Je ne crois pas que le systèmes actuel (la prétendue démocratie) soit le meilleur possible, comme on le dit trop souvent. Voyons pourquoi en se basant sur les actions de nos amis américains qui aiment tellement la démocratie qu’ils disent vouloir l’imposer partout !
On va voir que la vérité, une fois de plus, est très éloignée des discours (et vice-versa). Et qu’on aille pas me taxer d’anti-américanisme primaire, moi qui passe six mois par an en Floride !
Les américains se comportent ainsi tout simplement parce qu’ils le peuvent. Toutes les puissances dominantes ont ce type de comportement, point. Mais nous allons tout de même prendre l’exemple des actions américaines parce que c’est d’actualité, voilà.
Premier exemple : l’Iran en 1953
En 1953, la CIA a organisé le renversement du Premier Ministre Iranien, Mohammad Mossadegh, parce que ce dernier avait décidé de nationaliser les puits de pétrole de son pays, quelle audace !
Vite fait, bien fait, la CIA a monté l’opération Ajax qui plaça le Chah (bien plus conciliant) au pouvoir. Je n’invente rien : Barack Obama est le premier président à reconnaître l’implication de son gouvernement et à s’en excuser dans un discours adressé à la communauté musulmane le 4 juin 20092. « En pleine guerre froide, les États-Unis ont joué un rôle dans le renversement d’un gouvernement iranien démocratiquement élu. »
Second exemple : le Chili en 1973
Pareil pour Salvadore Allende : il ne plaisait pas aux USA donc, la CIA s’est occupée de son cas… Là aussi, il s’agissait d’un dirigeant qui avait été élu par son peuple mais peu importe, n’est-ce pas ?

Troisième exemple : l’Irak en 2007
Ce 3e exemple est plus complexe mais tout aussi intéressant et significatif. Il est bien raconté par le livre récent d’Emma Sky, The Unraveling: High Hopes and Missed Opportunities in Iraq.
Le Premier Ministre Nouri Al-Maliki a perdu les élections de 2010 mais a su manoeuvrer avec l’aide des américains afin de garder son poste jusqu’en 2014… Mais pourquoi les américains ont-ils combiné avec ce personnage sectaire ?
Tout simplement parce qu’Obama (et Biden avec lui) ne s’intéressait pas à la situation irakienne, sauf pour sortir les troupes américaines de ce bourbier. Tout cela en contradiction flagrante avec leur discours aux irakiens qui pouvait se résumer à « réglez vos différents avec des élections, pas avec des bombes »… Mais si les élections ne nous donnent pas le leader qu’on désire garder, alors, on va passer outre…
C’est sûr, avec des exemples comme ceux-ci, les américains passent effectivement comme les chantres parfaits de la démocratie pour tous !
Mais, hélas, ces mauvais exemples ne sont pas limités aux actions américaines : les européens savent le faire aussi ; est-il nécessaire de rappeler la pantalonnade du référendum sur le traité européen de 2005 ?
Si c’était pour bafouer ainsi le résultat du scrutin, alors il valait mieux ne pas organiser de référendum, cela aurait été plus honnête… Mais je rêve bien sûr !
EDIT : suite aux questions posées en commentaires, voici le système politique que je recommande (on peut toujours rêver, bis !) : il est issu d’une « Terrible vérité » que j’avais rédigé en 2008 (ça passe vite, hein !)…
20-05-2008 — La carnavalisation de la démocratie
Si les élections récentes ont démontré une chose, ce n’est pas le succès populaire, mais bien l’emprise des médias. La démocratie tant vantée (« le pire des systèmes, mais le seul possible » n’est-ce pas ?) a été récupérée, détournée, instrumentalisée. Elle est à terre, elle est morte, il est temps de passer à autre chose.
Morte la démocratie ?
Oui et ça fait longtemps. Simplement, l’inertie habituelle fait qu’on prend un moment avant de s’en rendre compte. Ce sont des systèmes parfaitement démocratiques qui ont permis les élections de Bush, Berlusconi (2 fois !) et Hitler. Et s’ils s’étaient présentés à des élections, Franco et d’autres dictateurs l’auraient emporté haut la main…
La preuve que le « pire des systèmes, mais le seul possible » n’est tout simplement PAS efficace.
Ce qui est efficace en revanche, c’est son exploitation dans les médias. D’où la notion de « carnavalisation » qui n’a jamais été aussi évidente. Les élections sont devenues un spectacle, imposé, maintenu, monté en épingle, mis en scène, vidé de son sens. Sur ce point, on en est arrivé au niveau de la coupe du monde de foot (beurk).
Pourquoi s’en étonner ?
