Tu vois les types sortir d’un grand prix de F1, tu as l’impression qu’ils sortent de leur canapé. Ce n’est pas qu’ils sont mieux préparés, c’est que ce n’est pas difficile. Quand j’ai piloté la F1 de Villeneuve en 1997, une fois que tu as bien travaillé ta ventilation et ton fessier (pour bien garder les jambes en face du pédalier), tu n’as plus beaucoup d’efforts à part les muscles du cou où c’est super exigeant. Aujourd’hui, ils ne font plus aucun effort physique (il y a des assistances partout) et ça se voit.
Moi qui roule encore de temps en temps dans des F1 des années 80, je peux te dire que quand tu règles la monoplace correctement et que tu veux attaquer, eh bien t’as intérêt d’avoir des épaules ultra-solides. J’ai des copains qui roulent en F1 historiques, qui s’en sortent à peu près, mais qui sont crevés après avoir fait dix tours, quand je leur règle leur monoplace comme il faut, ils font deux tours et ils sortent de la voiture épuisés, ils ne peuvent plus tourner le volant. Avant, c’était beaucoup plus exigeant, car tu tenais le volant d’une seule main la plupart du temps (l’autre était occupé sur le levier de vitesses) alors que la direction était lourde à cause des angles de chasse et de l’appui aérodynamique. Et ça pendant deux heures !
À Monaco par exemple, les types pilotaient quasiment tout le temps d’une seule main. Il fallait avoir des épaules de bodybuilders, maintenant c’est plus le cas.
Pour en revenir à la moto, elle, elle n’a pas évolué dans la même mesure, ça reste toujours super-physique.
Q — Il y a quand même de l’électronique maintenant…
R — Oui, il y a beaucoup d’électronique et c’est vrai que ça aide beaucoup. Mais les déplacements de corps sont toujours obligatoires, encore plus qu’avant avec ces gros 4— temps. Du coup, pour toutes ces raisons, le pilotage moto, ça reste un truc de « chevaliers », ça reste un truc dangereux, ça reste un truc avec de l’engagement personnel, énorme, qui n’existe plus en voiture.
Q — Parlons maintenant de tes motos personnelles. Est-ce que tu peux nous raconter comment tu as réussi à accumuler une pareille caverne aux trésors !
Quelque part, ça montre que tu aimes vraiment la moto !
R — J’ai commencé avec les motos d’enduro, parce que je faisais de l’enduro et pas de piste, j’ai acheté les motos qui me plaisaient. La plupart, c’est des 250CR ou des 500CR, toutes des 2-temps en fait. Parce quand je faisais du kart, c’est moi qui préparais mes moteurs, j’ai appris à faire la mécanique grâce à mon père. Quand j’ai commencé (avec mon frère) en kart mon père m’a dit « on n’a pas les moyens de faire du kart en donnant nos moteurs à réviser, donc, si on fait du kart, il faut que vous sachiez faire la mécanique vous-mêmes et ça vous servira au moins à ça ». On a dit « bien sûr papa, on va s’occuper de la mécanique » et du coup, il a faire venir un prof qui nous a donné des cours de mécaniques, comme tu prendrais des cours particuliers d’anglais, il y avait un type qui venait chez nous le soir et je peux te dire que c’était les cours auxquels j’étais le plus assidu !
Et du coup, je me suis passionné pour cela et d’ailleurs, après, j’ai orienté mes études vers ce domaine. Les moteurs de kart c’était des moteurs 2-temps, je me suis mis à la préparation des moteurs 2-temps, je me suis mis à les améliorer, jusqu’à devenir champion de France avec mes moteurs. Tout ça m’a permis d’apprécier beaucoup ce type de motorisation qui était pour moi le terrain idéal : avec des idées, tu arrives à faire un bon moteur, contrairement aux 4-temps où pour faire un bon moteur, tu as besoin de pièces… Bon, tu as besoin d’idées aussi, mais, un 4-temps sans pièces spéciales, tu ne fais rien. Alors qu’avec un 2-temps, comme ce n’est que du travail d’orientation de veines gazeuses, tu peux faire plein de trucs. Et, sans avoir besoin d’acheter des pièces spéciales…
Quand j’ai commencé à rouler sur piste avec des motos, je me suis dit que j’adorerais me faire une petite collection de motos 2-temps qui étaient les machines qui me faisaient rêver quand j’étais plus jeune. Ces motos, c’étaient quoi ?
Il y avait la H2. On voyait les toutes dernières dans les années 80 quand je suis arrivé en France. Après, il y a eu les 350RDLC et les 500RG. Et puis le 500CR qui était la référence du monocylindre. Ce sont les motos que je voulais absolument avoir et je me suis mis en quête de les retrouver et de les remonter. C’est comme ça que j’ai pu avoir cette 750H2 avec cadre Martin que tu as vu. Moi, je n’avais pas l’état d’esprit du collectionneur qui veut tout garder d’origine… Moi, j’aime la course, j’aime que ça soit modifié pour la performance et c’est pour cela que ma H2 est dotée d’un cadre Martin. La RDLC, pareil, j’ai tout refait dessus : moteur, cylindres, j’ai changé la course et l’alésage pour monter à 400cc. Le 500CR, pareil, on a pris un cadre alu de 250 avec Arnaud Vincent et on a installé un moteur de 500 dedans pour faire une supermotard très particulière. Et même chose pour mes 500RG.
Alors, les 500RG, j’en ai eu une première qui était très jolie, bien préparée et tout, mais j’en ai racheté une seconde, car j’en voulais une vraiment spéciale. Quand j’étais gamin, après avoir quitté la 3ème, j’ai fait CAP, BEP, BacF1. E lors de mon CAP/BEP, j’ai fait tournage/fraisage. Tous les étés, j’allais faire tourneur-fraiseur dans une usine, c’était chez Kerr et le chef d’atelier, c’était Gille Coulande. Un type qui a été 14 fois champion de France de courses de côtes motos. Il m’avait à la bonne parce que je faisais du karting et tous les soirs, je le voyais partir avec sa 500RG de route. Et la plupart des titres qu’il a emportés, c’était parce qu’il était le spécialiste de la 500RG, qui était une des motos cultes de l’époque. Quand j’ai enfin pu m’acheter une de ces motos, je me suis mis en quête de trouver une des siennes, il a en fait trois, des machines spéciales qui étaient des répliques des ROC qui existaient en 500 de GP. Et donc, j’en ai acheté une des trois. C’est la RG la plus particulière qu’on puisse avoir, j’étais trop content d’avoir pu retrouver cette moto.
Q — Tu arrives à tourner sur piste avec ces machines ?
R — Celle-là, je suis allé faire le Sunday Ride Classic au Castellet avec. Cette RG, c’est une moto qui a 138cv et qui fait 127kg. C’est une belle machine et sur le Castellet, c’est génial. Mais en fait, sur n’importe quel circuit ça serait génial parce que ça tourne dans un mouchoir, c’est une moto prévue pour les courses de côtes, même à Croix en Ternois, je m’en sortirais. Après, j’ai acheté des 250TZ pour aller faire des courses, c’est celles que tu as vues.
Q — Ce sont des TZ de 2003, je crois ?
R — Il y en a une de 2003 et l’autre de 2004. Du team Kurtz, ce sont les anciennes motos de Matsudo, un pilote japonais.
Q — Le championnat que tu fais avec ces motos, c’est lequel ?
Parce que maintenant, des championnats pour les motos classiques, il y en a un paquet !
R — C’est IGP, un championnat qui se court en Italie avec des motos de GP.
Soheil sur sa  Yamaha 250TZ lors d’une course IGP
Q — Et puis il y a ta TZ750…
R — Oui, l’ancienne d’Estrosi. Avec laquelle il a roulé en 1976 et qui a été son mulet 77 et 78. Je viens de voir Hubert Rigal qui m’a dit « Viens rouler avec nous, on a un team qui est sponsorisé par Yamaha. Dans ce team, on ne fait rouler que des Yamaha ». Ça s’appelle Yamaha classic racing et ils vont sur tous les rassemblements de motos d’époques. J’irais sûrement au prochain Sunday Ride Classic avec cette TZ750.
À parler motos avec Soheil, on sent un réel plaisir chez lui d’évoquer toutes ses aventures sur deux-roues. On sent aussi l’admiration qu’il a pour les pilotes de ces disciplines. Et il faut le voir dans son antre au retour d’une course IGP, nettoyer ses TZ avec soin. Puis il me montre des pièces spéciales ramenées d’Australie par son frère pour équiper sa RDLC et ainsi de suite… Dans sa caverne aux trésors, la moto est reine !
Dans cet interview, on apprend que Soheil n’a pas hésité à enfiler les stages pour se mettre à niveau… Une sacrée leçon d’humilité et de sagesse aussi.
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Sortie au col du grand colombier pour conclure la saison

Cette année en France, j’ai surtout fait des sortie trial avec ma TY. Donc, pour un dernier tour de roue avant l’hiver, je voulais offrir quelque chose de bien à ma CB500 : monter en haut du grand colombier. Et, justement, ça tombait bien car le temps était absolument superbe !

