Régulièrement, je relis « Le journal d’un proctologue » d’Hervé Heurtebise et je ressens toujours la même émotion avec ce récit à la fois drôle et poignant. Il y a donc une poignée d’auteurs comme Hervé, Thibaud Delavaud (je me mets aussi dans ce lot) et d’autres dont je ne me souviens plus du nom pour qui l’écriture est une activité significative.
Je me demande souvent ce qui restera de cette première génération d’écrivain qui est apparue avec et grâce à l’autopublication (surtout sur Internet). Quels sont ceux qui vont survivre au passage du temps (je veux dire « survivre en terme de notoriété »…) ?
Quels sont les ouvrages de ces auteurs qui seront encore lus dans 20, 30, 40 ans ?
Nous écrivons pour être lus, ça c’est clair. Mais pour quelle durée ?
Nous écrivons aussi pour les échanges avec les lecteurs, ça aussi c’est très clair (et je suis toujours ravi quand cela arrive). Mais quels échangent pourrais-je avoir avec d’éventuels lecteurs dans des décennies (dans le cas où ils y en auraient, ce qui serait une super bonne nouvelle !) ?
Je n’ai évidemment aucune réponse à ces questions, mais il serait amusant qu’un historien de la littérature lise ces lignes dans les temps futurs et commente « Déjà, Lefebvre s’interrogeait sur le devenir de ses écrits… Il serait sans doute bien surpris d’apprendre la situation de son oeuvre à notre époque. »