Je viens de terminer « Eden » de Thibault Delavaud. J’avais déjà « Dévotion Electrique » du même auteur et j’avais été séduit.
Le thème de la cohabitation future avec les robots a déjà été traité de nombreuses fois depuis des décennies… Et pourtant, Thibault Delavaud arrive à proposer une approche originale et même poétique !
Je ne suis pas fan de poésie habituellement mais là, j’ai bien apprécié, ça ajoute même une profondeur intéressante à la question. Bref, il s’agit d’une courte nouvelle (oui, on aimerait bien un peu plus de longueur) mais bien menée et avec une anticipation intéressante sur les problèmes futurs que cette perspective va nous poser.
Encouragé, j’ai donc voulu en lire plus du même auteur et j’ai arrêté mon choix sur « Eden » dont le premier chapitre était justement mis en extrait à la fin de « Dévotion Electrique » (malin ça, je vais faire pareil !).
Une fois de plus, « Eden » est lié à un grand thème : une planète sœur de la Terre, intacte, quasi-vierge. Dans ce roman, Thibault nous propose une histoire qui se déroule à la façon d’une énigme au-dessus d’un suspense… Le suspense est bien géré à tel point qu’on ne peut s’empêcher de se demander s’il va réussir à le tenir jusqu’au bout et, surtout, comment il va parvenir à gérer la fin (la chute est toujours un point délicat dans les romans de SF…).
C’est toujours délicat d’écrire une chronique sur une histoire qui repose (en partie) sur un suspense sans rien en dévoiler… Mais je peux tout de même dire que « Eden » nous plonge dans un monde futur où la Terre est complètement plongée dans la pollution et où tous les mouvements alternatifs se sont réunis sous l’étiquette « créationnistes » dont le point commun est de refuser les conséquences désastreuses de ce « progrès » incontrôlé. Une équipe est envoyée sur la planète Eden (jusque-là interdite aux explorateurs) afin de résoudre une énigme qui peut avoir de grandes conséquences sur le plan politique. Dès le début, il apparaît clairement que cette énigme sera longue à dénouer et la mission de ce petit groupe semble bien difficile à accomplir. De plus, un traître s’est glissé au sein du groupe afin de s’assurer que seule la version « créationniste » pourra émerger de ce voyage.
Il y a peu de faiblesses dans ce récit qui offre un dénouement bien pensé et qui met l’accent sur ce qu’on risque de perdre si on laisse les choses aller dans le sens qu’on connaît actuellement… Sans être un roman « écolo », « Eden » contient tout de même cette dimension sans qu’elle soit pesante.
Ce livre démontre une fois de plus que les auteurs indépendants ont beaucoup à nous proposer et surtout des approches fraîches des sujets bien connus. Bravo et merci à Thibault Delaveau.