Le tracé pour monter là-haut est simple : ça tourne souvent et serré !
à tel point que certains virages se prennent en seconde et vraiment pas plus… Quand on pense que les gars du Tour de France passent par là… respect !

Voici quelques photos…

La CB 500 presque au sommet… On peut voir le Rhône en contrebas.

Oh, le beau panoramique !

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L’article le plus intéressant que vous pouvez lire à propos de l’IA…

Les articles, vidéos et même documentaires sur l’IA sont partout et, disons-le, on peut y lire (ou y entendre) beaucoup de conneries !

En revanche, je suis tombé sur un article qui sort du lot : https://motherboard.vice.com/fr/article/wjyz59/en-2018-lintelligence-artificielle-est-toujours-une-affaire-dhumains

Voici le chapeau d’introduction pour vous donnez envie de le lire à votre tour :

Pseudo-IA, IA Potmekine, IA Magicien d’Oz… Les techniques de fraude à l’algorithme qui consistent à faire bosser des humains pour pallier aux limites des machines sont partout.

Pour une fois que cet aspect remonte à la surface, je dois dire que j’en suis ravi !

Les investisseurs aiment cette tendance : en 2017, ils ont distribué douze milliards de dollars à quelques milliers d’entreprises d’intelligence artificielle — le double de l’année précédente. En 2021, l’investissement dans l’IA devrait atteindre les 57 milliards de dollars. Logiquement, les acquisitions explosent. Les prévisions des analystes financiers varient mais une chose est sûre : à ce rythme, le marché de l’IA pèsera de quelques dizaines à quelques milliers de milliards de dollars dans la décennie à venir.

Forcément, quand il y a autant d’argent en jeu, la tentation de tricher un peu (ou beaucoup !) n’est jamais loin !
Bon, allez, je vous laisse lire cet article…

Prétendre être un robot tout en étant humain, ça peut rapporter gros !

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Quentin vient de publier une série d’interviews avec Zep et voilà pourquoi il est bon pour vous de la regarder…

Il faut regarder cette série d’interviews car Zep partage avec nous plein de choses utiles pour tous les entrepreneurs : le succès, les échecs, les avis des autres, sa propre attitude face aux défis, le plaisir qu’on prend au travail et tellement d’autres choses… Zep est touchant et captivant car il est simple, humble et authentique. Il sait répondre directement à la question posée et ces réponses nous sont utiles.

En particulier, on apprend beaucoup sur la gestion de son parcours et de la bonne attitude à avoir face aux difficultés et même face aux succès qui, comme toute chose, peut être (va être !) passager.

Même si on est pas forcément passionné par la BD et la carrière de cet auteur (l’auteur de Titeuf, rappel), ces entretiens sont formidablement réussis car ils parviennent à nous captiver du début à la fin.

Voici la présentation de cette série par Quentin :

J’ai le plaisir de vous partager mon Interview de Zep, pour ses 30 ans de carrière : 1h10 de discussion, illustrée par plus de 420 images :

Merci à Quentin et à Zep, voilà un (gros) travail qui valait le coup.

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Une petite série de « conférences » sur les sujets qui nous intéressent…

J’ai réalisé, lors de ces deux dernières années, quelques conférences vidéo sur les sujets techniques qui peuvent intéresser les lecteurs de ce blog et c’est pourquoi je les ajoute dans ce post… enjoy!

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Se souvenir de Paul Allen…

Quand on évoque Paul Allen, Bill Gates n’est jamais loin ! Les voilà tous les deux à l’époque des débuts de Microsoft…

Ils avaient fini par se réconcilier en 2013…

Face à des monstres comme Bill Gates et Steve Ballmer, c’était difficile d’exister et c’est sans doute pour cela que Paul a choisi de se retirer de Microsoft en 1983 (et aussi parce qu’il s’est aperçu que Bill et Steve complotaient dans son dos !).

Pourtant, Paul Allen a été très important pour les débuts de Microsoft (c’est lui qui trouve le nom) et le rachat de Seattle Computers pour mettre la main sur QD Dos et le transformer en MS Dos… On connait la suite.

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Vidéo de présentation de mon livre « Technologie : perception, illusion, déception »

Une petite vidéo pour vous mettre en appétit et revenir sur ce sujet important…

Mon livre est disponible en version papier et kindle à Version Kindle – Version Papier.

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Les destinées inattendues des techniques « dépassées »…

Puisqu’on évoque la technologie (voir mon nouveau livre publié hier), parlons un peu des techniques dites « dépassées » et nous verrons que leur destin connait souvent des rebonds inattendus et surprenants !

Comme d’habitude, le but est de vous offrir un regard différent de ce que la propagande vous balance avec constance et intensité…

Un premier exemple avec le bateau à voile. Après la lutte entre la voile et la vapeur lors du XIXe siècle, les experts maritimes étaient persuadés que la propulsion à voile avait disparue définitivement.

Mais la voile résista et ne disparue jamais tout à fait. Elle fit même un retour remarquée dans la marine de loisirs et de compétition avec les formidables multicoques.

Trimarans et catamarans s’en donnent à coeur joie sur les océans !

Aujourd’hui, la propulsion à voiles fait même un retour (timide) sur la marine commerciale où les expérimentations commencent à se voir…

Un come-back inattendu : les voiles reviennent même sur les vraquiers !

Puisqu’on parle de vapeur, vous pensez sans doute que les locomotives à vapeur ont vraiment disparues, elles, n’est-ce pas ?

Faux !

Elles sont toujours utilisées en Chine et en Inde (qui produisent toutes les deux beaucoup de charbon… ceci explique en partie cela) mais elles sont aussi de retour (timidement, il est vrai) en Grande-Bretagne.

D’abord principalement sur des lignes « touristiques » (voir la vidéo ci-dessus), les trains à vapeurs sont aussi utilisés comme « dépannage » sur les lignes abandonnées par les compagnies commerciales habituelles.

Ce côté « pratiques qui ne meurent jamais complètement » se retrouve ainsi dans de nombreux domaines. Prenez les chevaux par exemple. Supplantés par les véhicules à moteur au début du XXe siècle pour toutes les tâches « utilitaires », ils restèrent d’abord sur les champs de course et, aujourd’hui, sont assez largement utilisés comme loisir de luxe.

Donc, avant de croire qu’une technique est condamnée parce que telle ou telle nouveauté est mise en avant, réfléchissez-y à deux fois. Allez, encore un exemple : dans les années quatre-vingts, le mensuel « Sciences & Vie » annonçait que la céramique allait remplacer l’acier dans la construction des moteurs de voitures. Et, effectivement, l’industrie automobile se mit à travailler dans ce sens… Mais cela n’arriva pas : la céramique s’avéra bien plus difficile à usiner que prévue et, de son côté, l’acier fit des progrès continus qui lui permit de rester en place. Des exemples comme celui-ci, j’en ai des masses et dans de nombreux domaines.

Tout cela pour dire que, en matière de techniques, ne croyez pas tout ce qu’on vous annonce et informez-vous par vous-même (pour le reste aussi d’ailleurs).