C’est tout à fait logique qu’on en arrive là puisque la démocratie représentative qu’on pratique depuis maintenant plus de 120 ans un peu partout conduit forcément à un clientélisme accentué par la propagande médiatique. Il fallait entendre les principaux candidat(e) s de ces dernières semaines : vous avez peur (oui, ayez peur !), mais je vais vous protéger (oh oui, encore plus de protection, toujours plus de protection !).
C’est le mantra absolu de notre techno-structure : ayez peur (et abandonnez votre responsabilité à un « protecteur ») et consommez (le seul « loisir » qui est réellement encouragé).
Élections, pièges à cons !
Ce slogan célèbre n’a jamais été aussi vrai… Il est temps de tourner la page. Il est temps d’abandonner la démocratie représentative et son clientélisme associé, inévitable. Abandonner la démocratie représentative ?
Mais pour la remplacer par quoi, par la démocratie participative ?
Ah, la démocratie participative… Voilà la nouvelle utopie des beaux esprits, éveillés et évolués !
Désolé de vous décevoir mes beaux amis, mais ce n’est pas à ça que je pensais… Certes, il y a l’exception suisse avec leurs nombreuses votations, mais je ne crois pas que cette expérience vertueuse (et encore, faudrait creuser) soit généralisable.
Allons, soyons réalistes, les gens, les « vrais » gens ne veulent PAS participer. Ils veulent juste qu’on leur dise quoi faire, quoi penser, quoi consommer. Si ça n’était pas le cas (le triste cas) et bien TF1 ne serait pas en tête des audiences, tout simplement. CQFD. Donc, inutile de voir le monde comme on voudrait qu’il soit, voyons-le comme il est (même si ce n’est franchement pas réjouissant).
Pour faire face aux défis qui sont là, devant nous (dois-je vraiment préciser lesquels ?), l’heure n’est plus aux demi-mesures, aux consensus mous, à l’unanimité (bonne excuse pour ne rien faire). Il faut agir, décider, trancher. Donc, exit la démocratie, ne votez plus !
Je préconise un boycot généralisé de la prochaine élection et des suivantes. Le système actuel tombera comme un fruit mûr au moment voulu. Mais alors, par quoi le remplacer ?
Par le système du « mandat »…
Le système du mandat
J’ai pris le temps de la réflexion puisqu’entre le moment où j’ai rédigé « Élections, pièges à cons ou la carnavalisation de la démocratie ! » il s’est écoulé plus de 2 mois… Merci pour votre patience, voici donc la suite !
Je ne suis pas un expert du droit constitutionnel, mais j’ai tout de même ma petite idée sur « comment remplacer le système actuel » (qui est perclus de défauts et qui n’est plus désormais qu’un vaste cirque médiatique) par un système qui devrait être meilleur puisque la politique sera remise à sa vraie place (le service du peuple et de la nation) plutôt que sous les projecteurs des médias.
Pour remplacer la démocratie et ses élections-pièges-à-cons, je propose le système du mandat.
Il n’y a plus de parlement, plus de député (et encore moins de sénateurs), plus de président et donc plus d’élections, même au niveau local (on reviendra sur ce point). Cette remise à plat ne veut pas dire que le peuple ne pourra plus s’exprimer, au contraire. Simplement, au lieu de choisir (ou de croire qu’il choisit) ses représentants, le peuple devra se prononcer sur les vraies questions (de temps en temps, on ne va pas tomber non plus dans le système des votations à la suisse) plutôt que de laisser lesdits représentants en débattre entre eux… nuance.
# Pouvoir exécutif : le mandataire et son équipe.
Le président de la République est remplacé par un mandataire (celui à qui on donne un mandat, une lettre de mission en quelque sorte…). Ce dirigeant qui concentre l’essentiel du pouvoir exécutif est désigné pour une durée limitée (un mandat, 3 ans maximum) et non-renouvellable (mais également non-cumulable avec une autre charge… il faut donc que le mandat désigne quelqu’un de « disponible »…).
Le mandataire choisit son équipe (l’équivalent des ministres) et dirige avec elle l’administration centrale (telle qu’elle existe déjà aujourd’hui) et locale (les préfectures).
# Désignation du mandataire : le rôle central de la « Cour suprême ».
Mais qui désigne le mandataire ?
La Cour suprême !
Problème : nous n’avons pas de Cour suprême actuellement… comment allons-nous constituer la première ?
# Constitution et renouvellement de la Cour suprême
Pour constituer la première Cour suprême (ainsi que pour son renouvellement au fil de l’eau), nous allons procéder par tirage au sort : il s’agit de désigner 100 personnes prises dans la grande masse des citoyens honnêtes et responsables. Après tout, on procède bien ainsi pour la désignation des jurés, pourquoi ne garderait-on pas le même principe pour cette noble assemblée ?
La personne désignée peut décliner l’offre si elle n’est pas disponible ou ne s’en sent pas capable. Il s’agit d’une charge à plein temps, les membres de la Cour suprême seront donc indemnisés de façon adéquate.
