Un extrait du tome III pour vous faire patienter…

Le tome III de PMC est en cours de rédaction. J’en suis au chapitre 12 (sur 15 prévus) et ça avance plus ou moins bien : très bien certaines semaines, pas du tout quelquefois !

Mais, en attendant de pouvoir vous annoncer que le T3 est enfin terminé et en cours de corrections, voilà déjà un extrait conséquent (deux chapitres quand même !) afin de vous faire patienter. J’ai choisi cet extrait soigneusement : il ne révèle rien de l’intrigue du T3… Aha, je ne vais pas me spoiler tout de même !

Allez, trêve de bavardage, voici l’extrait (vierge de toute correction, ça pique un peu les yeux sans doute ça et là…) :

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V. Le projet fou

Espace CR5, date inconnue

Vincent, sénior et le colonel se sont installé à la « clinique » à l’invitation de Richard Neveux et ce dernier a promis de prendre soin de Topper qui a sa chambre individuelle où, allongé sur un lit, il regarde fixement le plafond sans jamais dire un mot…

Nos trois compagnons se retrouvent dans le bureau de Neveux où ce dernier veut les entretenir des dernières nouvelles  les concernant et de son projet :

Neveux- J’ai commencé mon enquête et je pense que votre histoire trouve son origine dans un incident qui a concerné l’institut PMC il y a deux ans…

Senior- L’institut PMC ?

Ce nom ne nous dit rien…

Neveux- C’est normal et le contraire serait étonnant. Mais, en surface, c’est bien PMC qui héberge le simuli d’où vous venez.

Colonel- Et cet incident, de quoi s’agit-il ?

Neveux- Ce n’est pas très clair, ce ne sont que des rumeurs, mais nous en avons eu l’écho, car le créateur de PMC vient de chez nous… En tout cas, j’ai une piste à creuser et je serais bientôt en mesure de vous en dire plus, comme promis !

Vincent Tria- Et c’est seulement pour nous dire cela que vous êtes si content de vous ?

Des rumeurs sur lesquelles vous ne savez rien ou presque ?

Senior- Vincent, voyons… Monsieur Neveux a tenu sa promesse sur Topper tout de même…

Neveux- Laissez, c’est normal. Je n’ai pas encore grand-chose, c’est vrai. Mais j’ai une piste et si vous me laissez un peu de temps, je suis sûr d’arriver à apprendre ce qui vous est arrivé.

Colonel- Et en attendant ?

Neveux- En attendant, j’aimerais pouvoir profiter de vos talents uniques… Nous avons un projet captivant qui va vous intéresser, j’en suis sûr !

Senior- Un projet captivant… c’est bien présenté, mais de quoi s’agit-il ?

Si vous pouviez nous en dire plus, nous serions sûrement intéressés…

Neveux- Que diriez-vous d’accompagner Jésus pendant ses premiers pas en tant que personnage public ?

Senior- Jésus ?

Vous voulez dire « Jésus de Nazareth » ??

Neveux- Oui, celui-là, le Jésus que tout le monde connait, mais que personne n’a vraiment vu depuis. Grâce à notre projet, nous pouvons le faire revivre et voir comment il se comportait dans son époque, dans son contexte.

Vincent Tria- C’est mission impossible votre histoire !

On ne connait rien de précis sur cette époque et nous encore moins que les spécialistes !

Neveux- Rassurez-vous, je ne vous demande pas de vous transformer en experts du « Jésus historique ». Les spécialistes, nous les avons déjà.

Colonel- Que faudra-t-il faire alors ?

Neveux- Le suivre, comme si vous étiez ses disciples. En fait, nous avons prévu de commencer au moment où Jésus trouve ses deux premiers disciples : les apôtres Philippe et André qui étaient les disciples de Jean le baptiste, mais qui décident de suivre Jésus.

Vincent Tria- Et ça servira à quoi de le suivre comme si on était ses apôtres ?

Quel rôle exact devra-t-on jouer ?

Neveux- Justement, on ne sait pas vraiment, mais on pense que Jésus se conduira plus naturellement s’il est accompagné de vrais transférés plutôt que d’entités artificielles comme lui en fait. Si on veut qu’il croie à son destin, nous devons lui adjoindre des disciples prêts à le suivre, le conseiller et l’encourager, car conscients de la situation plutôt que le flanquer de robots qui vont juste savoir suivre un script. C’est tout le problème de nos recherches actuelles : pour développer des entités crédibles, nous avons besoin de les faire évoluer avec des êtres conscients, pas d’autres entités comme eux.