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« Technologie : perception, illusion, déception »… Pas encore un nouveau livre ? Si !

Je l’ai souvent dit, quand l’inspiration est là, il ne faut pas laisser passer l’instant !

Donc, en ce moment, j’écris (croyez-le ou non mais un autre livre est déjà en préparation…). Après « Arrêtez de développer des applications » révélé il y a seulement quinze jours, voici « Technologie : perception, illusion, déception » qui est disponible aujourd’hui.

Alors, de quoi s’agit-il cette fois ?

La technologie « de pointe » a fait preuve d’innovations qui ont changé nos modes de vie ces cinquante dernières années. L’industrialisation technique semble précipiter la diffusion de nouveautés continuellement, d’où notre perception d’accélération. Bilan, explications, analyses vont démontrer dans ce livre que ce progrès n’est qu’illusion et qu’au contraire, la modernisation stagne. L’ouvrage montre, secteur par secteur (informatique, spatial, militaire, nucléaire, pharmacie) que les progrès sont principalement affaiblis par ce phénomène de la loi des « retours dégressifs ».

Un extrait du chapitre d’introduction :

On vous serine continuellement que tout va très vite, que tout se transforme de plus en plus rapidement et qu’on est submergé par ce maelstrom de nouveautés, les unes succédant aux autres avec toujours plus d’impatience, n’est-ce pas ?

C’est la perception partagée par la plupart des gens. Ils vous le diront : “de nos jours ça va trop vite et on a du mal à suivre”. Ils se sont tellement persuadés que ce soit la vérité qu’ils se la répètent les uns les autres.

La technologie semble responsable d’un flot incessant de nouveautés toutes plus incroyables les unes que les autres, qui se succèdent à une vitesse vertigineuse, croissante d’année en année. Cette accélération paraît si réelle que personne ne songe à la remettre en cause. Pourquoi ne pas y croire d’ailleurs, puisque tous vos sens semblent vous indiquer que c’est véritablement le cas ?

Mais ça ne fonctionne pas toujours de la sorte. Il y a seulement quelques siècles, les gens dans leur immense majorité pensaient que le soleil tournait autour de la Terre et pas le contraire. Il suffisait de regarder la course du soleil dans le ciel pour se rendre compte qu’effectivement, il en allait ainsi. Votre intuition et votre sens logique vous le faisaient imaginer faussement, pourtant à cette époque, il était tout à fait logique de penser ainsi et ceux qui affirmaient le contraire étaient très peu nombreux. Aujourd’hui c’est la même chose : tout vous pousse à considérer que le progrès s’accélère continuellement alors que la technologie est en train de ralentir.  Bien sûr, il est tout à fait contre-intuitif d’affirmer cela et, au premier abord, personne ne vous croira.

L’objet de ce livre est de faire ensemble une revue de détail sur la situation technologique actuelle. L’état de l’art, dans tous les domaines qui reposent sur la technologie, est en réalité très différent de ce que la propagande veut vous faire penser. Mais alors, me direz-vous, pourquoi nous mentirait-on sur ce sujet ?

C’est la bonne question à se poser : pourquoi la propagande voudrait nous persuader que la technologie est portée par un progrès continu et inextinguible si ça n’était pas le cas ?

À cela il est facile de répondre : la propagande vous ment sur ce sujet, car elle a intérêt à vous peindre le futur avec du rose plutôt que du noir.  C’est dans son intérêt de réenchanter l’avenir artificiellement, de façon à ce que les citoyens ne soient pas saisis d’angoisse face aux perspectives toujours plus inquiétantes. C’est même une tendance qui porte un nom, c’est ce qu’on appelle le solutionnisme : faire accepter que tout problème a sa solution et que cette solution est d’ordre technique.  Ainsi il n’y a pas matière à s’inquiéter : quel que soit le problème menaçant l’Humanité, la science et la technologie vont y apporter une solution.

Hélas, et nous allons le voir dans ces pages, ça ne va pas se passer de façon aussi idyllique. Le solutionnisme est une illusion tout comme le progrès continu de la technologie. Cette illusion est une absurdité du même ordre que celle de croire à une croissance économique qui serait continue et infinie.

Il est toujours terriblement périlleux de prédire le futur, et y arriver avec précision est encore plus aléatoire. En revanche, ce qu’on peut faire, c’est extrapoler à partir du passé. Et ce qu’on a pu voir dans le passé c’est que toutes les promesses de la propagande n’aboutissent pratiquement jamais. Donc on peut légitimement douter que les voitures autonomes (par exemple) seront dans nos rues aussi rapidement qu’on nous dit et sous la forme que l’on prévoit. À ce niveau-là, ça n’est pas qu’une surprise est toujours possible c’est plutôt qu’une surprise est quasi sûre.

Dans cet ouvrage, nous allons passer en revue les différents domaines qui reposent fortement sur la technologie et nous allons constater que, contrairement à ce qu’on vous dit, la situation est loin d’être aussi rose qu’elle est dépeinte généralement. Que ce soit pour l’informatique, l’industrie spatiale, le militaire et l’armement, l’industrie pharmaceutique, la biotechnologie, la nanotechnologie ou le transhumanisme, on va voir que dans chaque domaine, concrètement, la réalité est bien plus rugueuse que les discours enflammés et suroptimisés que l’on entend dans tous les médias. Nous allons constater que les progrès, au contraire, réclament beaucoup de temps, toujours plus de temps et qu’il faut être patient avant de pouvoir récolter.  Je ne vous demande pas de me croire sur parole, sur une affirmation aussi audacieuse et à contre-courant de ce que vous entendez partout, restez simplement avec moi le long de ces pages et vous verrez que, chapitre après chapitre, domaine après domaine, la réalité est bien plus difficile à maîtriser qu’il n’y paraît.

Je n’ai pas encore de vidéo de présentation à vous proposer mais, en attendant, je vous propose de revoir celle-ci qui est plus ou moins sur le même sujet…

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Mon nouveau livre « Arrêtez de développer des applications » est disponible sur Amazon !

Il y avait longtemps que je n’avais pas écris sur l’informatique mais là, je crois que c’était nécessaire… En effet, ça fait des années que je reste perplexe devant cette anomalie : les entreprises développent toujours plus d’applications spécifiques alors qu’elles ne le devraient pas… Les projets échouent toujours avec un taux décourageant et, de plus, l’offre de progiciels en ligne via le cloud (les fameux SaaS) sont désormais plus abondants que jamais.

C’est pour essayer de répondre à cette anomalie que j’ai rédigé et publié (avec l’aide habituelle et précieuse d’Isabelle Fornier) ce livre. Voici une petite vidéo de présentation :

La version Kindle ou la version papier sur Amazon.

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« Arrêtez de développer des applications » est disponible sur Amazon !

Mon nouveau livre est disponible et c’est cette étape qui est à la fois la plus dure à franchir et la plus gratifiante…

Il y avait longtemps que je n’avais pas écris sur l’informatique mais là, je crois que c’était nécessaire… En effet, ça fait des années que je reste perplexe devant cette anomalie : les entreprises développent toujours plus d’applications spécifiques alors qu’elles ne le devraient pas… Les projets échouent toujours avec un taux décourageant et, de plus, l’offre de progiciels en ligne via le cloud (les fameux SaaS) sont désormais plus abondants que jamais.

C’est pour essayer de répondre à cette anomalie que j’ai rédigé et publié ce livre. Voici une petite vidéo de présentation :

La version Kindle ou la version papier sur Amazon.

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La nullité totale des intellectuels français, une preuve supplémentaire avec Jacques Audiard

Le fils de Michel Audiard n’est pas un cadeau : grande gueule et donneur de leçons, comme tous les bons « intellectuels français ». C’est exactement le genre de type que je déteste, un connard quoi.

Pour s’en convaincre, il suffit de regarder ceci (c’est court, heureusement) :

Rien que la phrase « non, on n’applaudit pas » mériterait une bonne paire de baffes !

