Voilà la définition que l’on trouve généralement (dans les dictionnaires) associée à la notion de misanthrope : personne qui déteste le genre humain et par extension, personne peu sociable, qui fuit ses semblables.
Aie, c’est un peu rude comme définition !
Et pourtant, je l’affirme aujourd’hui : nous sommes TOUS des misanthropes (mais la plupart l’ignore). Oui, tous, moi bien sûr mais aussi vous qui me lisez et celles et ceux qui vous entourent également, tous vous dis-je…
Attends un peu, que tu déculpabilises de ta hargne incontrôlable en généralisant un caractère atypique, c’est ton problème mais tu auras de la peine à le démontrer me direz vous. Même pas !
En fait, il est facile de démontrer que l’homme, animal social autoproclamé est fondamentalement un misanthrope par son comportement. Nous ne sommes pas comme les fourmis ou les abeilles qui coopèrent entre individus sans a priori et sans sélection. Nous, nous sélectionnons nos relations continuellement et c’est bien cette sélection basée sur une dualité sympathie/hostilité qui fait de nous des misanthropes par nature. En effet, nous n’aimons pas l’humanité dans son ensemble, nous n’incluons pas le genre humain dans notre affection sans réserve, nous voulons d’abord connaître les individus avant de décider si oui ou non, nous les aimons (et, par extension, avoir des relations avec eux).
Et le fait est que, au grand jeu test quotidien « qu’est-ce que je ressens pour celui-là (ou celle-là), sympathie ou hostilité ? », l’hostilité sort gagnante plus souvent que la sympathie, hélas. Et si ce n’était pas le cas, les amis seraient-ils cette denrée si rare, si précieuse ?
Interrogez les gens autour de vous et posez leur cette simple question : dans l’ensemble des gens que tu as rencontré/côtoyé, quel est le plus grand ensemble, celui constitué par les individus que tu as apprécié ou celui constitué des individus que tu as rejeté ?
En ne considérant que les réponses honnêtes, vous obtiendrez 100% d’avis en faveur d’un rejet du plus grand nombre, c’est ainsi et ce n’est pas nouveau.
Un homme s’est penché sur ce phénomène et l’a analysé, c’est Schopenhauer. Schopenhauer a écrit les propos suivants :
« Tout notre mal vient de ne pouvoir être seuls « , a dit La Bruyère. La sociabilité appartient aux penchants dangereux et pernicieux, car elle nous met en contact avec des êtres qui en grande majorité sont moralement mauvais et intellectuellement bornés ou détraqués. L’homme insociable est celui qui n’a pas besoin de tous ces gens-là. Avoir suffisamment en soi pour pouvoir se passer de société est déjà un grand bonheur, par là même que presque tous nos maux dérivent de la société, et que la tranquillité d’esprit qui, après la santé, forme l’élément le plus essentiel de notre bonheur, y est mise en péril et ne peut exister sans de longs moments de solitude. On comprendra qu’en présence d’imbéciles et de fous il n’y a qu’une seule manière de montrer qu’on a de la raison: c’est de ne pas parler avec eux.
Tout est dit (et bien dit).
Pour creuser encore un peu ce passionnant et nécessaire sujet, j’ai créé un groupe sur Facebook « les bonnes raisons d’être misanthrope » à http://www.facebook.com/group.php?gid=24725752037
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« »Pour creuser encore un peu ce passionnant et nécessaire sujet, j’ai créé un groupe sur Facebook “les bonnes raisons d’être misanthrope” » »
Je ne voudrais pas passer pour un misanthrope, mais j’aime pas facebook ! …
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tt notre mal ne viens pas de ne pouvoir être seul mais de l’être trop svt. On n’est pas misanthrope, on se protége. L’Homme n’est qu’amour pour son prochain jusqu’à ce qu’il craigne que l’autre l’aime moins! C’est donc de la peur, de lorgueuil mais pas de la misanthropie!
Et oui!
Quel régal de lire ça !