Quand on parle de « bulle spéculative », on pense tout de suite aux marchés financiers et à leurs excès qui reviennent cycliquement. Il s’agit là de phénomènes qui sont désormais bien identifiés (pourtant qui continuent à faire des victimes à chaque fois !).
Mais il s’avère que notre société repose également, de plus en plus, sur deux autres sortes de bulles spéculatives : les bulles médiatiques et les bulles techniques.
Les bulles médiatiques sont relativement facile à identifier: ce sont des modes passagères qui enflent, prennent toute la place et disparaissent quasiment du jour au lendemain. La toute première bulle médiatique est sans doute l’affaire Dreyfus qui mobilisa les journaux de l’époque pendant des années !
De nos jours, une élection nationale ou un événement sportif de grande ampleur (comme la désolante « coupe du monde » qui vous accable en ce moment…) sont propices à ces bulles que l’on peut tous constater.
Les bulles techniques sont d’une nature sensiblement différentes mais se déroulent quasiment de la même façon :
- technique naissante connue seulement des spécialistes dans un premier temps,
- les médias spécialisés embrayent et permettent de faire connaitre l’innovation en question au-delà de ce premier cercle,
- suite à des démonstrations spectaculaires, l’intérêt commence à dépasser le domaine spécialisé,
- les médias généralistes découvrent la technique et l’associent à des promesses toujours exagérées,
- suite à cette mise en exergue, le bruit médiatique commence à couvrir toutes les informations sérieuses à ce sujet,
- les différents acteurs entrent dans la danse et participent à l’emballement (comme les rachats de start-up par exemple),
- un obstacle imprévu casse la dynamique et fait basculer le mouvement de l’enthousiasme à la déception,
- la chute est brutale et on passe à autre chose.
Voilà, grosso-modo, comment ça se passe à chaque fois, que ce soit à propos des voitures autonomes ou de l’IA, c’est toujours la même histoire et ça se termine de la même façon.
Nous sommes tous des petites bulles qui font plop plop dans le grand cycle de l’univers.
Cher Pascal,
Ton « sens de la vie » est abrupte mais non dénué d’une certaine vérité…