Dernièrement, je l’ai entendu cracher sur Netflix qui, selon lui, était la pire des choses. Ah bon ? Et selon quels critère monsieur connard ? Parce que c’est américain… ah…

Encensé par ses copains, monsieur connard est dans la droite ligne des intellos franchouillard : cracher sur tout ce qui est américain… pourquoi ? parce que !

Il me fait penser à ses mêmes intellos parisiens qui s’opposaient à le venue d’Amazon en France. Ceux-là préfèrent sûrement Fnac.fr qui vous traite « à la française » (c’est-à-dire mal… le client est un cochon de payant qui doit se faire pardonner le fait qu’il ait des moyens par une culpabilité sans fin, point).

Monsieur connard se croit tout permis, y compris d’exposer au grand jour ses propres contradictions. Je n’aime pas ce qui vient des USA mais mon dernier film (Sisters, tout en anglais en plus, faut ce qu’il faut !) est un western qui se passe… euh… aux USA en fait. Ah oui, d’accord, pour les autres gens « normaux », ce serait une contradiction ridicule mais pour toi, grand intellectuel, c’est de la créativité, de la liberté poétique… oui, je vois.

Pourquoi tant de rage contre ce petit monsieur dont l’influence réelle est proche de zéro ?

Eh bien justement parce que c’est cette clique minable qui confisque la parole et la détourne sur des sujets sans importances. Les intellectuels français ne sont pas seulement insupportables de suffisance, ils sont aussi des complices de la techno-structure afin de garder le peuple (le peuple ? pouah !) la tête sous l’eau, comme il se doit. Pendant ce temps, eux continuent à vivre grassement des subventions de la CNC (récompense pour services rendus).

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Conseil à Apple : virez Jonathan Ive !

Apple nous propose encore une nouvelle vague d’iPhone… difficile d’être excité par cela.

De l’autre côté de la gamme, le Mac n’est pas seulement délaissé, il est littéralement massacré !

Je m’explique : quand Apple fait enfin évoluer ce qui reste de sa gamme de Mac, c’est presque invariablement dans le mauvais sens. Et tout cela pourquoi ?

Pour que le designer Jonathan Ive puisse aller au bout de sa vision !

Ive à l’époque où il n’avait pas encore fait trop de dégâts…

Mais on n’en veut pas de sa vision !

Ce cher Jonathan veut aller vers un design « pur »… Très bien, qu’il se devienne sculpteur et se spécialise dans les objets en aluminium puisque ça lui plait mais qu’il laisse les MacBook Pro tranquille. Mais, pas de chance, Tim Cook ne voit que par lui. Donc, à cause de ce couple Cook/Ive, nous avons eu un MacBook Pro qui devient progressivement inutilisable puisque quand il reste une interface utile, Ive se charge de l’éliminer !

Mais bon sang, qu’il exerce son « talent » sur le MacBook Air puisque ça l’amuse mais qu’il laisse les MacBook Pro avec les interfaces qui vont bien. Donc, voilà mon conseil pour Apple : virez ce type avant que ses dégâts soient irréversibles.

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A propos du documentaire Arte « Starbucks sans filtre »… évitez de regarder ce truc !

https://youtu.be/mTf_a1wtc-M

Voici un extrait du texte de présentation du documentaire :

Starbucks sans filtre

Comment la chaîne américaine de cafés, désormais planétaire, a conquis les classes moyennes urbaines. Cette investigation sur trois continents dévoile la face soigneusement cachée de la marque à la sirène. Starbucks a imprimé sa marque verte et blanche aux rues des principales villes du monde, de Seattle, son berceau d’origine, à la côte Est, l’Europe et aujourd’hui la Chine, où une nouvelle enseigne ouvre toutes les quinze heures en moyenne – toutes les deux semaines à New York, dont les quartiers les plus centraux semblent pourtant saturés par le logo à la sirène. Avec ses quelque 28 000 enseignes dans plus de 75 pays et ses quelque 350 000 employés, la chaîne américaine de cafés se défend pourtant d’être une multinationale comme les autres. Les produits y sont présentés comme issus à 99 % du commerce équitable, les salariés, comme des « partenaires ».

Ce documentaire promettait beaucoup et il est d’autant plus décevant. En vérité, la façon même dont il est décevant est révélatrice d’une mentalité rampante en France. Cette mentalité est quasiment érigée en morale par Arte qui nous explique longuement combien « le profit c’est le mal » et combien Starbucks est « méchante » dans sa poursuite de l’efficacité marketing… Un discours de syndicaliste de base absolument affligeant, pitoyable, simplement lamentable.

Les exemples d’incohérences ne manquent pas : à un moment, un employé américain de la chaine témoigne que le travail est harassant, qu’il faut être capable de jongler pour survivre mais, peu après, le même se plaint (normal, il ne sait que se plaindre !) que Starbucks ait réduit ses heures de travail… Faudrait savoir : trop de travail ou pas assez de travail ?

Car, soyons clairs, ce qui est reproché à Starbucks dans ce documentaire c’est exactement ce qu’on pourrait reprocher à n’importe quelle chaine de fast-food (ce qu’elle est en fait).

Soyons encore plus clairs : je déteste cette marque que je trouve prétentieuse et aux produits sans intérêt. Il ne s’agit certainement pas du « meilleur café au monde » comme ils veulent le prétendre et les fameux « baristas » ne sont que des employés poussent-boutons, au mieux.

Donc, je n’ai aucun intérêt à défendre Starbucks, au contraire !
Mais, tant qu’à faire, autant attaquer cette marque sur des vrais sujets : trop de sucre dans ses produits (à peine traité par le documentaire) et pas de recyclage de ses fameux gobelets (un peu mieux traité).

Le reste n’est que pleurnicheries à peine dignes d’une section locale de la CGT. Ce n’est pas par hasard, c’est le message que veut faire passer Arte et les responsables de la télé française : les sociétés américaines sont méchantes de vouloir conquérir leurs marchés naturels. Les perdants, c’est mieux. Personnellement, je ne vois pas l’intérêt de relayer ce genre de message à moins qu’on veuille confiner dans leur misère une population déjà lobotomisée en l’anesthésiant encore plus. Honte à Arte !

C’est une preuve de plus qu’il n’y a vraiment rien à regarder à la TV, rien de rien, même Arte…

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Un nouveau projet de livre : Arrêtez de développer des applications !

Je fonctionne à l’inspiration. Quand elle vient, je lui obéis, je me mets à écrire. Généralement, elle est assez généreuse avec moi, car je sais respecter les règles du jeu : attendre que ça vienne, ne rien forcer, savoir profiter du moment (quand elle est là, il faut écrire, point !).

Donc, le 22 août dernier, j’ai eu l’idée d’un nouveau livre sur l’informatique. Il y a bien longtemps que je n’ai publié sur le sujet !
En fait, ça remonte à l’Histoire de l’informatique que j’ai rédigé en collaboration avec Laurent Poulain (démarré en 2008, mais publié lors de l’été 2010 finalement). Cette fois, ce nouveau projet m’a été inspiré par l’actualité de ces derniers mois avec les échecs répétés des logiciels destinés à l’administration française, mais aussi par quelques conversations avec d’anciens collègues.

Bref, après un peu de maturation, je me suis lancé le 22 août. Le 2 septembre, j’avais déjà bouclé le premier jet !

Le titre (provisoire) : arrêtez de développer des applications ! (avec le point d’exclamation).
Il s’agit d’expliquer pourquoi les organisations ont intérêt à minimiser leurs efforts de développement de nouvelles applications informatiques alors que tout les pousse à en faire toujours plus (là aussi, la propagande est très active et très efficace).
Pas plus de dix chapitres, tous courts, incisifs, percutants, right to point!
Le premier jet étant terminé, reste à finaliser le projet en éditant le tout correctement. Aucune illustration, j’ai même prévu une couverture sans photo afin de mettre le focus uniquement sur le titre. Le format court permettra un prix de vente très serré pour la version papier.
J’espère pouvoir publier ce nouvel ouvrage prochainement et vous serez les premiers à le savoir !
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Une nouvelle vidéo pour mon livre « Cette révolte qui ne viendra pas »

Je viens de publier la 5ème édition de mon livre « cette révolte qui ne viendra pas » comme annoncé ici. Mais la vidéo de présentation de cet ouvrage commençait à dater un peu… Donc, j’ai eu l’idée d’en faire une autre que je vous propose aujourd’hui :

Cette fois, j’ai centré mon propos sur la cible de ce livre : à qui il s’adresse et à qui il ne s’adresse pas !

