Retour à Daytona pour la bike week et vive les « demo-rides » !

Je suis déjà allé à la bike week l’année dernière et je dois dire que j’avais été enthousiasmé par cette découverte. J’avais pris des photos que je partage sur ce post… Cette fois, pas de photo, mais j’en ai profité pour essayer autant de motos que je pouvais grâce aux « démo rides » organisées par les constructeurs. Ces essais sur route se limitaient, la plupart du temps, à faire le tour de la zone qui borde l’aéroport de Daytona, soit 3 ou 4 miles maximum. Certains constructeurs apportaient quelques variations à ce tracé standard et on pouvait alors se retrouver sur l’autoroute (i95) ou faire une boucle un poil plus longue. Le côté sympa de cette petite ballade, balisée de bout en bout, c’est que les nombreux policiers présents ne semblaient pas intéressés à verbaliser les plus enthousiastes et donc, on pouvait « ouvrir » relativement librement (tout est dans le « relativement »)…

Autour de Daytona airport : depuis Midway av, prendre la 483, puis la 400 et revenir par la 4009...

Autour de Daytona airport : depuis Midway av, prendre la 483, puis la 400 et revenir par la 4009…

L’organisation de ces essais était presque identique d’un constructeur à l’autre mais l’encadrement variait pas mal d’une marque à l’autre en revanche : très serré chez Can-Am et très lâche chez HD. Kawasaki, Yamaha, Victory et Indian se situaient entre les deux. Le plus surprenant était quand même le « laisser faire » permit par HD : une fois enregistré, on vous désignait votre moto et roulez jeunesse, « faites votre tour comme bon vous semble et revenez nous voir quand c’est fini »… cool. Je vais vous présenter ces machines dans l’ordre où j’ai eu l’occasion de les essayer brièvement. Bien entendu, faire 3/4 miles autour de l’aéroport de Daytona ne peux suffire à se faire un avis approfondi sur une moto mais, au moins, ça permet d’avoir une première impression, de savoir ce qui plait et ce qui plait moins… Voilà donc mes « impressions »…

1- Yamaha Bolt

Yamaha Bolt 2014

Yamaha Bolt 2014

J’ai commencé par la Bolt car la moto m’intriguait : pas seulement une simple copie des Harley mais peut-être bien une machine intéressante. Je n’ai pas été déçu : j’ai adoré cette moto qui ne présente qu’un défaut mineur, son compteur quasiment illisible au soleil (c’en est presque ridicule d’ailleurs). Sinon, elle pousse bien, freine fort et est agile. J’ai particulièrement aimé la position de conduite avec les pieds en avant (c’est un « cruiser ») mais pas trop, juste ce qu’il faut. Pas de vibration (c’est une japonaise) mais un bruit assez sympa. La Bolt propose un concept assez inédit : le cruiser à tendance sportive, à découvrir sans hésitation !

2- India Chief

Indian Chief 2014

Indian Chief classic 2014

Je suis ensuite passé dans le camp Indian pour monter sur la « chief » et là, on change de monde par rapport à la Bolt : voilà du gros, du lourd et du rutilant ! Là où la bolt se contentait d’un bloc de 950cc, l’Indian elle affiche un V2 de 1811cc, pas moins… Mais, bien que pesant plus de 370 kilos (je n’imagine même pas le poids des autres modèles car la « chief classic » est la version « basique » !), elle se laisse emmener facilement. J’ai d’abord trouvé que le moteur manquait de punch mais, en fait, il suffit de tourner vraiment la poignée pour réveiller le monstre et, quand il se met à gronder pour de bon, on se calme vite… Pas beaucoup de vibrations mais un bruit très présent. La position de conduite est très américaine (pieds très en avant) mais avec des repose-pieds long comme une planche à repasser (bon, ok, j’exagère un peu…) vous pouvez mettre vos pieds où bon vous semble (sauf au moment de changer de rapport ou de freiner). Je dois dire que j’ai bien apprécié cette « chief classic » qui a un certain style (elle est mieux en vrai que sur les photos).

