Bon, rappelons que les pronostiqueurs sont voués au ridicule. Donc, si vous lisez ceci après le GP de Valence et que c’est Lorenzo qui est finalement titré, j’aurais pris le risque d’être totalement à côté de la plaque et je l’assume complètement à l’avance.
Ceci dit, pourquoi puis-je imaginer que c’est Rossi qui va décrocher la timbale alors que sa situation actuelle n’est pas des plus confortable au vu de ce qui s’est passé à Sepang et de la pénalité qui en a résulté ?
Tout simplement parce que, si on regarde l’Histoire, ce sont les pilotes les plus intelligents qui triomphent, pas les plus rapides. On peut argumenter que Lorenzo est plus rapide que Vale et, souvent, c’est vrai (on peut dire aussi cela de Marquez). Mais pourtant, il ne suffit pas d’être le plus rapide pour être couronné champion du monde. L’Histoire de la F1 fournit de nombreux exemples de cette logique :
En 1974, c’est Fittipaldi qui fut titré alors qu’il n’était pas le pilote de pointe cette année-là (c’était plutôt Lauda qui était dans ce rôle).
En 1978, c’est Andretti qui fut champion du monde alors que tout le monde considérait que Peterson était plus rapide (mais bien moins bon en mise au point !).
En 1984, Lauda réussi à surmonter le challenge représenté par Prost (certes, de justesse) alors que ce dernier était bien plus rapide (au moins lors des qualifications).
En 1986, ce même Prost triompha des pilotes Williams (Mansell et Piquet) alors que sa MacLaren était inférieure aux Williams.
En 1989, Prost (encore lui !) sut jouer de toutes les ficelles pour arracher le titre face à Senna.
En moto, les exemples sont moins évidents mais on en trouve quand même :
En 1975, Agostini sut trouver les ressources nécessaires pour décrocher son tout dernier titre en 500 alors que les Suzuki (avec Sheene, entre autres) étaient bien supérieures à sa Yamaha.
En 1984, Sarron décrocha la titre en 250 alors qu’il devait faire face à une forte opposition.
Dans les années 80, Eddie Lawson décrocha 4 titres en 500 (excusez du peu !) alors qu’il n’a jamais été considéré comme le plus saignant face à une brochette de géants comme Spencer ou Gardner.
Revenons à Rossi. Jusqu’en 2005, Vale décrocha ses titres en MotoGP avec de la marge (songez à sa victoire en 2003 à Philip Island alors qu’il avait été pénalisé de 10 secondes !) parce qu’il était le plus rapide et le plus complet. Après cela, ses réussites furent plus laborieuses et son tout dernier titre, cette année, va ressembler un peu à celui d’Agostini en 1975.
Un autre bon exemple que j’ai oublié : Nicky Hayden en 2006.
Nicky n’a jamais été le plus rapide cette saison-là (sauf à Laguna Seca, comme l’année précédente) mais il a pu décrocher la timbale !
Un sacre mondial n’est jamais au rabais, il faut aller chercher les points et personne ne vous offre la moindre position…
Pour finir sur une note positive, souvenons-nous aussi que cette année est celle d’une saison exceptionnelle d’un -futur- grand champion : Zarco, premier titre et sans doute pas le dernier vu le mental qu’il affiche !
Bien entendu, je suis déçu car j’aurais de loin préféré que Vale soit titré plutôt que Lorenzo qui a prouvé, une fois de plus, qu’il était aussi rapide que peu charismatique !
Mais, si on veut être objectif, Lorenzo a clairement mérité ce titre en fait : il était le plus rapide sur l’ensemble de la saison, point. Rossi peut bien reprocher tout ce qu’il veut à Marquez : s’il voulait assurer ce titre, il fallait être plus rapide que Jorge, et c’est tout.
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