Il n’y aura pas besoin de faire fonctionner ce tirage au sort souvent, car les membres resteront en charge jusqu’à leur démission ou à l’atteinte de la limite d’âge (ce n’est pas une charge « à vie » comme dans le cas de la Cour suprême américaine… Mettons la limite d’âge à 70 ans, ça parait raisonnable).
Chaque nouveau membre pressenti devra être validé par les membres déjà en place (ce qui signifie qu’un seul membre en place suffit pour rejeter tel ou tel nouveau membre pressenti… la règle de l’unanimité est de mise ici). Ce mécanisme pour modérer les écarts toujours possibles avec un tirage au sort…
Pourvoir législatif : comité ad hoc nommé par la Cour suprême
Et pour les lois, on fait comment s’il n’y a plus de parlement ?
Tout d’abord, des lois, on en fait trop. Donc, supprimer la machine à pondre de lois ne sera pas une mauvaise chose. La plupart des problèmes qui se pose à la société peuvent être l’objet d’une réglementation (comme c’est déjà le cas à l’échelle de l’Europe) sans qu’il y ait forcément besoin que chaque texte ait « force de loi ».
De plus, il faudrait que notre corpus de lois actuelles soit sérieusement nettoyé (voir à ce propos « Une aberration dont on ne parle jamais : trop de lois et trop de lois inapplicables »). Ceci dit, c’est vrai, il faut quand même prévoir l’élaboration de nouvelles lois. Pour cela, la Cour suprême va nommer des comités ad hoc (constitués de membres de la « société civile » et qui auront une compétence en rapport avec la question à traiter) qui seront en place pour une durée limitée (maximum deux ans) et qui seront dissous une fois le texte proposé.
La proposition de loi sera soumise à l’approbation de la Cour suprême et du mandataire du moment (là encore, il faudra l’accord des deux parties pour que le texte devienne effectif, ce sera alors à l’équipe dirigeante de rédiger le décret décrivant les modalités d’application de la nouvelle loi).
OK, on voit comment ça va fonctionner pour la répartition des rôles et des pouvoirs au sommet de l’état, mais, à la base, on fait comment ?
On garde le système actuel ou là aussi, on supprime les élections ?
Soyons logique : élections = pièges à cons et c’est valable aussi pour les « consultations locales ».
Pouvoirs locaux : maires nommés par les préfets
Donc, les maires des communes vont être désignés par les préfets à partir de liste de volontaires (tous les citoyens disposant de ses droits civiques seront libres de s’inscrire sur ces listes). Là encore, la désignation sera non-cumulable (il faut être disponible donc) et non-renouvellable (le mandat, c’est pour une seule fois).
Les communes où il n’y aura pas de volontaire (ça pourrait arriver) seront simplement mises sous tutelle de la préfecture.
Référendums & votation : utilisés plus souvent et même, peuvent être d’initiative populaire
Le peuple sera appelé à s’exprimer, pas pour désigner des représentants, mais plutôt pour trancher sur de vraies questions (on passe donc d’une démocratie « représentative » à une vraie démocratie « participative »… nuance !). L’instrument du référendum pourra être utilisé plus souvent, car on ne va plus tomber dans le travers d’une sanction de l’équipe dirigeante actuelle.
La question à trancher pourra même faire l’objet d’une initiative populaire puisque le système de recueil de l’opinion du peuple sera mis en place pour le mécanisme de révocation que nous allons évoquer maintenant…
Mécanisme de révocation : valable pour tous les cas (pouvoir local, pouvoir global) et basé sur la pétition.
Le contre-pouvoir permanent au système de la désignation par la Cour suprême (pour ce qui est du pouvoir central) ou des préfets (pour ce qui est des pouvoirs locaux) sera la révocation par pétition. Il suffira d’un grand nombre d’opinions exprimées par les sites officiels de pétition (via Internet tant qu’à faire) pour que tel ou tel (le) dirigeant(e) soit révoqué séance tenante.
La révocation sera également une arme à disposition des instances qui désigne les mandataires (locaux comme les maires ou central comme le mandataire principal), mais devra toujours être argumentée (et sera donc utilisable uniquement en cas de manquement grave et avéré à la mission confiée).
Voilà, c’est ça mon idée. Le principe de la désignation peut choquer, mais rappelez-vous qu’on l’utilise déjà largement dans plein de domaines sans que cause de scandale : les proviseurs de nos lycées, les conservateurs de nos musées et les juges de nos tribunaux, entre autres, sont investis de cette façon.
Le but de la manœuvre, vous l’aurez compris, c’est d’éviter le clientélisme qui découle du cirque des élections. C’est aussi d’avoir des dirigeants qui sont missionnés pour une courte durée et qui ne peuvent alors se préoccuper de s’enraciner dans une carrière au sein des palais de la république.