3- Victory Judge

Victory Judge 2014

Victory Judge 2014

La Victory Judge est un peu comme la Chief Classic d’Indian mais avec un style résolument moderne et la pienture rouge brillante donnait un bel effet au soleil je dois dire ! Mais j’ai trouvé que le moteur était moins « présent » que celui de l’Indian même qu’on y faisait appel avec détermination (la Judge est pourtant plus légère que la Chief…) et la garde au sol est vraiment trop réduite : j’ai frotté deux fois le repose-pied droit et, comme je n’y attendait pas, ça fait une drôle de surprise (surtout dans cette position là) ! Peu de vibration et un bruit modéré, c’est une moto civile. J’ai un peu du mal à comprendre le positionnement de Victory dans la mesure où, des V2 modernes, les japonais font cela depuis un moment sans arriver à entamer la position de Harley… Indian au moins, a su trouver un style original (précision importante, Victory comme Indian font partie du groupe Polaris).

4- Kawasaki Vulcain

Kawasaki Vulcain 1700

Kawasaki Vulcain 1700

Avec la grosse Kawa, j’ai déjà eu du mal à la redresser depuis sa béquille latérale une fois assis dessus (comme dirait Boris le hachoir « lourd c’est fiable ») !
Cela commençait fort… Mais, une fois droite, la Vulcain Vaquero s’est montrée docile. Pas de vibration, un bruit raisonnable. Le moteur pousse bien sans être spectaculaire et le freinage est un poil paresseux à mon goût (peut-être que les 378 kilos de la bête y sont pour quelque chose !). Bon, c’est une interprétation du V2 plutôt qu’une copie de la Harley mais c’est pas convaincant (pour moi en tout cas)… Le sélecteur de vitesse permet aussi de passer les vitesses avec le talon. Une bonne idée qui mériterait d’être proposée sur tous ces gros cruisers.

5- Yamaha MT09

Yamaha MT09 (ou FZ09 aux USA) 2014

Yamaha MT09 (ou FZ09 aux USA) 2014

Aux USA, elle est vendue sous le nom FZ09 (la MT07, elle, n’y est pas prévue). Voilà une machine que je brûlais d’essayer depuis un moment ! Et elle a déjà une réputation un poil bestiale avec une réponse à la poignée qui est souvent qualifiée de brutale (ou, à tout le moins, présentant des à-coups désagréables). Alors, qu’en est-il vraiment ? En fait, il a trois modes de réponse des gaz (qu’on sélectionne depuis un bouton sur le comodo droit) : A (le plus « vif »), ST (pour « standard ») et B (pour rouler sous la pluie, le mode le plus doux donc…). J’ai commencé avec le mode B : prudent plutôt que téméraire, hein ! Et, avec le mode B, on ne peut vraiment pas se plaindre : les réactions de la moto sont toujours contrôlées et on ne ressent jamais rien de « désagréable ». Mais bon, on sent bien que c’est un poil « bridé » comme cela (bon, pour une moto de ce niveau, une vraie boule de nerfs en fait, hein !). Si on passe aux autres modes, la MT09 reste contrôlable (mais quand on ouvre pour de bon, on se dit que le wheelie n’est jamais loin…) mais c’est déjà bien moins « lisse » pour passer au carrément rugueux avec le mode A, voilà. Mais ce n’est pas ça qui m’a déplu sur cette moto : en fait, le bruit est carrément décevant (on dirait un moteur électrique à bas régime, ça s’améliore un peu après, heureusement) et la position de conduite est trop sur l’avant (pour combattre la tendance à cabrer ?). Bref, j’avais une grosse attente et j’ai plutôt été déçu. Espérons pour Yamaha que la MT07 est mieux équilibrée…

