Initialement, le titre de ce billet devait être « les masses ne sont pas intéressées par la vérité » mais je me suis rendu compte que c’était injuste : il n’y a pas que « les masses » qui ne soient pas intéressées par la vérité, c’est quasiment le cas de tout le monde en fait !
Nous vivons à une époque où les informations (via les médias) sont omniprésentes mais ce trop-plein est comme l’arbre qui cache la forêt : on a beaucoup de reportages sur des sujets futiles et le reste est quasiment rien que de la propagande. Tout ce qui est en dehors de la ligne officielle est nié, rejetté, moqué.
La moquerie surtout est très utilisée pour disqualifier tout ce qui ne cadre pas avec ce qui est acceptable. Ce qui est « acceptable » est devenu clé. Du coup, on ne s’inquiéte plus de ce qui est véridique, on se demande seulement si c’est acceptable.
Ce mécanisme est à l’oeuvre à tous les niveaux, y compris pour les affaires criminelles : quand un crime affreux est commis, il faut vite trouver un coupable (sous la pression de « l’émotion légitime » de l’opinion publique… En fait, le battage médiatique). Le premier suspect qui parait acceptable (parce qu’il était dans le coin, parce qu’il a des antécédents, etc.) fait un beau coupable tout désigné et peu importe que le pauvre diable soit innocent tout comptes fait, on a pas le temps de vraiment enquêter (et puis, une fois que l’opinion publique a produit son verdict, pourquoi aller plus loin ? N’est-ce point la « voix du peuple » qui vient de s’exprimer ?).
Si une info est énorme, elle sera suspecte même si elle est vraie car elle ne paraitra pas « acceptable » (c’est trop gros pour être vrai, bla, bla, bla). Mais ce n’est pas ce filtre de l’acceptable qui est actuellement le pire. Le plus grave, c’est le désintérêt généralisé pour tout ce qui est vraiment important.
Quand un journaliste d’investigation (il est reste ?) se demande s’il va traiter tel ou tel sujet, sa question prioritaire n’est plus « va-t-on me croire ? » mais plutôt « qui ça intéresse ce truc désormais ? ». C’est logique qu’on en soit arrivé là : la propagande de la techno-structure va tellement dans le sens de la déresponsabilisation que ça finit par produire des effets, des gros effets.
Aujourd’hui, les propagandistes triomphent : ils ont réussi à « noyer le poisson » et à démobiliser la grande masse des gens sur les sujets qui devraient mener à la révolte si la vérité en était dévoilé.
Un exemple ?
Facile : le 9/11. La version officielle de ce qui s’est passé le 11 septembre 2001 est un tel tissu de connerie que « ça ferait rire mon cheval » comme on disait dans l’ancien temps. Mais non, ça ne fait rire personne et rare sont ceux qui militent pour que la vérité officielle soit remise en question (avec toujours des conséquences désagréables pour celles et ceux qui ont ce courage… D’où la rareté du geste, forcément).
Le 9/11 est une conspiration ?
Oui et ce n’est même pas la première fois qu’on nous monte un pareil bateau : l’histoire est truffée de ces « coups montés » qui ont été soigneusement maquillés (en fait, les précédents du 9/11 ont même été mieux maquillés que ce dernier car, aujourd’hui, les propagandistes ont compris qu’ils suffisait de tenir les médias, leur faire diffuser une version -même mal ficelée- et le tour était joué, pas besoin de s’embêter plus que cela).
En fait, notre histoire (toute « l’ère chrétienne ») est une remarquable construction qui repose sur une série de falsifications de grande ampleur. Mais, comme on dit, « la tradition, c’est un progrès qui a réussi »… C’est exactement cela : notre tradition, c’est une construction à laquelle on s’est habitué. Tellement habitué que la remettre en cause choque tout le monde et même votre voisin (qui est pourtant bien ignorant en matière d’histoire…).
Voilà pourquoi je suis obligé de constater que la vérité n’intéresse personne, ni les masses, ni les intellectuels. Et ça ne changera pas car la vérité est souvent tellement énorme qu’elle n’en est plus acceptable. Les peuples comme les individus pratiquent le déni quand un fait est insupportable.
Et ne croyez pas qu’il s’agit seulement de manipulations médiatiques, historiques ou politiques (tiens, au passage, avez-vous remarqué comment ces trois domaines sont souvent liés… Pas un hasard !), c’est la même chose dans le domaine scientifique : quand un fait ne cadre pas avec ce que l’on sait, la communauté scientifique choisi souvent d’écarter ce fait gênant plutôt que d’avouer que la connaissance actuelle doit être fausse, tout simplement.
Et ça se comprend : si on sait que la connaissance actuelle est, sinon fausse, à réviser, comment justifier de continuer à l’enseigner (et comment faire accepter que les « experts » qui ont été formés sur ces bases ne sont plus des experts…) ?
Malheureusement, tu as bien raison… mais vouloir le contraire, que la vérité intéresse et soit recherchée par les masses, supposerait une évolution fondamentale de la race humaine.
Or du temps des Romains déjà, les dirigeants expliquaient avec raison que du pain et des jeux suffisaient à conserver le contrôle d’une population. La même maxime est encore en vigueur. Seuls le contenu a évolué, la masse veut aujourd’hui du people et du pouvoir d’achat. Du people pour s’étaler dans les émissions de télé-réalité, et du pouvoir d’achat pour changer de téléphone portable et d’écran plat…
Alors, sincèrement, la vérité, la qualité, l’éducation, la réflexion… doivent concerner 10 % de la population au maximum…
Que faire ? Rien, malheureusement je crains.
Pour que la majorité silencieuse qui consomme du divertissement s’intéresse aux thèmes qui te sont chers, développement durable, éducation, sens de l’analyse… il faudrait une évolution radicale des gènes mêmes de la race humaine. Ce que nous ne verrons certainement pas de notre vivant.
C’est défaitiste ? Oui, mais surtout réaliste. Cela n’empêche en rien d’oeuvrer pour que les 10% que je citais deviennent 10,1 % grâce à tes actions et tes publications. Ce sera toujours une goutte d’eau de plus, dont nous laisserons aux suivants la responsabilité de l’amélioration.
Mais on peut aussi se dire qu’une terre peuplée de 100 % de gens respectueux de la planète, préférant la paix à la guerre, l’intelligence à la bêtise, l’analyse à l’abrutissement… ne serait sans doute pas vivable et conduirait aussi à la disparition de l’espèce.
Je ne peux qu’être d’accord avec ton argument mais tout de même, si on peut comprendre ce manque d’intérêt de la grande masse des gens pour la vérité, c’est plus difficile à comprendre et surtout à admettre de la part des intellectuels.
Je crois aussi que cette situation se détériore : le trop-plein d’infos entraine l’indifférence. Il me semble que « avant », ça n’était pas aussi marqué.
Les intellectuels s’y intéressent. Mais qui mets tu dans cette catégorie ? Ou plus exactement quel pourcentage de la population ? Et s’ils sont 5% ce qui serait déjà énorme, quel est leur pouvoir de diffusion de la réflexion si l’on admet que les 95 autres % s’en moquent et qu’en plus, économiquement, cette réflexion intelligente rapporte moins que l’abrutissement des masses…