Senior- Vous dites que vous avez besoin de deux disciples…

Vincent Tria- Oui et nous sommes trois…

Neveux- Oh, je ne veux forcer personne. Je préférerais que vous soyez volontaires, que seuls les plus motivés fassent cette mission. À vous de voir qui préfère « passer son tour »…

Vincent Tria- Et je suis bien certain que vous aurez une mission solo à lui proposer, n’est-ce pas ?

Neveux- Vous êtes perspicace !

Vincent Tria- Cette histoire de Jésus ne m’emballe pas… Si me parliez de la mission solo donc ?

Neveux- Je sens que ça va vous plaire !

Vous m’aviez dit que vous aviez déjà effectué des missions dans le contexte du Premier Empire, si je me souviens bien…

Vincent Tria- Oui, mais une seule !

Neveux- Eh bien, il faudra y retourner et tenter de dissuader l’empereur lui-même de faire les mauvais choix qui vont précipiter sa chute…

Vincent Tria- Rien que cela !

Neveux- Oui mais, quoi qu’il arrive, le résultat de votre mission sera significatif : si vous arrivez à le convaincre, ça nous donne des indications intéressantes sur notre programmation et l’inverse sera tout aussi vrai. Bref, on sera content de vous dans tous les cas… C’est pas l’idéal ?

Vincent Tria- En effet, vu comme cela, ça va me convenir.

Neveux- Bravo !

Alors direction mars 1812 pour vous avec bel uniforme et faux papiers plus vrais que nature… Vous commencerez aux Tuileries, à vous de faire le reste…

Et pour vous deux, le gros morceau : vous allez incarner les apôtres Philippe et André au moment où Jésus quitte Jean le baptiste pour commencer sa propre quête.

On se retrouve ici dans une semaine pour faire le point sur vos progrès.

VI. Rapport de missions

Espace CR5, date inconnue

Vincent, sénior et le colonel sont de nouveau devant Neveux à la « clinique », mais, cette fois, c’est dans une grande salle et Neveux est flanqué d’assistants qui prennent activement des notes au fur et à mesure des récits de nos héros…

Neveux- Vincent, nous allons commencer par vous… Comment ça s’est passé avec notre « empereur » ?

Vincent Tria- Déjà, faut arriver à le rencontrer !

Sans l’intervention de Joséphine, je crois que j’aurais fait chou blanc en fait…

Neveux- Joséphine, l’ex-épouse ?

Elle vous a aidé ?

Vincent Tria- Oh oui et pas qu’un peu !

En fait, Joséphine est encore très présente à cette époque et se mêle de tout… Enfin, de tout ce qui lui reste, car le vrai pouvoir c’est le trio Foucher-Talleyrand-Berthier qui l’ont, chacun dans son domaine.

Bref, je me suis retrouvé dans les couloirs des Tuileries avec mon bel uniforme et mes papiers inutiles… Ceux-ci m’avaient permis d’entrer au palais, mais pour avoir une entrevue avec l’Empereur, il fallait une introduction d’un des membres du trio sinon, il fallait attendre un événement fortuit, mais ça m’aurait pris des semaines.

Foucher est inaccessible, Talleryrand était trop cher pour moi et je n’avais pas un grade suffisant pour intéresser Berthier… Heureusement, je suis tombé sur Joséphine qui semble s’intéresser aux nouveaux venus, ça été ma chance !

J’ai pu convaincre Joséphine que j’étais un devin et que j’avais de grandes révélations à faire sur l’avenir de l’empire. Avec ce que je lui ai déballé sur elle, je l’ai facilement impressionné et elle m’a cru pour le reste. Elle m’a emmené à la Malmaison où l’Empereur devait venir la visiter comme il faisait encore régulièrement. C’est elle qui m’a présenté au grand homme et celui-ci à consenti à m’écouter. Au début, il était très réticent et il fallait les interventions de Joséphine pour que je puisse poursuivre mes avertissements. Puis, il a changé d’attitude et s’est montré intéressé.

Finalement, nous avons parlé pendant des heures.

Neveux- Que lui avez-vous dit ?