6- Harley Davidson Superlow 1200T

HD Superlow rider 2014

HD Superlow rider 2014

J’avais déjà eu l’occasion de tester un peu la HD d’un ami mais je voulais avoir une confirmation du caractère d’une machine récente (car celle de mon pote Alex date un peu). J’ai donc atterri sur une Superlow 1200T (exactement comme celle de la photo ci-dessus) et j’ai donc pu vérifier que, oui, les vibrations sont bien là et le bruit aussi. Pour le reste, j’ai été surpris de constater que le freinage était correcte et la tenue de route aussi (des progrès donc si je me réfère à la machine d’Alex). On peut comprendre que certains (nombreux) trouvent cela attachant mais je préfère tout de même moins de vibrations et plus de rigueur dans le comportement.

7- Harley Davidson V-Rod Night Rod special

HD Vrod special

HD Vrod special

Après la Superlow, il fallait essayer la Vrod pour tenter de comprendre pourquoi cette machine moderne était toujours la mal-aimée de la gamme… J’ai donc pu enfourcher une Vrod « special » (j’ai pas tenté la « muscle »…) et à nous Daytona. Première surprise : la position de conduite avec les pieds super en avant. Personnellement, je n’aime pas du tout cette position qui me parait absurde (et pas confortable en plus). Le Vrod vibre un peu : bien moins que la Superlow mais bien plus qu’une Victory par exemple. Le bruit est sympa mais pas très présent finalement. Le moteur lui, par contre, est très présent ! Le comportement général est très surprenant parce que très bon en fait : la machine reste agile en dépit de sa longueur, de l’angle de chasse de la fourche et de son pneu arrière énorme. Même le freinage est bon. Le seul truc qui ne va pas, pour moi, c’est vraiment cette position de conduite à la limite du caricaturale. Je pense que cette machine ne rencontre pas le succès auprès de la clientèle Harley habituelle à cause de son côté trop moderne et trop lisse (en clair, ça vibre pas assez !). Mais ça me parait tout de même un peu court comme explications… à creuser !

8- Yamaha FJR 1300

Yamaha FJR 1300

Yamaha FJR 1300

Voilà une grosse routière avec une transmission par cardan, enfin ! Une bonne machine, confortable et sans surprise, qui fait tout bien j’ai envie de dire. Alors, parfaite ? Non, car le bruit de turbine du moteur est plutôt décevant. Autre défaut un peu ridicule : le sélecteur est trop petit et, du coup, difficile à actionner. Le pare-brise est réglable électriquement (bien) mais pourquoi ne peut-il remonter plus (pas bien) ? Du coup, on n’est pas bien protégé en position haute ce qui est dommage. Sinon, la transmission est douce, le freinage répond bien et la garde au sol à la hauteur (sans jeu de mot !). 9-

Can-Am Spider STR

CanAm Spider STR

CanAm Spider STR

Pour finir, j’ai eu envie d’essayer quelque chose de vraiment différent : un trois-roues. Rien à voir avec un tripode façon Piaggo MP3, le Spider de CanAm ne penche pas dans les virages. Equipé d’un moteur Rotax de 900cc, le Spider n’est pas une bête de course à cause de son poids conséquent. La tenue de cap en ligne droite est un peu bizarre : il faut souvent corriger la trajectoire, on a l’impression que l’engin se cherche un peu et c’est pire au freinage. Le pire, c’est tout de même la sensation en virage : je ne m’attendais vraiment pas à ça et, pour faire court, ça ne m’a pas plut du tout (alors que j’ai bien aimé les tripodes que j’ai pu essayer). Les fans de sidecars apprécieront peut-être mais, désormais, je sais que je n’en fait pas partie !

En conclusion, on aura compris que la CanAm est vraiment la seule machine que je n’aurais pas envie d’essayer de nouveau. Mais peux-tu nous dire celle que tu as préféré et pourquoi ?

Bien sûr, c’est la Bolt (Yamaha) et de loin. Cette moto est rafraichissante : légère et puissante, bon comportement et style minimaliste, un bon mixte.

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