A chacun de juger.

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Une cinquième édition pour « Cette révolte qui ne viendra pas » !

Encore une grosse mise à jour pour un de mes livres déjà publiés. Cette fois, c’est « Cette révolte qui ne viendra pas » qui en bénéficie.

Nous en sommes désormais à la cinquième édition.

Pour donner une audience sans contrainte à cet ouvrage, j’en ai même publié une version web sur ce blog (en version intégrale, avec les images, tout !). Ou alors, vous pouvez même récupérer le fichier du livre au format PDF (lui aussi complet). Tout simplement en allant sur cette page.

Voilà, plus d’excuse désormais…

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Réactions suite à la vidéo « pourquoi une névrose française »…

Hier, je publiais « pourquoi une névrose française » sur YouTube et sur mon blog. En très peu de temps, j’ai reçu des réactions intéressantes (via mon email et aussi via Linkedin) et j’ai pensé à les reproduire ici avec l’aimable autorisation de leurs auteurs… Mais certains m’ont demandé de rester anonymes et, bien sûr, je vais respecter cela (je me suis juste contenté de corriger quelques fautes de frappe avant de faire un copier/coller ici) :

Je te confirme que tu vas te faire peu d’amis avec cette vidéo, car il faut effectivement avoir vécu dans d’autres pays pour partager tes constats. C’est quand tu quittes un pays que tu mesures la toxicité de certains de nos comportements (par exemple notre aptitude au sarcasme ou notre exceptionnel talent pour la critique). Centaines inclinations très françaises nuisent à notre bonheur. Le mal français que tu décris vient selon moi d’un décalage croissant entre l’image que les citoyens français se font de leur pays (ce que je pense que je suis) et la réalité qu’ils perçoivent quotidiennement (ce que je constate dans ma réalité). La prise de conscience de ce décalage croissant se matérialise à la longue sous la forme d’un accroissement du niveau d’agressivité et d’incivisme. Prenons un exemple tiré du monde technologique : – Ce que les Français pensent : Nous formons les meilleurs ingénieurs du monde – Ce que les Français constatent : Aucun géant technologique récent (Google, Apple, Huawei, …) n’est français Résultat : Faire ce simple constat avec un français génère une discussion houleuse, car cela remet en cause la prémisse initiale qu’il a intégrée à son identité. Je suis certain que tu pourrais citer d’autres exemples. 🙂

Michel Albo.

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Vidéo sympa et rafraichissante. C’est un sujet que nous abordons souvent avec mon épouse. Je suis Français et cela fait 11 ans que je vis en Suisse, à côté de Saint-Prex. Constat partagé concernant la route. À chaque fois que je prends l’A6, j’ai une boule au ventre et le sentiment de risquer ma vie, avec notamment des énergumènes qui doublent par la droite à 160 sur la bande d’arrêt d’urgence (si, si…). En revanche je serai plus tempéré concernant les commerçants. – Aux US je suis ok y’a pas photo, ils ont un vrai sens du client et du service. C’est culturel et d’être payé au « tip » y contribue pas mal aussi. – En revanche, notre est expérience des Suisses dans le commerce n’est pas meilleure qu’en France, avec des gens souvent désagréables qui ne disent pas bonjour et ne savent même pas qu’ils vendent. Mon constat serait plutôt que les commerçants compétents et agréables en Suisse sont ceux qui ont leur propre affaire. En revanche les « employés de commerce » comme ils disent ici sont souvent des petites mains que leurs patrons « maltraitent » et cela se ressent dans le contact (tester les pharmacies Amavita, certains MElectronics, l’Interdiscount de Morges…). Nous en sommes arrivés à en blacklister certains pour cette raison.

De la part de C.

Et enfin, ce long texte plein de fureur de la part de M.

Eh oui, il y a en fait une multitude de causes à cette situation, ou plutôt une multitude de ressentis individuels, mais qui sont pour la plupart-sinon tous- induits par une technostructure harcelante et écrasante qui se moque complètement des ressentis individuels, absorbée qu’elle est dans le ratissage de l’argent englouti dans la gabegie de la redistribution

Et non, les impôts français n’ont pas toujours été à ce niveau : nous avons encore battu l’année dernière le record des prélèvements obligatoires. Et tout ça pour quoi ? Pour être encore le seul pays développé de l’Union européenne à ne pas respecter les critères de Maastricht (eh non, je ne mets ni la Grèce, ni l’Espagne, ni même l’Italie dans le club des pays développés de l’UE, à moi de me faire des amis…).

Et non, l’État français n’a pas toujours pratiqué une politique de harcèlements individuels : Georges Pompidou déclarait même publiquement qu’il fallait « arrêter d’emmerder les Français ». À l’époque, on était en pleine croissance… Hasard ?

Mais de quels ressentis individuels est-ce que je parle ?

  • La gabegie : voir plus haut. Et que dire de ces rues éventrées six années de suite au même endroit sous prétexte de travaux différents… ou même pas différents d’ailleurs, les travaux d’une année servant simplement à réparer les malfaçons de l’année précédente ?
  • L’injustice : un ménage sur deux ne paie pas l’impôt sur le revenu, évidemment que les autres ont l’impression de payer pour un tas de fainéants et du coup les détestent, à commencer par tous ces piétons qu’on voit baguenauder dans la rue aux heures de travail (de plus en plus souvent des femmes voilées, ce qui n’est certes pas interdit, mais n’arrange rien sur le plan de l’harmonie sociale)
  • L’injustice : pendant que la France de 5 heures du soir et des 35 heures s’engraisse devant son barbecue avant d’aller déclarer ses arrêts maladie pour gastro, les cadres de plus en plus stressés s’échinent jusqu’à 90 heures par semaine sans calculer qu’impôts et frais de costards déduits leur différence de salaire est tout simplement dérisoire
  • L’inégalité des harcèlements : un bon exemple c’est les points de permis retirés dès qu’un flic vous surprend un téléphone à la main, alors que TOUTE LA JOURNÉE ces chers autoentrepreneurs d’Uber font la même chose sans qu’on n’ose rien leur dire de peur de mettre le feu au 93.
  • La multiplication des harcèlements, justifiée par la bien-pensance et rendue praticable par la technologie : non, avant il n’y avait pas des milliers de radars sur les routes, encore moins la vidéo-verbalisation qui transforme le moindre stationnement en crime ruineux. Encore la technostructure, qui a décidé que la voiture était le grand responsable de tous les maux du pays, alors que pendant ce temps-là, le moindre porte-container brûle allègrement ses CENT tonnes de fioul lourd PAR JOUR, au nom d’une mondialisation soi-disant indispensable à la croissance mondiale (rien de plus faux , j’y reviendrai).

Et que dire des 103 fermetures administratives qui ont frappé ces deux derniers mois les cafés du Nord-est parisien qui osaient organiser des concerts ? Ah oui, c’est pour le bien des Français que la technostructure a décidé qu’il fallait une licence d’ « entrepreneur de musique » pour inviter un band dans son café, et une douzaine de sorties de secours pour que les clients aient le droit de danser. Et tout ça aurait toujours existé ? Et il y a aussi les fermetures pour bruit excessif, où on pointe les établissements de nuit comme seuls coupables du bruit ambiant dans une ville où le nombre de scooters a été multiplié par dix en dix ans (puisque seuls les automobilistes sont considérés comme des criminels de l’environnement) et que 90% d’entre eux roulent avec un pot d’échappement qui déchire l’air au mépris de la règlementation sans que personne ne leur dise rien.

