Dernièrement, j’ai publié la seconde édition de mon livre sur les champions de F1, la 3ème édition pour être précis. Aujourd’hui, je vous propose un extrait de cet ouvrage : le chapitre concernant Nico Rosberg. Ce dernier est très important car ce n’est pas seulement le dernier champion du monde en date mais c’est aussi celui qui fut assez intelligent pour briser (enfin !) la malédiction !
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Nico Rosberg, l’élu
Quel meilleur moyen de conclure cette galerie de champions qu’avec Nico Rosberg ?
Le voilà enfin, le pilote capable de briser cette malédiction en se retirant en pleine gloire, sans drame, sans aucune tâche sur sa trajectoire, le champion parfait. Le seul qui soit assez intelligent pour être capable de le faire, sans hésiter, sans avoir à le regretter.
Et pourtant, rien ne permettait de penser que Nico Rosberg allait être notre élu. Certes, il était le fils du champion du monde 1982 et ça, incontestablement, ça aide à débuter dans ce milieu. Débuter favorablement, c’est déjà beaucoup, mais cela ne suffit jamais à assurer une carrière, loin s’en faut. Surtout en F1, vous n’y restez que si vous le méritez, point.
Donc, Rosberg gravit les échelons sans provoquer d’enthousiasme, un peu à la façon de Lauda. Une fois en F1, il commence par s’incruster au sein de l’écurie Williams. Il y reste quatre saisons avec des performances honnêtes, mais, encore une fois, rien d’extraordinaire (pas un seul podium, mais la voiture aux performances modestes ne le permet sans doute pas).
En 2010, il arrive chez Mercedes avec Micheal Schumacher comme équipier. L’équipe n’est pas encore au top, mais Nico se défend bien (trois podiums) puisqu’il termine la saison devant son illustre ainé et avec le double de points !
Rosberg sur l’horrible Mercedes de la saison 2012… Avec le temps, les F1 sont devenues de plus en plus grotesques !
C’est lors de la saison 2012 qu’il gagne enfin un Grand Prix en Chine. En 2013, il doit faire équipe avec Lewis Hamilton puisque Schumacher a enfin pris sa retraite définitive. Face à ce nouveau défi, il est de nouveau à la hauteur puisqu’il gagne deux manches du championnat (dont le très recherché Grand Prix de Monaco) et quelques podiums.
La saison 2014 commence bien avec une victoire en Australie et une autre à Monaco. Toute cette saison est ponctuée par le duel serré qu’il mène avec Lewis Hamilton, son équipier. Mais c’est ce dernier qui est titré en fin de saison : Rosberg aura eu largement sa part de problèmes techniques aux plus mauvais moments…
La saison 2015 est moins satisfaisante, car Lewis n’a même pas besoin d’attendre le dernier Grand Prix pour être de nouveau titré. Mais Nico termine la saison sur un rythme élevé : il gagne les deux dernières épreuves de la saison. Cela augure bien pour 2016… Et, effectivement, il démarre bien la saison 2016 en gagnant les quatre premiers Grands Prix !
Puis Hamilton se reprend et Rosberg est victime de divers problèmes. Cette alternance de crises et de bonne série sera l’histoire de cette saison. Hamilton est porté par une série de victoires à la fin de l’année, mais Rosberg gère son avance comme il faut et triomphe de la pression, de l’enjeu et des manoeuvres de son équipier avec une grande maitrise… Il annonce sa retraite dans la foulée à la surprise générale !
Par ce geste unique, Rosberg se met définitivement à part de l’élite des champions du monde : c’est le premier et le seul à avoir compris ce qu’il fallait faire et à être capable de le faire, sans faiblir, pile au bon moment.
Il tourne le dos à l’argent et à une gloire éphémère pour entrer dans la légende par la grande porte… Respect.