Je ne suis pas du genre à avoir des idoles, mais j’ai quand même mes héros !
Amateur de sports-mécaniques, j’ai une admiration réelle pour Lauda et Agostini. Dans le domaine historique, je dois dire que j’ai un faible pour Winston Churchill. Normalement, les acteurs me laisse indifférent mais, là aussi, je ne peux réfréner une préférence pour Patrick McGoohan.
Sur le plan intellectuel, c’est vers Arthur Schopenhauer que va ma préférence, sans conteste et sans égal !
Voilà un philosophe comme je les aime : disant la vérité sans fard, sans précaution mais avec profondeur. Schopenhauer ne se joue pas de mots (il laisse cela à Hegel !) et nous renseigne utilement sur la réalité de la condition humaine. Misanthrope comme moi (mais qui ne l’est pas ? Voir à http://www.alain-lefebvre.com/pourquoi-nous-sommes-tous-des-misanthropes-mais-si/), il aimait les animaux (il adorait son caniche… Nul n’est parfait, je préfère de loin les chats !) et avait compris qu’ils sont nos égaux.
Plutôt qu’une lourde explication de son enseignement, voici une sélection de citations qui situe bien le personnage et sa pensée :
« Je fais ici cette confession en prévision de ma mort, que je méprise la nation allemande à cause de son immense bêtise, et que je rougis de lui appartenir. »
« Les animaux sont principalement et essentiellement la même chose que nous. »
« Un simple coup d’œil nous fait découvrir deux ennemis du bonheur humain : ce sont la douleur et l’ennui. »
« Quelle folie de regretter et de déplorer d’avoir négligé de goûter, dans le passé, tel bonheur ou telle jouissance! Qu’en aurait-on maintenant de plus? La momie desséchée d’un souvenir. »
« Laisser paraître de la colère ou de la haine dans ses paroles ou sur son visage, cela est inutile, dangereux, imprudent, ridicule, commun. On ne doit trahir sa colère et sa haine que par des actes. Les animaux à sang froid sont les seuls qui aient du venin. »
« Je cause parfois avec les hommes comme l’enfant avec sa poupée. Elle sait très bien que la poupée ne l’entend pas, mais elle se procure, par une agréable autosuggestion consciente, la joie de la conversation. »
« Les amis se disent sincères ; ce sont les ennemis qui le sont ; aussi devrait-on, pour apprendre à se connaître soi-même, prendre leur blâme comme on prendrait une médecine amère. »
« Il peut arriver que nous regrettions la mort de nos ennemis et de nos adversaires, même après nombre d’années, presque autant que celle de nos amis, — c’est quand nous trouvons qu’ils nous manquent pour être témoins de nos éclatants succès. »
« Ni haïr, ni aimer fait la première moitié de toute intelligence du monde ; ne rien dire et ne rien croire la deuxième ».
« Ma philosophie ne m’a rien rapporté, mais elle m’a beaucoup épargné. »
« Toute ma philosophie peut se résumer dans cette expression : le monde est l’auto-connaissance de la volonté. »
« Les religions sont comme les vers luisants : pour briller, il leur faut l’obscurité. »
« La vie et les rêves sont les pages d’un seul et même livre »
Je reviens rapidement sur la toute première, à propos de la nation allemande. Je pense que n’importe quel citoyen du monde, s’il est honnête, pourrait dire la même chose de son pays d’origine tellement la bêtise la plus crasse s’est aujourd’hui généralisée…
Un excellent site sur un excellent philosophe => http://www.schopenhauer.fr/
Je ne connais pas Schopenhauer mais cette citation m’interpelle :
« Les religions sont comme les vers luisants : pour briller, il leur faut l’obscurité. »
Dans quel sens doit-on la prendre ?
Je n’ai jamais été fan des religions mais plus je vois l’état de ce monde de plus en plus sans foi (ni loi), plus je me dis que les religions ne sont peut-être pas arrivé là par hasard mais peut-être bien pour apporter un peu de lueur (de valeurs morales) dans l’obscurité. Est-ce cela qu’il voulait dire Arthur ?
Mais bon il est un peu tôt pour philosopher et j’ai mon herbe a couper. 🙂
On ne peut sous-estimer l’influence qu’on eu les religions sur la « société humaine » dans son ensemble. Certains diront que cette influence a été globalement négative (voire même très nocive), d’autres affirmeront le contraire (sans foi ni loi !)… Ce n’est certes pas un débat que je vais trancher ici !
Mais, pour en revenir au père Arthur, je pense qu’il voulait signifier ceci : les dogmes religieux ont besoin de crédulité et de méconnaissance de l’univers (obscurité) pour s’imposer à leur audience. En clair, il n’y a que les naïfs et les imbéciles pour croire à de pareilles fadaises !
Les valeurs morales ne devraient pas avoir besoin de » divina imprimatur » pour s’imposer, point.
Merci de m’avoir rappelée à ce philosophe, Alain (je suis tout à fait d’accord avec votre dernier commentaire expliquant la citation de Schopenhauer sur les vers luisants et les religions). Je l’ai redécouvert dans un roman que vous connaissez peut-être, roman méconnu, original et excellent : « La méthode Schopenhauer » d’Irvin Yalom. Le titre ne paie pas de mine et ne reflète en rien le contenu 😉