  • Le sentiment sournois et pervasif que le droit à la différence s’est mué en différence des droits (pas de détails écrits, car dans notre beau pays toute vérité n’est pas bonne à dire, mais quiconque a mis les pieds à Roissy CDG ou à Orly Sud comprendra de quoi je parle). Mais combien de dizaines d’années faudra-t-il que les habitants du 19ème arrondissement de Paris supportent malgré eux la présence des dealers de crack qui leur pourrissent la vie, sans que personne ne s’occupe sérieusement de les mettre en taule ?
  • Le sentiment tout aussi pervasif que c’est le voisin qui profite du système, parce que des profiteurs du système il y en a partout : ceux qui « ont droit » à leurs 3 semaines d’arrêt maladie par an et qu’on ne peut pas virer, d’où les 14% d’absentéisme constaté dans le personnel des collectivités locales françaises, ceux qui travaillent au noir dans TOUS les restaurants parisiens, ceux qui emploient des travailleurs au noir bien sûr, ceux qui habitent dans des HLM alors qu’ils ont dépassé le niveau de revenu qui leur en donne le droit depuis 20 ans (pendant que ceux qui y ont vraiment droit attendent des années), et d’une manière générale tous les passagers clandestins  de la gabegie sociale imposée par la technostructure et les bien-pensants au nom des « plus démunis »
  • le sentiment des « plus démunis » justement qu’ils sont exploités par les autres, ce qui n’est pas faux quand on voit le gâchis du système. Voir les foyers pour SDF qui sont tout simplement fermés en journée pour que ce cher personnel de la Ville de Paris puisse prendre ses vacances…

Alors oui, nous vivons dans un pays où tout le monde déteste tout le monde, et c’est le résultat de situations choquantes imposées au nom des bons sentiments ou ignorées parce que le courage politique n’existe pas en face de ceux qui en bénéficient indûment. Aux États unis la quasi-inexistence du système de redistribution fait qu’il n’y a pas de passagers clandestins, et en Suisse le contrôle social permis par la petite taille du pays et de ses localités les dissuade rapidement de jouer aux cons, tout comme ceux qui oseraient jeter un papier par terre. C’est là un avantage indiscutable des petits pays : les comportements déviants sont mieux connus et sanctionnés, au détriment d’une certaine notion de la vie privée ou plutôt d’un renoncement à l’anonymat.

Un grand pays pourrait essayer de profiter de la technologie pour passer au contrôle social à grande échelle (c’est d’ailleurs ce qu’a entrepris la Chine), mais le drame de la France c’est que le contrôle à grande échelle, officiellement diabolisé, a en réalité été adopté sans scrupule sous la forme d’un harcèlement ciblé sur certaines catégories de citoyens, non pas les plus malfaisants mais ceux qui peuvent encore payer et qui ne sont pas organisés pour défiler entre Bastille et Nation.

Bon, on voit bien dans ce message une rancoeur qui a tardé à s’exprimer mais qui recèle aussi beaucoup de bon-sens.

J’ai également reçu quelques messages du genre « bravo », « bien dit », « je n’aurais pas mieux résumé la situation ».

 

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Pourquoi une névrose française ?

Je dois dire que j’ai beaucoup hésité avant d’aborder ce sujet et d’en faire une vidéo… Tout d’abord parce que je voulais être sûr de mon fait, de mes conclusions. Ensuite parce que je me doutais que cela n’allait pas être bien reçu. Forcément, quand vous dites à des gens « hey, vous êtes névrosés vous savez ? », c’est rarement accueilli avec des réponses du genre « ah oui, vous avez raison, on va aller se faire soigner… merci ! », n’est-ce pas ?

Bien entendu, je ne pense pas que simplement inciter les gens à ramasser les détritus va solutionner cette névrose française mais ça sera au moins un pas dans la bonne direction et c’est toujours bon à prendre…

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Ce que la mode (ridicule) de la barbe et des tatouages nous enseigne…

C’est un fait incontestable : le port de la barbe est à la mode. On en voit de plus en plus et c’est devenu un attribut du look « moderne et dans le coup » pour l’homme. Inutile de vous dire que je trouve cela complètement ridicule…

Et encore, je n’ai pas choisi les plus ridicules !

Mais ce n’est pas tout !

Même les femmes n’échappent pas à cette tendance grotesque… Non, le port de la barbe n’est pas (encore) répandu dans la gent féminine (et c’est heureux, mais ne pariez pas là-dessus pour l’avenir…), mais les tatouages si. Voilà le second volet de cette mode ridicule dédiée au look « branché, dans le coup ». En plus des barbus déjà cités, on voit de plus en plus de jeunes filles (et des moins jeunes aussi, hélas) s’afficher avec des tatouages plus ou moins gros et voyants. J’ai du mal à m’expliquer cette tendance, j’avoue. Tous ces tatoués savent-ils que c’est irréversible ?

Je ne vois pas ce que cela apporte à la beauté féminine mais je dois être trop « de mon époque », sans doute…

Tous ces gens si obsédés par leur apparence ont-ils conscience que ça les range illico dans une catégorie qui ne sera pas forcément enviable selon les circonstances et l’évolution de la société (pour engager un collaborateur, préférez-vous quelqu’un de neutre sur son apparence ou un barbu-tatoué exhibitionniste ?).

Mais cette mode n’est pas seulement totalement grotesque, elle est aussi hautement significative… En effet, elle en dit beaucoup sur les forces qui agissent sur la psyché générale. Tout d’abord, nous retrouvons la pulsion d’intégration qui débouche sur une pulsion de conformité dont on peut voir les effets en direct. On savait déjà que les ados étaient des victimes toutes désignées de ces pulsions, mais on s’aperçoit qu’elles sont aussi à l’oeuvre (puissantes et efficaces) sur les tranches plus âgées, sensées être plus mûres.

Et c’est justement ici qu’intervient le second volet de ma démonstration : l’effondrement du niveau général (un thème qui m’est cher, voir ici, ici et ici) produit des effets inattendus (mais pas surprenant quand on y songe). On constate que, chez les hommes, l’abaissement du niveau intellectuel s’accompagne d’une poussée certaine de la frivolité. Sinon, comment comprendre cette récente obsession pour l’apparence ?

Le fait que les hommes soient désormais plus frivoles est avéré par d’autres tendances telles que le recours à l’épilation. Il n’y pas quinze ans, très peu d’hommes avaient recours à cette pratique alors qu’elle est en forte croissance actuellement.

D’un côté, on veut du poil au menton mais pas sur le torse… qu’on m’explique !

Nous sommes donc désormais entourés de jeunes qui affichent des barbes grotesques, des tatouages qui ne le sont pas moins et on va encore m’objecter que le niveau intellectuel se maintient ?

Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir…

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Une grosse mise à jour des deux premiers tomes de « Dr Miracle » et à propos du travail en équipe…

Je viens de publier une grosse mise à jour (corrections et amélioration du style) des deux premiers tomes de « Dr Miracle ». Comme vous le savez, je suis très attaché à l’amélioration continue de mes livres déjà publiés. Et c’est pour cela que, en ce moment, je consacre du temps à une grosse campagne de corrections de mes ouvrages existants.

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La démocratie : théorie et pratique… à l’épreuve des faits grâce à « l’odieux connard » !

Une fois de plus, le « blog d’un odieux connard » vise juste : quand ce n’est pas des justes critiques d’ignobles bouzes, notre odieux blogueur ose s’occuper de politique, de vie sociale, tout ça…

Cette fois, il nous montre avec brio ce qu’est la démocratie, la vraie… ah mais !

C’est à lire ici => https://unodieuxconnard.com/2018/07/31/la-discipline-de-papy/

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Dans la série « les grands penseurs du XXème siècle », aujourd’hui Emile Coué, un des plus grands influenceurs !

En France, hélas, on a trop tendance à préférer les escrocs sur le plan intellectuel plutôt que les vrais penseurs, ceux qui laissent une trace durable et utile. Le pire exemple de cette inversion est le culte encore bien vivace qui permet à Freud de rester sur son piédestal (en France seulement, partout ailleurs, l’escroc autrichien est tout au fond de la poubelle de l’Histoire, comme il se doit !).