Vincent Tria- Je lui ai tout expliqué, tout ce que je savais de la campagne de Russie : la poursuite des Russes avec la Grande Armée, la bataille de Borodino, l’entrée dans Moscou, l’incendie et la sortie de Moscou, la retraite, la Bérézina, la Grande Armée qui part en morceaux, le terrible hiver russe et ainsi de suite.

J’ai fini par comprendre ce qui l’intéressait : pas mes prédictions, mais ce que je pouvais lui dire sur la campagne elle-même. Il me posait des questions sur les lieux, les dates, les événements et il m’a même montré une carte comme si mes renseignements pouvaient quand même l’aider à faire pencher la balance dans son sens.

Quand j’ai réalisé pourquoi il m’écoutait, j’ai essayé de le persuader que c’était sans espoir, que l’histoire était déjà écrite, qu’il ne pouvait pas en sortir vainqueur cette fois.

Neveux- Et ?

Vincent Tria- Ça ne l’a pas impressionné, il m’a dit « Qu’est que vous croyez ? Ça fait des années que j’entends cela ! Si j’avais écouté mes généraux, mes conseillers ou même cette canaille de Talleyrand, je ne serais plus jamais parti en campagne après Austerlitz… Mais je connais bien les Russes et je peux les battre encore une fois ». J’ai eu beau lui faire valoir que, cette fois, ce n’est pas une armée qu’il allait combattre, mais l’immensité russe et son terrible hiver.

Neveux- Bien envoyé !

Vincent Tria- Oh, il en fallait plus pour l’ébranler. Je crois que même si j’avais pu projeter mes visions sur un écran, s’il avait pu voir la débâcle de ses yeux, ça ne l’aurait pas fait changer d’avis…

Neveux- Mais pourquoi ?

Parce qu’il est têtu, obstiné, imbu de sa puissance, persuadé d’avoir raison, que toutes ses victoires précédentes l’ont rendu invincible ?

Vincent Tria- Non, c’est plus simple que cela en fait. Tout ce que je lui ai raconté ne l’a pas fait changer d’avis parce que, fondamentalement, il était persuadé qu’il n’avait pas le choix. Que, envers et contre tout, il devait agir ainsi.

Il me l’a expliqué d’ailleurs. Il m’a dit clairement « Parce que vous croyez que j’ai le choix ? Mais si je ne fais rien, ils vont tous se retourner contre moi et me tomber dessus ! L’empereur de Russie me défi ouvertement en ne respectant pas le blocus, je dois le forcer à couper court avec les Anglais. Ah, les Anglais, que croyez-vous ? Ils me guettent, ils ont juré ma perte. Croyez-vous qu’ils vont me laisser régner en paix sur une grande partie de l’Europe ? Non, dix fois non. Ils vont multiplier les provocations comme au Portugal jusqu’à pouvoir lever une nouvelle coalition et tout va recommencer encore une fois.

Non, il faut punir l’empereur de Russie comme j’ai puni avant lui l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse. Et si cette aventure doit se terminer tragiquement, eh bien soit-il !

La Grande Armée n’est pas une carte qu’on peut garder au fond de sa poche très longtemps. C’est un instrument instable qui s’use si l’on ne s’en sert pas. Je ne peux garder mes forces mobilisées si ce n’est pas pour faire la guerre. Eux aussi vont préférer mourir tragiquement mais couverts de gloire plutôt que comme des bourgeois engraissés et repus. Si j’avais le choix, je préférerais rester à m’occuper de ma famille, mais mon pouvoir est fragile, il repose seulement sur des victoires et j’ai toujours besoin d’une victoire de plus pour rester en place. »

Il m’a débité cela d’une traite. Je pense qu’il avait besoin de l’exprimer, qu’il ruminait cela depuis longtemps. Après cette tirade, il a tourné les talons et est retourné à Paris. Je n’ai pu le revoir qu’une fois, deux jours après aux Tuileries et toujours grâce à Joséphine et, une fois encore, il a tenu à me montrer les quelques cartes qu’il avait réussi à rassembler, à prix d’or selon lui… Tout ce que je lui disais ne servait à rien, il avait pris sa décision. Même Berthier qui était contre cette idée ne discutait plus et préparait la campagne.

Après cela, je suis resté avec Joséphine, car je commençais à intéresser les sbires de Fouché et ça serait devenu de plus en plus difficile de simplement rester libre…

Neveux- Votre conclusion ?