Aujourd’hui, je voudrais remettre à sa place un intellectuel important et Français (c’est sans doute pour cela que l’intelligentsia française l’a rejeté !) : Emile Coué.

Coué est important car il est à l’origine de deux découvertes fondamentales : l’effet placébo et son contraire, l’effet nocébo.

Il est aussi celui qui a compris que l’imagination était toujours plus forte que la volonté.

Il y a près de 100 ans, Emile Coué a fait cette découverte :

« Lorsque la volonté entre en conflit avec l’imagination, à tout coup, l’imagination l’emporte ».

L’exemple qui est souvent utilisé est celui-ci :

Posez une planche de 20 cm de large et de 10 mètres de long sur le sol et traversez-la en marchant dessus d’un bout à l’autre. Facile et réalisable par tous, n’est-ce pas ?

Posez cette même planche à 20 mètres de hauteur, entre 2 immeubles et traversez-là de la même façon. L’exercice est beaucoup plus difficile et pourtant, c’est la même planche. Vous avez facilement traversé lorsqu’elle était posée sur le sol ! Alors, qu’est ce qui  fait la différence ? C’est l’imagination ! Dans le 2ème cas, il est très possible que vous puissiez envisager de tomber et vu la hauteur, de vous faire très mal, alors que dans le 1er exemple, vous n’aviez quasiment pas pensé à  la chute et même si vous l’avez fait, vous ne risquiez rien. Source http://www.vivresestalents.fr/mental/pourquoi-limagination-est-elle-plus-puissante-que-la-volonte/

Voilà pourquoi Coué est important et mérite d’être lu, étudié, compris. Voici quelques-unes de ces pensées : simples et puissantes, comme il se doit.

  • Ce ne sont pas les années qui font la vieillesse, mais bien l’idée qu’on devient vieux ; il y a des hommes qui sont jeunes à 80 ans et d’autres qui sont vieux à 40 ans.
  • Les mots « je voudrais bien » amènent toujours « mais je ne peux pas », lorsqu’il y a un doute, il n’y a pas de résultats.
  • Ayez la certitude d’obtenir ce que vous cherchez et vous l’obtiendrez, pourvu que cette chose soit raisonnable.
  • Nous pouvons nous donner à nous-mêmes des suggestions plus fortes que qui que ce soit.
  • Chacune de nos pensées, bonne ou mauvaise, se concrétise, se matérialise, devient en un mot une réalité dans le domaine de la possibilité.
  • Ne dites jamais : je vais essayer de …mais : je vais faire…car lorsqu’il y a un doute, il n’y a pas de résultat.
  • Pensez toujours je peux et jamais je ne peux pas.
  • Toute idée que nous avons dans l’esprit tend à devenir une réalité pour nous et se transformer en acte.
  • Qui part dans la vie avec l’idée « j’arriverai », arrive fatalement, parce qu’il fait ce qu’il faut pour y arriver.
  • Est riche celui qui se croit riche, pauvre celui qui se croit pauvre.
  • L’homme est ce qu’il pense. (de façon intéressante, c’est aussi ce qu’affirme Earl Nightingale).
  • Vos mains tremblent, vos pas sont incertains, dites-vous bien que tout cela est en train de disparaître, et peu à peu cela disparaîtra.
  • Il vaut mieux ne pas savoir d’où vient le mal et le faire passer que de le savoir et de le conserver.
  • La crainte de l’échec le fait presque sûrement échouer, de même que la pensée du succès le conduit au succès : les obstacles qu’il rencontre, il les surmontera toujours.
  • Avec de la confiance en soi, on peut arriver à tout (dans le domaine des choses raisonnables, bien entendu).

Plus à https://www.methodecoue.com/pensee.htm

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Le festival de Woodstock, un parfait exemple du problème de la réalité

Quand on vous dit « le festival de woodstock« , tout de suite, vous pensez à un événement légendaire qui est resté au firmament des grands épisodes de l’Histoire de la musique moderne, non ?

Mais, en fait, cette légende dorée ne s’est formée qu’après, bien après. Sur le moment, cet événement a frôlé le désastre sur plusieurs plans : beaucoup plus de monde que prévu donc des embouteillages monstrueux, des coulées de boue à cause de la pluie, quelques accidents mortels et un bilan financier (pour les organisateurs) calamiteux…

Pourtant, ce ne sont pas ces aspects qui ressortent aujourd’hui. Aucun des éléments négatifs ne sont mis en avant, seuls restent les aspects positifs qui ont transformé ce « happening » en la légende absolue…

Donc, ça pose un problème tout simple : quelle est la nature de la réalité ?

En effet, si ce qui nous reste de Woodstock est tellement différent de ce qui s’y est effectivement passé (j’allais écrire « réellement »…), qu’est-ce qui est vrai et qu’est-ce qui est faux ?
Si tout le monde pense que Woodstock a été un événement génial, 100% parfait, comment argumenter qu’il n’en est rien ?

Eh bien, c’est justement l’argument central de la société du spectacle : ce qui s’est passé ne compte pas, seul compte ce qu’on en relate. Peu importe que le vrai festival ait été un quasi-flop qui a frôlé le désastre à plusieurs reprises, c’est la légende qui s’impose en son lieu et place. C’est comme pour Jésus. Peu importe que le Jésus historique n’ait jamais existé puisque tout ce qu’on a dit et écrit sur lui donne une consistance incontestable au personnage (qui, par ce biais, ne peut PLUS être considéré comme un personnage fictif même s’il s’agit d’une construction d’un bout à l’autre).

Woodstock n’est qu’une illustration de la société de l’illusion (qu’est-ce que le spectacle, dans son essence première, que la mise en scène d’une illusion ?) dans laquelle nous vivons tous. Cette illusion compte plus, pèse plus que tous les éléments matériels qui la compose et c’est nous qui créons cela.

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Connaissez-vous Jacques Ellul ?

Tout comme celle de Guy Debord (l’auteur du fondamental ouvrage « La société du spectacle »), je pense que la pensée de Jacques Ellul est indispensable pour comprendre la nature profonde de la société moderne. Debord pensait que tout s’articulait autour de la notion de « spectacle », Ellul lui pense que tout tourne autour de la machine, de la technique…

Jacques Ellul nous explique que la technique et l’évolution technologique sont devenus les forces primaires qui dirigent notre monde (bien au-dessus de la notion de « capital » encore prisée par beaucoup…). Cette technique et la généralisation de cette technique est vue par Ellul comme inéluctable et ayant échappée au contrôle de l’homme depuis bien longtemps.

Il est significatif que Ellul soit aussi peu connu et enseigné. Nos contemporains préfèrent les escrocs intellectuels tels que Freud ou Lacan plutôt que des vrais penseurs comme Debord ou Ellul (qui, tare supplémentaire, était un « provincial », honte suprême !).

Je vous invite à creuser la pensée de Ellul, vous y verrez des révélations très actuelles et très éclairantes sur nos crises modernes à répétition…

Quelques citations de Jacques Ellul :

…la technique nous est dorénavant présentée comme la seule solution à tous nos problèmes collectifs (le chômage, la misère du tiers monde, la crise, la pollution, la menace de guerre) ou individuels (la santé, la vie familiale, et même le sens de la vie) […] Et il s’agit bien de bluff, parce que dans ce discours l’on multiplie par cent les possibilités effectives des techniques et que l’on voile radicalement les aspects négatifs.

 

Ce n’est pas la technique qui nous asservit, mais le sacré transféré à la technique.