Vincent Tria- Tout l’empire tourne autour de la volonté de l’empereur, mais lui-même est prisonnier de la situation qu’il a contribué à créer. De son point de vue, la campagne de Russie est inévitable et il croit en son étoile. J’ai eu beau lui expliquer que le génie tactique dont il avait fait preuve lors des campagnes précédentes ne suffisait plus : ses adversaires se sont habitués, leurs tactiques se sont adaptées et Borodino en sera la preuve.

Donc, non, impossible de lui faire changer d’avis.

Neveux- Et la personnalité de notre empereur ?

Il vous a paru crédible ?

Vincent Tria- Tout à fait !

En fait, j’ai vite oublié que j’avais à faire à votre créature et je me suis pris au jeu complètement. Quand on est face à lui, on y croit, pas de problème. Joséphine m’a paru très bien également, très impressionnante dans son rôle d’ex-épouse qui veut encore se mêler de tout ce qui reste à sa portée.

Neveux- Bon !

On a réussi au moins cela… Mais, à vrai dire, je n’en doutais pas trop, car nos autres tests, plus limités, nous avaient déjà procuré des indications positives. Passons à notre gros morceau maintenant : qu’est-ce que nos apôtres peuvent nous raconter sur leurs aventures dans le sillage de Jésus ?

Senior- Eh bien, pour commencer, je dois dire que ce n’est pas de tout repos que de suivre Jésus : nous avons passé ces quelques jours dans des conditions misérables !

Nous avons dormi dehors le plus souvent et nous avons rarement mangé tous les jours. Nous étions fatigués et affamés, mais ce n’était pas le pire…

Neveux- Oh… Et c’était quoi le pire ?

Senior- L’insécurité !

Je dois avouer que j’ai eu peur quasiment en permanence. Entre les bandits, les zélotes agressifs, les villageois méfiants et les lapidations, la vue d’une patrouille de Romains finissait par être rassurante pour tout dire…

Heureusement que j’étais avec le colonel !

Neveux- Pareil pour vous, colonel ?

Colonel- Tria a raison : la situation était souvent tendue et j’ai cru que ça allait déraper une ou deux fois. On a eu de la chance et tout s’est bien passé, mais vrai que c’était un peu trop intense comme contexte.

Neveux- Ok, les temps sont durs en galilée au premier siècle… Mais Jésus dans tout cela ?

Senior- Quand nous avons rejoint Jean le baptiste, nous pensions y trouver Jésus comme vous nous l’aviez expliqué, mais Jean venait de le virer avec perte et fracas d’après ce qu’on a compris… ça commençait fort !

Neveux- Oui, ces deux personnages étaient en situation de compétition, cette issue faisait partie des possibles, c’est vrai…

Senior- Vous auriez pu nous prévenir quand même !

Neveux- Oui et non. Tout d’abord, on ne savait pas que ça arriverait si vite et, ensuite, on ne voulait pas vous donner trop d’éléments afin que votre comportement soit naturel.

Senior- Rassurez-vous, ça été réussi : à force d’insister pour savoir dans quelle direction notre Jésus était parti, le groupe des disciples de Jean s’est montré hostile à notre encontre… Il ne nous restait qu’à fuir à notre tour. À peine arrivé, déjà perdu !

Colonel- Bon, on a eu encore un peu de chance : on l’a retrouvé quasiment tout de suite. Il nous a accepté naturellement, même quand on lui a dit qu’on venait du groupe de Jean. On n’avait pas d’autre couverture crédible alors, on a suivi le plan, à défaut de mieux. Il n’a pas posé de question, sans doute trop heureux d’avoir un embryon de groupe prêt à le suivre…

Neveux- Et comment a évolué votre groupe justement, Jésus a-t-il réussi à faire d’autres adeptes ?

Senior- Pas vraiment. Chaque jour, il y avait un ou deux pauvres types qui se joignaient à nous sans un mot, sans doute dans l’espoir de partager notre maigre repas et les nouveaux venus de la veille avaient disparu au matin, quand ils se sont rendus compte que nous étions aussi misérables qu’eux !

Neveux- Je vois… Et les prêches ?

Senior- Ah, les prêches !

Le moment suprême pour lequel n’importe quel chrétien convaincu donnerait volontiers dix ans de sa vie pour y assister… Terriblement décevant pour le dire sobrement.

Déjà, votre Jésus n’avait pas une voix qui portait beaucoup… plutôt gênant pour un prédicateur. Ensuite, les gens de ce temps-là se moquent bien d’un prêcheur de plus : il semble qu’il y en ait autant que de Romains à cette époque et dans cette région. Donc, Jésus prêchait dans le désert la plupart du temps, nous étions sa seule audience en fait.

La seule fois où nous avons eu une petite foule pour l’écouter, c’est parce que le colonel a utilisé le gadget lumineux que vous nous aviez fourni. L’effet de halo était tel que les gens présents sur la place du marché d’un village se sont rassemblés autour de Jésus pour l’écouter… Mais dès que l’effet a commencé à s’estomper, la petite foule s’est dispersée.

Neveux- Et comment réagissait Jésus à toutes ces épreuves ?

A-t-il montré des signes de découragement ?

Senior- Non, son moral est resté bon pour ce que nous pouvions en juger. Il était très déterminé et ne semblait pas souffrir de nos conditions de vie précaires. Chaque soir, autour du feu, il posait la question rituelle aux nouveaux venus : qui croyez-vous que je sois ?

Et, à chaque fois, c’est moi qui répondais, car les nouveaux venus ne savaient pas quoi dire. Je lui répétais qu’il était le fils de l’homme, celui qui était attendu, celui qui allait montrer la voie et ça semblait lui suffire. Je dirais même qu’il en tirait une grande satisfaction.

Neveux- Colonel, un avis différent ?

Colonel- Pas vraiment, non. Tria raconte très bien ce que nous avons vu. Votre Jésus est convaincu par sa mission et sa destinée, mais c’est bien le seul. À cette époque, les gens sont frustes et seuls les miracles semblent les intéresser. Ils ont besoin de signes extraordinaires pour penser à autre chose qu’à leur survie quotidienne et on peut les comprendre. Si vous voulez que votre Jésus fasse sensation, donnez-lui le pouvoir de guérir et d’accomplir des miracles. Sans cela, il va continuer à passer inaperçu jusqu’à ce qu’une bande de brigands lui tombe dessus et le batte à mort. Ça sera moins spectaculaire qu’une crucifixion, mais plus probable.

Neveux- Bien. Merci messieurs, pour ces précieux témoignages, ça nous aide beaucoup, vraiment. Nous allons vous laisser vous reposer un peu avant de vous proposer autre chose quand vous serez de nouveau d’attaque !

Vincent Tria- Pas si vite, à votre tour de remplir votre part du marché : comment se porte notre ami, Topper ?

Neveux- C’est vrai, votre ami cataleptique… Eh bien j’ai du nouveau à ce propos.

Colonel- Il va mieux ?

Neveux- Non, il ne va pas mieux, mais on sait pourquoi désormais : ce n’est pas un transféré comme vous en fait.

Vincent, senior et le colonel se regardèrent stupéfaits.

Vincent Tria- Répétez-nous cela, s’il vous plait.

Neveux- Votre Topper n’est pas un transféré comme vous, c’est une entité artificielle. Et c’est pourquoi la révélation de sa vraie situation a été insupportable pour elle.

Senior- Attendez, j’ai côtoyé Topper pendant suffisamment de temps pour me rendre compte qu’il était comme nous, rien à voir avec les autres… « types » limités habituels.

Neveux- C’est vrai, il est différent. Sans doute un hybride : une partie vient sûrement d’un transféré cloné n fois et subtilement modifié à chaque fois, ça expliquerait son comportement réaliste. Mais, à la base, c’est bien une entité.

Colonel- Incroyable !

Mais si Topper n’est pas vraiment comme nous, comment faire le tri, comment faire le tri entre les artificiels et les êtres humains authentiques ?

Vincent Tria- À condition de croire à votre version !

Neveux- Je vous demande pardon ?

Vincent Tria- Pour le moment, vous n’avez apporté aucune preuve de ce que vous avancez. Prenons simplement le cas de Topper par exemple : à part votre parole, nous n’avons rien qui nous montre que Topper est un hybride, une entité artificielle ou quoi que ce soit d’autre et différent de nous.

De même que nous n’avons pas preuve que nous sommes dans un simuli, que vous seuls pouvez en sortir et pas nous.

Les assistants de Neveux étaient incrédules. Que se passait-il tout d’un coup ?

Leur patron allait-il se laisser défier ainsi par ces « permanents » ?

Neveux- Hum, je vois que vous avez besoin d’une petite visite guidée approfondie. On va vous organiser cela, ça me parait nécessaire. Ensuite, nous pourrons retourner aux choses sérieuses…

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