 

Il est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n’est pas lui qui crée ce monde, c’est la machine.
  • La technique ou l’enjeu du siècle (1952), Jacques Ellul, éd. Economica, coll. « classiques des sciences sociales », 2008, p. 3
Le phénomène technique (peut se définir comme) la préoccupation de l’immense majorité des hommes de notre temps, de rechercher en toutes choses la méthode absolument la plus efficace.
  • La technique ou l’enjeu du siècle (1952), Jacques Ellul, éd. Economica, coll. « classiques des sciences sociales », 2008, p. 18
Chaque jour mille nouveautés surgissent. Un monde technicisé se construit autour de nous à une vitesse croissante. Une organisation toujours plus rigoureuse, précise, contraignante, exacte, multiple, enserre dans un filet aux mailles toujours plus denses chaque homme à chaque instant de sa vie. Et nous n’y pouvons rien. Personne ne conduit et ne maîtrise cette prolifération. L’opération déclenchée il y a un siècle et demi se poursuit d’elle-même. Personne n’en n’est plus responsable.
  • Exégèse des nouveaux lieux communs (1966), Jacques Ellul, éd. La Table Ronde, coll. « La petite vermillon », 2004, p. 173
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Une société qui se repose de plus en plus sur des bulles

Quand on parle de « bulle spéculative », on pense tout de suite aux marchés financiers et à leurs excès qui reviennent cycliquement. Il s’agit là de phénomènes qui sont désormais bien identifiés (pourtant qui continuent à faire des victimes à chaque fois !).

Mais il s’avère que notre société repose également, de plus en plus, sur deux autres sortes de bulles spéculatives : les bulles médiatiques et les bulles techniques.

Les bulles médiatiques sont relativement facile à identifier: ce sont des modes passagères qui enflent, prennent toute la place et disparaissent quasiment du jour au lendemain. La toute première bulle médiatique est sans doute l’affaire Dreyfus qui mobilisa les journaux de l’époque pendant des années !

De nos jours, une élection nationale ou un événement sportif de grande ampleur (comme la désolante « coupe du monde » qui vous accable en ce moment…) sont propices à ces bulles que l’on peut tous constater.

Les bulles techniques sont d’une nature sensiblement différentes mais se déroulent quasiment de la même façon :

  • technique naissante connue seulement des spécialistes dans un premier temps,
  • les médias spécialisés embrayent et permettent de faire connaitre l’innovation en question au-delà de ce premier cercle,
  • suite à des démonstrations spectaculaires, l’intérêt commence à dépasser le domaine spécialisé,
  • les médias généralistes découvrent la technique et l’associent à des promesses toujours exagérées,
  • suite à cette mise en exergue, le bruit médiatique commence à couvrir toutes les informations sérieuses à ce sujet,
  • les différents acteurs entrent dans la danse et participent à l’emballement (comme les rachats de start-up par exemple),
  • un obstacle imprévu casse la dynamique et fait basculer le mouvement de l’enthousiasme à la déception,
  • la chute est brutale et on passe à autre chose.

Voilà, grosso-modo, comment ça se passe à chaque fois, que ce soit à propos des voitures autonomes ou de l’IA, c’est toujours la même histoire et ça se termine de la même façon.

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Avenir de l’IA : l’hypothèse 85…

Inutile de vous le redire, l’IA est à la mode en ce moment !

Et, comme d’habitude avec les vagues techniques à la mode, le discours ambiant est à la fois convergent et délirant. Convergent, car on est face à une énième itération de la pensée unique : tout le monde exprime le même discours vis-à-vis de l’IA qui peut se résumer à peu de choses près à « c’est hyperimportant et ça va tout changer » (ça ne vous rappelle rien ?).

Délirant, car, comme à chaque fois, le discours contient toutes les exagérations et toutes les promesses qui accrochent l’attention, mais qui ont peu de chances de se réaliser (ou alors, pas à court terme ni même à moyen terme). Une fois encore « c’est hyperimportant et ça va tout changer » contient sa propre enflure et ne peut être prise au sérieux. C’est tout le problème du « hype », un phénomène qui se répète encore et encore dans le domaine technique. Tous les cinq/six ans, vous avez une nouvelle mode qui est présentée comme « hyperimportant et qui va tout changer » : la biotech, la nano, etc.

En ce moment c’est l’IA et nul ne peut y échapper. Mais rien ne nous empêche d’avoir un oeil critique et de repérer ce qui ne va pas dans ce cycle. Tout d’abord, l’hystérie actuelle ressemble trait pour trait à ce qu’on a déjà vécu lors du précédent printemps de l’IA lors des années quatre-vingts (et, en passant, pan dans la gueule de tous ceux qui disent « on n’a jamais vu cela ! ») : occupation et même saturation de l’espace médiatique (d’abord spécialisé ensuite généraliste), les politiques s’en emparent et en font le nouveau défi du moment, les grandes entreprises procèdent aux rachats de start-up prometteuses du domaine pour avoir une chance de « rester dans le coup » et programmes de recherches publiques et privés annoncés à cadence rapprochée afin de suivre le mouvement.

Tous les indicateurs nous disent qu’on est actuellement dans la même configuration qu’en 1985, année du pic de l’IA basée sur les systèmes experts. Ne vous laissez pas leurrer par ceux qui vont rétorquer « oui mais cette fois, avec le deep-learning, c’est bien plus sérieux qu’avec les systèmes experts d’il y a trente ans… ». C’est toujours le genre de contre-argument qui me fait rire car cela voudrait dire que les mêmes causes ne produisent PAS les mêmes effets finalement. C’est normal que les observateurs soient aveugles vis-à-vis à cette tendance qu’à l’Histoire à se répéter (y compris l’Histoire technique) car ils sont ignares en la matière (historique).

Allez, un exemple pour illustrer :

IBM travaillerait activement sur un projet de puces qui pourraient révolutionner l’IA. En effet, le géant américain tente de prouver que l’implantation d’un réseau de neurones, directement dans du silicium, peut le rendre 100 fois plus efficace. Source => https://www.technologyreview.com/s/611390/ai-could-get-100-times-more-energy-efficient-with-ibms-new-artificial-synapses/

Ce principe de passer des processeurs généralistes à des processeurs spécialisés (sensés être bien plus efficace pour ce qu’on en fait) est un refrain que j’entends depuis que je suis dans le domaine informatique !

En 1985, les systèmes experts étaient développés en utilisant un langage spécialisé : LISP. Problème : LISP était lent à s’exécuter sur les stations de travail des années quatre-vingt… Alors, forcément, une partie de l’industrie informatique s’est occupée de combler cette lacune vue comme une opportunité juteuse !

Les machines LISP ont eu leur heure de gloire mais ça n’a pas duré. Tout cela s’est effondré à la fin des années quatre-vingt alors que l’IA d’alors rentrait pour une nouvelle période « hivernale »…

OK, on a compris ce qui s’est passé en 1985 mais pourquoi et comment cela risque-t-il de se reproduire dans les deux ans à venir ?

Eh bien tout simplement à cause de l’obstacle de la généralisation. Ce que les GAFAMs nous montrent avec l’IA est très spectaculaire mais quid des utilisateurs plus ordinaires ?

En effet, il faut que l’IA puisse se banaliser suffisamment afin qu’elle soit utilisée avec profit par des organisations moins à la pointe de la technologie que les leaders bien connus. Or, c’est exactement la mission que s’est fixée IBM avec son produit phare en la matière : Watson. Et c’est pourquoi on retrouve la paire IBM/Watson dans tous les communiqués de presse triomphants sur la mise en oeuvre de ce dernier dans des cas concrets. Mais, bien entendu, on parle moins des échecs… Alors qu’il semble que ces échecs, justement, ne soient pas rares !

Rappelons que le machine learning ne fonctionne qu’à condition de fournir des données adéquates en amont. Beaucoup de données, énormément de données. Il faut aussi que cette masse de données soit de qualité : correctement triée et labellisée…  Et, bien sûr, c’est là où ça pêche : les entreprises et les organisations ne sont pas formidablement performantes sur le big data et peinent à atteindre ce niveau d’exigence. Et c’est pourquoi le magazine Forbes se demandait si, finalement, Watson était à la hauteur (voir Is IBM Watson A ‘Joke’?)

C’est l’échec de la généralisation qui va causer la déception et la réalisation que, peut-être, pour l’IA, c’est sans doute encore trop tôt et qu’un nouvel « hiver de l’IA » va débuter. Selon moi, d’ici deux ans.

Cela n’est pas grave car une mode est aussitôt remplacée par une autre : dès que l’IA descendra de son piédestal, on appellera la nano ou la biotech (qui viennent toutes deux de purger une période « hivernale ») pour relancer le rêve et on repartira pour un tour !

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